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« L'énergie la plus prometteuse est celle que l'on ne consomme pas »
Christian Fabry. Délégué régional de l'Ademe, Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie à Amiens, Picardie, France.
Publié dans El Watan le 14 - 05 - 2008


Cela fait de nombreux acteurs pour cette agence ?
Oui, ça concerne à la fois l'industrie, les collectivités locales, l'enseignement, les associations, le grand public, bref, un large champ d'actions passionnantes à mener.
Elle existe depuis quand ?
L'Ademe existe depuis 1992. Elle a pris le relais d'une autre agence créée à la suite du premier choc pétrolier. Elle répondait à l'ardente nécessité d'économiser l'énergie. Sont ensuite venu se greffer les notions de protection de l'environnement, l'effet de serre et le recyclage des déchets. Comment expliquer l'intrusion de l'heure d'été ?
On dit que cela fait environ une économie de 200 000 à 300 000 tonnes équivalent pétrole/an. Ce n'est pas déterminant en terme d'économie d'énergie. Il est plus indiqué d'adopter des comportements sobres, de mettre en place des technologies efficaces pour l'utilisation d'énergies, d'utiliser rationnellement les énergies locales et renouvelables.
Concernant l'Algérie, peut on faire des parallèles ?
Oui, mais il y a un élément de contexte qui est fondamentalement différent. L'Algérie a de l'énergie à bon marché, d'où la difficulté d'économiser ce qui est bon marché.
Tous les algériens ne sont pas de cet avis…
J'imagine que pour un certain nombre de ménages algériens, l'énergie est chère. Cependant, il y a des analogies que nous prenons en charge avec des opérateurs algériens pour mettre en place des programmes d'économie d'énergie. Il y a également une autre préoccupation, celle des bâtiments. Il y a en Algérie des régions où il faut les chauffer et d'autres où il faut les rafraîchir. Il faut construire intelligemment et avoir des constructions bien isolées, faites avec de bons matériaux anciens. Notamment dans le Sud où l'on a abandonné l'usage de la terre crue. Je trouve ça très dommageable. Remplacer la terre par du béton dont les qualités isolantes sont plutôt médiocres, est à mon sens une erreur. L'orientation des constructions permet d'avoir le soleil quand il faut et s'en prémunir lorsqu'il fait chaud. Utiliser des protections solaires permet de réduire l'usage des climatiseurs. Ce sont autant de préoccupations partagées avec nos collègues algériens.
Au vu de l'anarchie qui règne dans les constructions, par quoi l'Algérie devrait commencer ?
Je comprends les contraintes algériennes de construire vite beaucoup de logements. Cependant, les promoteurs devraient se rapprocher des universitaires et favoriser la formation des architectes, des maîtres d'ouvrages, des maîtres d'œuvres. L'enjeu de la formation est une étape qui me parait importante.
Malgré le retard considérable, quels sont les écueils à éviter impérativement ?
Eviter surtout de construire trop vite tout en négligeant des contraintes de cette nature, il faut également penser la question du bâtiment en fonction des questions d'aménagements, limiter l'étalement urbain qui produit des villes de plus en plus grandes, qui dévore davantage d'espaces agricoles. Ce qui réduit les espaces précieux et augmente les distances, d'où une utilisation accrue d'énergie pour se déplacer. Ce qui mobilise davantage d'énergies fossiles, qui sont épuisables.
Que doit faire l'Algérie en matière d'énergies renouvelables ?
Celle qui s'impose à l'évidence c'est le soleil. Le solaire peut contribuer au chauffage des maisons et à la production d'eau chaude. Il faut penser à l'éolien, avec des zones ventées, l'Algérie possède un énorme potentiel éolien qui peut être intéressant. Ces deux sources reflètent parfaitement les caractéristiques locales qui sont à développer.
Comment l'université algérienne perçoit ces problèmes environnementaux ?
On perçoit une réelle ouverture sur ces problèmes. Il y a une vraie réflexion sur les enjeux plus généraux du développement durable. Ces préoccupations devraient également intéresser les filières des sciences humaines qui ont beaucoup à nous apprendre sur comment analyser le passé pour mieux construire l'avenir. Je pense en particulier aux constructions en terre crue, à l'usage de la chaux comme matériaux. On voudrait que des chercheurs fouillent dans notre passé pour éclairer notre avenir dans le domaine du développement durable.
Quelle est selon vous la meilleure source d'énergie alternative pour l'Algérie et pour le bassin méditerranéen ?
Sans hésitation, l'énergie la plus prometteuse est celle que l'on ne consomme pas. C'est l'économie d'énergie, celle qu'on obtiendra avec une organisation sociale plus sobre et avec des techniques plus efficaces.
Y a t-il des coopérations possibles entre les deux rives ?
Cela fait 8 ans que j'ai le plaisir de venir dans votre très beau pays. Je suis convaincu que nous avons beaucoup de choses à faire ensemble. Pas seulement pour le transfert de technologies, mais simplement pour avancer ensemble au service du développement.
Où se situe l'Homme dans le développement durable ?
Au milieu ! Lorsqu'on parle de développement durable, il serait plus juste de parler de développement humain. Il y a trois niveaux qui me passionnent : au niveau mondial il y a des enjeux planétaires qui sont considérables, à la fois de risques climatiques et de limitation des ressources ; que ce soit au niveau énergétique ou en ressources hydriques, tout prend de l'importance. Ensuite, il y a une dimension territoriale, on est sur un territoire sur lequel on peut vivre paisiblement et pas forcément en compétition avec ses voisins. Je préfère parler de développement harmonieux au lieu de compétition. J'ai envie de dire développement solidaire entre les territoires. Enfin, c'est la place de la personne humaine qui, à la fois joue un rôle important par son comportement – ne pas trop tirer sur les ressources et ne pas polluer, de citoyen du monde habité par la solidarité.
Que vous inspire le pétrole à plus de 120 dollars ?
Si le pétrole est cher, cela va inciter à l'économie, cela donne un sens économique palpable aux économies d'énergie. Je pense également à ceux dont les ressources sont limitées, à ceux qui doivent utiliser l'énergie pour leur travail, leurs déplacements ; ce qui incite à revisiter les politiques publiques et faire des choix douloureux.
Craignez vous un nouveau choc pétrolier ?
Je ne sais pas si ça passera par un choc, de toutes façons, la civilisation pétrolière que nous connaissons est amenée à évoluer. Cela me parait inéluctable. J'espère que ça se passera avec le moins de violence possible. L'Irak en guerre, c'est déjà la violence extrême…Bien sur que c'est la guerre, c'est aussi la preuve de l'échec.


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