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Il y a un an disparaissait le moudjahid fodil sid lakhdar
Il s'agit de l'un des premiers à accueillir Ben Bella, Ferhat Abbès, Che Guevara et Castro.
Publié dans Horizons le 19 - 10 - 2013

Il y a un an, le 18 octobre 2012, disparaissait à Tlemcen le moudjahid Sid Lakhdar Fodil à l'âge de 78 ans. Tout Tlemcen a pleuré celui qui a été l'un des premiers à accueillir Ben Bella, Ferhat Abbès, Che Guevara et Castro. Son nom est intimement lié à plusieurs événements qui ont marqué l'histoire de l'Algérie et de Tlemcen en particulier dont la fameuse restitution à l'Etat algérien du « Méchouar » occupé par l'armée française dès 1842 après son évacuation par les Turcs. Cinq mois après l'indépendance, un premier décembre 1962, Sid Lakhdar, alors chef de cabinet du préfet Belkherroubi et représentant du gouvernement algérien, avait reçu des mains du capitaine Moine, commandant du 63e bataillon du génie français, les clés de ce vestige historique transformé en centre du commandement militaire des forces répressives coloniales durant la guerre de Libération nationale. Les moudjahidine arrêtés qui franchissaient l'entrée de ce bastion militaire n'en ressortaient pratiquement jamais. Ils étaient torturés à mort et enterrés sur place. L'histoire retiendra cette anecdote rapportée par le défunt lui-même : « La cérémonie débuta par la visite des lieux puis la descente du drapeau français, un moment inoubliable mais néanmoins émouvant, devant les dernières unités blindées. A titre anecdotique, le capitaine Moine à ce moment-là me glisse fièrement à l'oreille : voyez-vous, nous vous laissons un mât tout neuf. Une satisfaction éphémère puisque quelques instants après, au moment où nous nous trouvions dans la salle des cartes d'état-major, un véhicule blindé, qui venait de quitter l'alignement, percuta le mât en question et le détruisit. Le capitaine Moine, le visage rouge de colère, se tourne vers moi et me dit tout confus : je vous promets que le coupable sera sévèrement puni dès notre arrivée à la base militaire de Bousfer (Oran). Ma réponse a été quelque peu cinglante car je lui répondais : n'en faites rien, que peut représenter un mât devant les immenses pertes que le peuple algérien a subies ». A ce moment-là, l'officier supérieur français a salué au garde-à-vous Sid Lakhdar et lui a dit « votre geste vous honore ». Le lendemain il remettait à son tour officiellement à l'Armée nationale populaire (ANP), les clés de cette imposante citadelle historique datant du XIIIe siècle qui abrite actuellement le palais royal des Zianides restitué à l'ancienne. Sid Lakhdar est le descendant direct du grand Sidi Lakhdar Benkhlouf qui a vécu au XVIe siècle dans la région de Mostaganem parmi la tribu des Maghraoua, panégyriste du Prophète Mohamed (que le salut soit sur Lui), auteur de centaines de poèmes du genre « madh ». On dit de lui « qu'il a laissé pour l'éternité un long poème « Quisset Mazagran » restituant la fameuse bataille de Mazagran qui avait opposé les conquérants espagnols aux musulmans l'été 1558 ».
