Issue du découpage administratif de décembre 1984, avec une population estimée à 10 000 habitants selon le dernier recensement, la commune d'Ahnif demeure l'une des plus pauvres municipalités de la wilaya de Bouira. Le hic est que cette commune dispose de tous les atouts pour enclencher une véritable dynamique de développement tant sur le plan agricole qu'industriel. En effet, pour le premier volet, la nature agropastorale du territoire de la commune est un grand avantage qui pourrait lui permettre de développer la céréaliculture, l'arboriculture ainsi que les divers élevages (bovin, ovin..). Quant au second segment du développement, en l'occurrence l'activité industrielle, la commune recèle des ressources minières potentielles dont des gisements divers dormant depuis la nuit des temps dans les entrailles des reliefs boisés de Tamalahth. « Il est vrai que la mise en service d'une usine privée d'extraction de gypse qui alimente en matière première le complexe de plâtre d'El Adjiba a réduit , un tant soit peu, le taux de chômage et a permis en outre à la commune d'en tirer des dividendes fiscaux, mais force est de constater qu'un effort supplémentaire doit être consenti soit par l'Etat soit par des promoteurs privés pour explorer d'autres richesses minières existantes telles que, et pour ne citer que celle-là, la pierre bleue », explique un chômeur tout en soulignant que de tels projets d'investissement généreront du travail permanent pour des milliers de chômeurs que compte la localité. A un autre chômeur d'abonder dans le même sillage, celui-là va jusqu'à qualifier de rafistolage les programmes initiés par l'Etat en vue de résorber le chômage, à savoir Allocation d'intérêt général (AIG), l'Emploi salarié d'initiative locale (ESIL), les emplois de vacation de 5h … puisque explique-t-il « les recrutés dans ces programmes d'emploi font semblant de travailler au moment où l'Etat fait semblant de payer, et ne daigne pas créer de vrais postes permanents ». Par ailleurs il est à signaler que l'actuelle assemblée communale n'a présidé aux destinées de la commune qu'après les trois mois de blocage dûs au ballottage auquel a abouti la dernière élection municipale. Lequel retarda entraîné le ralentissement des projets (PCD et PSD) en cours de réalisation, selon le P/APC. L'édile municipal avait, au cours de notre entrevue, insisté sur le problème épineux qui entrave le développement de sa municipalité, à savoir le manque d'assiettes foncières pouvant accueillir les nouveaux programmes d'équipement, de relogement et d'infrastructures. Pour notre interlocuteur, qui semble hériter d'une situation peu envieuse, les solutions existent pour y remédier, pour peu que l'exécutif de wilaya fasse un geste salvateur en dégageant un budget à l'effet d'acheter des terrains au profit de la commune. Telles sont, en somme, les raisons ayant concouru au sous-développement de cette commune qui mérite bien un électrochoc à l'image d'un cardiaque agonisant qui frise la mort.