Le ministre des Ressource en eau, Abdelmalek Sellal, a écarté hier toute éventualité d'une hausse des prix de l'eau. « Pour lutter contre le gaspillage dans la consommation de l'eau, nous pensons que la solution ne réside pas dans l'augmentation de son prix », a déclaré le ministre lors du regroupement à Alger des 48 directeurs de l'hydraulique de wilaya (DHW). Cette hausse est évacuée, d'autant plus qu'il y a des consommateurs qui ne paient pas du tout. Le ministre plaide, en revanche, pour des campagnes de sensibilisation à une consommation rationnelle de l'or bleu. Pour les fuites d'eau, il a reconnu que les services de l'ADE interviennent « assez lourdement » en dépit des efforts consentis. Le département de M. Sellal s'est désormais assigné la mission d'assurer une amélioration qualitative du service public de l'eau. C'est ainsi que la dotation quotidienne est passée de 123 litres/habitant à 165 l/hab en 2007. Le schéma directeur mise sur une dotation de 180 l/j/hab en 2025. Beaucoup mieux que Tunis avec 125 l/j/hab ou même Paris alimentée à 147 l/j/hab. Les chiffres du ministère révèlent que 70% des chefs-lieux des 1541 communes sont alimentés au quotidien, alors que le taux n'était que de 45%. Cela n'a pas empêché le ministre de dire à la fois son incompréhension et étonnement du fait que certaines DHW couvrent à peine 10% des besoins de la population. Aïn Témouchent est à 7%, alors que Ouargla est à 0%. « Il faut arriver à un minimum de 50% à partir de juin 2008 », a instruit M. Sellal les DHW. Abordant le programme quinquennal 2005-2009, doté de 18 milliards de dollars pour près de 2900 projets, M. Sellal assure que l'ensemble des grands projets ont été réalisés dont notamment le complexe hydraulique Beni Haroun (mis en service en septembre 2007, couvrant six wilayas et 40 000 ha) ; Taksebt (mis en service février 2007) ; le transfert des eaux de la nappe albienne vers les villes des Hauts-Plateaux (en cours de réalisation) ; MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) qui doit être mis en service début 2009. Cependant, le ministre a admis que certains grands projets connaîtront des glissements vers 2009-2010. Sur la base des projets en cours, l'Algérie disposera d'ici 2009 de 72 barrages faisant passer la capacité de mobilisation à 7,4 milliards de mètres cubes. Le programme quinquennal 2009-2013 est finalisé cette année avec à son agenda la réalisation de 27 barrages. En outre, le programme de dessalement de l'eau de mer comprend la réalisation de 13 stations de capacités variables (la plus importante sera celle prévue à Oran avec 500 000 m3/j) qui produiront à terme 2,26 millions de m3/j. Au chapitre de l'agriculture, M. Sellal a appelé à donner le maximum de potentialités à l'irrigation agricole, en illustrant cet impératif par la flambée des prix des produits alimentaires sur le marché mondial. 65% des ressources en eau sont consacrés à l'agriculture. L'approche de l'été oblige, le ministre appelle à relancer les cellules locales hydriques pour faire face aux maladies à transmission hydrique. Le taux de cette maladie a été ramené de 9 à 2%. Par ailleurs, Sellal regrette que des retenues collinaires aient été réalisées mais restent inexploitées par les agriculteurs. A moyen terme, le schéma directeur prévoit le grand transfert du Sud vers les Hauts-Plateaux dont la finalisation est prévue en 2040.