Un parcours singulier
Brillant élève en lettres françaises, ce qui lui valut d'être toujours classé premier, Fodil a attiré l'attention de son parent, feu Ahmed Medeghri, (qui fut ministre de l'Intérieur sous Boumediene) qui lui a demandé de trouver un moyen pour s'infiltrer dans l'administration française afin de pouvoir servir à sa manière la cause nationale. Ayant eu vent que la préfecture allait organiser un concours de recrutement pour pourvoir deux postes de secrétaires, il y a participé. Sur la centaine de candidats, tous pratiquement des Français, il a réussi haut la main l'épreuve écrite de français et figurait dans la liste des dix postulants aux deux postes en question. Il lui fallait par la suite affronter la difficile épreuve de l'oral. Là aussi, grâce à ses connaissances approfondies touchant à presque tous les domaines du savoir et son style de langage, il a réussi à se classer second après une Française dont l'époux avait d'ailleurs été abattu par les moudjahidine. Et c'est ainsi qu'il a réussi, avec tact, sans attirer le moindre soupçon, à s'introduire dans le cœur de la préfecture de Tlemcen où il avait accès à des dossiers « top secret » qu'il communiquait au FLN et à l'ALN. Risquant sa vie à chacun de ses gestes (il aurait été condamné à mort s'il avait été surpris) il a falsifié de nombreuses cartes d'identité portant le sceau de la République française pour y inscrire des noms de moudjahidine devant franchir la frontière algéro-marocaine. Parmi les exemples en voici un significatif : Bachir Boumaza (qui fut ministre puis président du Sénat) était activement recherché dans la région ouest par les patrouilles de l'armée française. Il devait impérativement rejoindre le Maroc pour une mission importante et même capitale pour la révolution. C'est Sid Lakhdar qui lui a confectionné à la préfecture une fausse carte d'identité du nom de Benmansour Sidi Mohamed, un malade mental originaire du village de Aïn El Hout. Grâce à cette pièce d'identité, il a pu, sous le couvert de l'handicap, se rendre à Oujda au nez et à la barbe des militaires armés jusqu'aux dents, stationnés à la frontière. Après ses heures de travail, Fodil rejoignait son cousin et frère de lait pour l'aider à fabriquer des bombes artisanales et veillait, disait-il, « à ce qu'aucune de ces dernières ne détruisent des monuments de la ville, comme le pont du chemin de fer construit par Eiffel car l'indépendance était imminente ».
Un pro de l'administration
Après l'indépendance, Tlemcen ayant été la première administration officielle, il fut nommé chef de cabinet, proche collaborateur des préfets Belkherroubi et Medegheri à qui il a été le premier à expliquer les différents rouages. C'est à ce titre qu'il a été chargé d'accueillir à Tlemcen Ferhat Abbès, le premier président du GPRA accompagné de son épouse et de sa fille, venus d'Alger rejoindre les autres membres du gouvernement qui avaient planté leurs décors dans l'ancienne capitale des Zianides avant leur départ sur la capitale. Il a aussi reçu Ben Bella, Bouteflika, Medeghri, les grands leaders du mouvement révolutionnaire comme Che Guevara et Raoul Castro ainsi que de nombreuses autres personnalités nationales et étrangères. Durant cette période charnière dans l'histoire de la jeune indépendance de l'Algérie, Sid Lakhdar, qui était resté simple et proche du peuple, recevait les dons de l'ONU et d'organisations non gouvernementales. Il veillait à leur juste distribution au profit des personnes démunies, les enfants des martyrs de la révolution, les handicapés, les personnes âgées, parmi eux cheikh Larbi Bensari, le grand musicien spécialiste du « rebeb » qui, malgré son art et sa réputation, arrivait difficilement à joindre les deux bouts. Par respect à cette grande personnalité de la musique andalouse, Sid Lakhdar avait pris l'initiative de lui remettre deux mandats (au lieu d'un seul) et chargeait chaque fin de mois un de ses agent (Ali encore vivant) de l'accompagner à la poste pour leur encaissement. En qualité de chef de cabinet du préfet, il avait aussi organisé des colonies de vacances au profit des écoliers dont certains sont aujourd'hui cadres de la nation ou hauts fonctionnaires de l'Etat Homme de culture, Sid Lakhdar veillait scrupuleusement à la protection des sites et monuments historiques. C'est lui qui a sauvé un pan de la porte de Mansourah après avoir constaté qu'une partie avait disparue de l'entrée du prestigieux monument datant du XIVe siècle. Il a immédiatement donné l'ordre pour qu'elle soit remise au musée Sidi Bellahcène où elle se trouve depuis l'indépendance. Après l'administration, il a fait carrière à Air Algérie et a été le promoteur de l'ouverture de la première ligne Tlemcen-Alger puis Tlemcen-Paris.


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