Les Soudanais s'inscrivent déjà dans l'après 9 janvier 2010, date du référendum d'indépendance du Sud. Un vote qui pourrait redessiner la carte de l'Afrique. Les représentants du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et du Parti du congrès national (NCP) planchent depuis samedi au Centre des Congrès à Khartoum sur quatre options proposées par un comité de l'Union africaine dirigé par Thabo Mbeki, l'ancien président sud-africain. Une création de deux Etats indépendants qui négocient une structure de coopération qui va jusqu'à l'instauration d'organes de gouvernance partagés dans le cadre d'un accord confédéral. Deux, création de deux Etats indépendants «aux frontières souples permettant la libre circulation des personnes et des biens». Trois, séparation totale qui supposerait l'obtention de visas pour voyager de l'une à l'autre. Quatre, maintien du statu quo actuel. «Si le choix est celui de la séparation, nous nous assurerons de la bonne entente entre les deux Etats indépendants. Cela pourrait prendre la forme d'une confédération ou celle d'un marché commun», déclare Saïd Al Khatib négociateur pour NCP souhaitant une «paix durable, non seulement pour le Soudan, mais pour l'ensemble du continent africain» après ce référendum présente comme le point cardinal de l'accord de paix du 9 janvier 2005 qui a mis fin à la guerre civile entre le Nord et le Sud qui a provoqué la mort de deux millions de personnes. Parallèlement aux enjeux politiques du référendum, les deux parties qui ont trouvé comme le Sud Africain que «l'idée d'opposer deux phénomènes, l'unité ou la sécession (...), est trop simpliste» tentent d'apporter des réponses à certaines questions-clés post-référendaires. Comme le partage des ressources pétrolières (le pays compte des réserves pétrolières de quelque 6 milliards de barils, situées principalement dans le Sud et dans des régions situées à la lisière entre le Nord et le Sud), la citoyenneté, la sécurité, les finances, le respect des accords et des traités internationaux…. Certaines questions semblent renvoyées à plus tard. Comme la dette extérieure qui s'élève à 38 milliards de dollars, le devenir des «Unités Jointes Intégrées» si le Sud opte pour une indépendance, le mode de présidence en cas de «confédération». Les assurances données par les participants aux pourparlers ne convainquent pas tout le monde. Notamment ceux qui sont certains que les Sudistes «opteront» pour une indépendance totale.