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Un véritable phénomène social
Le Trabendo au féminin
Publié dans Horizons le 17 - 02 - 2013

Derrière un visage angélique et une silhouette frêle, se cachent ces femmes commerçantes à la valise. Issues de quartiers populaires, elles se sont lancées dans l'activité de convoyeuse (transitaire) et de vendeuses « informelles ». Aujourd'hui, les femmes « trabendistes » se sont bel et bien imposées dans la société. En effet, la nouvelle tendance est dans les salons de coiffure. Pour attirer ou garder une clientèle potentielle, des gérantes et propriétaires de salons de coiffure proposent, dans leurs locaux, des services autres que la coiffure et les soins esthétiques. Elles offrent à leurs clientes une multitude de produits cosmétiques de marques. Mieux encore. Certaines ont versé dans la vente de vêtements, de lingerie et de bijoux de fantaisie. Comme c'est le cas de Fadhila. Propriétaire d'un salon spécialisé dans la haute coiffure à la rue Larbi Ben M'hidi, cette quinquagénaire fait du prêt-à-porter à son propre compte. Elle importe de Paris des vêtements à la mode qu'elle expose dans son magasin à El Mouradia. Pour parer aux frais de location de son salon, Fadhila réserve un quota de vêtements qu'elle écoule au sein même de son salon. Elle propose à ses clientes la vente de linge « chic » à des prix raisonnables. Chaque jeudi, les clientes, particulièrement les abonnées en quête de bonnes affaires, se donnent rendez-vous dans son salon pour faire du « shopping à huis clos ». « Cela fait 8 ans que je me suis lancée dans le prêt-à-porter », a révélé Fadhila. « Pour équilibrer la vente, je partage ma marchandise entre le magasin et mes clientes attitrées pour écouler le stock », dira-t-elle. Selon cette dame, les femmes sont plus à l'aise et commandent des articles contre un arrangement à l'avance. « Je n'accorde pas de crédit car les vêtements que je propose sont de bonne qualité et mes clientes sont toujours satisfaites », a rassuré Fadhila. « Avant de partir en voyage, je consulte mes clientes qui, parfois, choisissent leurs modèles sur Internet ou sur catalogue », dira-t-elle. Fadhila propose aussi des produits cosmétiques haut de gamme. Des teintures pour cheveux, des parfums de marque et maquillage figurent également dans sa panoplie. « Je m'engage à vendre des produits cosmétiques que j'achète chez les maisons mères », souligne-t-elle. Houria L. est avocate. Elle est abonnée au salon et est parmi les meilleures clientes de Fadhila. « Depuis que je l'ai connue, je fais rarement les magasins », a-t-elle souligné. « Les prix sont en deçà de ceux pratiqués dans les boutiques spécialisées. J'ai trouvé mon compte chez elle surtout que je dois m'habiller correctement pour mon travail », a-t-elle précisé. Pour sa part, Farida, une autre cliente, dit avoir « entière confiance en Fadhila ». « Grâce aux produits cosmétiques qu'elle me ramène, mes cheveux ont retrouvé leur éclat », dira t-elle. « Certes je mets le paquet mais j'en ai pour mon argent », avoue-t-elle sans regret.
BUSINESS À HUIS CLOS
A Aïn Benian, un autre salon de coiffure connaît un flux particulier. Lila, la propriétaire, prend en charge ses clientes sur le plan esthétique. En parallèle, elle permet à sa voisine Nabila de venir faire du marketing au sein même du salon. « Ça lui permet de rencontrer du monde et de se faire un peu d'argent », a indiqué la propriétaire. « De la sorte, mes clientes sont nombreuses », se réjouit-elle. Pour sa part, Nabila, 34 ans, est très sollicitée par les abonnées. Vendredi. Il est 14 heures. Le salon grouille de monde. Nabila arrive. Elle a du mal à passer par la petite porte du salon à cause de ses bagages. Elle est aidée par une cliente et une apprentie qui ne manqueront pas de lui faire des remarques sur ses deux grands sacs noirs. « Qu'est-ce qu'il y a dedans, Nabila ? », demandent-elles. Essoufflée, elle dira : « Vous allez être surprises aujourd'hui ». A peine les sacs ouverts que les femmes se bousculent pour contempler les nouveautés. Bigoudi sur la tête, une cliente ne s'est pas empêchée de quitter le comptoir de travail pour jeter un coup d'œil. Nabila est la coqueluche du salon de coiffure. Les raisons ? Avec l'aval de la propriétaire du salon, elle consent des remises pour celles qui paient rubis sur l'ongle et le paiement par facilité. « C'est un contrat de confiance que j'ai avec mes clientes et je me porte garante pour elles », dira Lila, la propriétaire du salon. « Pour l'instant, il n'y a jamais eu de mésentente », a-t-elle ajouté. « Nabila fait son travail correctement et mes clientes sont régulières et respectent leurs engagements », dira-t-elle. « C'est un ami qui me donne la marchandise à vendre. Il est propriétaire d'un magasin et sachant que je suis au chômage, il m'a proposé de vendre des vêtements aux personnes que je connais contre une marge bénéficiaire. Grâce à Lila qui m'a permis d'accéder à son salon, je me suis fait un nom et je travaille beaucoup y compris dans d'autres salons », dira Nabila. « Certaines clientes avec qui je me suis familiarisée, m'invitent chez elles pour acheter mes produits, ce qui me permet de gagner dignement ma vie », dira-t-elle. Nabila dispose d'un carnet de bord où elle note les articles vendus et le nom des personnes qui achètent par facilité. « Je n'accorde pas de crédit à tout le monde sauf aux habitués. Les bons comptes font de bons amis ». De leur côté, les clientes semblent satisfaites. Elles sont contentes d'acheter des vêtements « fashion » et des faux bijoux avec facilité. « Mon salaire ne me permet pas de concilier entre l'entretien de la maison et les besoins de mes trois enfants », dira Nadjet qui venait de verser pour un survêtement, estimé à 3000 DA chez Nabila contre 4500 DA dans les magasins de la capitale. « Grâce à Nabila, je renouvelle progressivement ma garde-robe sans me ruiner », dira-t-elle. Nabila, la vendeuse « ambulante », ne cache pas son inquiétude. Trimballer des cabas à longueur de journée n'est pas chose facile. « Contrairement à ce que croient certains, cette activité est fatigante et stressante et peut nuire à la santé », se plaint-elle. Pire encore, « une fois l'article acquis, certaines clientes ne donnent plus signe de vie », dira t-elle. Et de poursuivre : « certaines clientes ont versé 1000 DA pour un lot de vêtements ou des produits estimés à 7000, voire 10 000 DA, qu'elles ne reviennent pas récupérer ». « Non seulement elles ne respectent pas leurs engagements mais elles bloquent la marchandise », dira-t-elle. « Une fois, j'ai dû courir derrière une cliente qui a fait semblant de ne pas me reconnaître parce qu'elle me devait 5000 DA », se plaint Nabila. Nombreuses sont les femmes à avoir investi ce créneau « lucratif ». Avec ou sans diplôme, elles ont choisi le chemin du « trabendo » pour joindre les deux bouts. De nos jours, le « trabendo » au féminin est devenu un véritable phénomène social, voire une panacée pour certaines.


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