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François Hollande s'offre un bain de foule à Tlemcen
La “chedda", les clés de la ville et les “oublis"
Publié dans Liberté le 22 - 12 - 2012

Le chef de l'Etat français a confirmé dans la capitale des Zianides que le président Abdelaziz Bouteflika était adulé dans sa ville d'adoption, comme du reste en témoigne son nom scandé sans cesse à tue-tête.
La population de Tlemcen a réservé, jeudi après-midi, un accueil chaleureux et enthousiasmé au président français François Hollande, accompagné de Abdelaziz Bouteflika et d'une quinzaine de ministres, à la tête d'un cortège s'étalant sur plusieurs dizaines de mètres, depuis le collège Ibn-Khaldoun jusqu'à la première trémie nord abondamment pavoisée aux couleurs des deux pays et l'effigie des deux chefs d'Etat. Journée chômée et payée, ensoleillée en sus (22 degrés), la population, surtout les jeunes, en a profité pour s'agglutiner dès le matin sur le parcours afin d'être au premier rang pour pouvoir apercevoir Abdelaziz Bouteflika et François Hollande.
Les plus audacieux se sont juchés carrément sur des arbres pour y demeurer plusieurs heures durant afin de ne pas rater ce rendez-vous alors que les chevaux barbes harnachés hennissaient d'impatience et leurs cavaliers en burnous blanc tentaient difficilement de les calmer.
Descendus de la Mercedes noire au centre-ville après avoir reçu chacun un bouquet de fleurs des mains de Tlemcéniennes en kaftan couleur or, coiffées de la fameuse “chedda" qui vient de figurer dans le patrimoine culturel immatériel de l'humanité et reçus les clés de la ville remises par le nouveau président de l'APC, les deux présidents, précédés par une meute de photographes, ont entamé à pied un parcours de 200 m sur le boulevard colonel Lotfi, “arrosés" de confettis alors que des citoyens agitant des petits drapeaux et des portraits de Hollande ne cessaient de scander à tue-tête : “Bouteflika-Hollande" sous les youyous stridents de femmes, jeunes et moins jeunes, venues de toutes les contrées, mêlées à cette marée humaine, au milieu de groupes folkloriques improvisant des danses traditionnelles et faisant tonner la poudre, ajoutant ainsi à cette folle ambiance un air de fête rarement égalé.
Pour mesurer l'ampleur de cet accueil, il faut en fait remonter à l'année 1972, lorsque Tlemcen avait accueilli pour la première fois deux chefs d'Etat, Boumediene et Hassan II en l'occurrence, rencontre sanctionnée par la signature d'un pacte de bon voisinage.
Ce jour-là, la ferveur avait atteint un tel paroxysme qu'elle s'était malheureusement traduite par un drame : plusieurs membres d'une même famille, qui s'étaient agglutinés sur un fragile balcon donnant sur l'allée des Pins empruntée par le cortège officiel, ont trouvé la mort après que ce dernier effondra. Le président Boumediene, très peiné et accablé par cette tragédie, avait présenté ses condoléances aux membres de la famille en question.
Comme en 1972
L'accueil populaire de 2012 ressemble à s'y méprendre à celui d'il y a 40 ans. Costume gris foncé, cravate bleue, François Hollande, arborant un large sourire, saluait la foule de larges gestes de la main droite, levant parfois les yeux vers les balcons d'où pleuvaient encore des confettis, avec à sa gauche Bouteflika qui, des deux mains dont une qu'il mettait souvent sur sa poitrine, saluait lui aussi la foule qui le lui rendait bien.
Près de la grande poste, François Hollande, en un court instant, a orienté son regard sur un immense panneau représentant la tour Eiffel et les champs Elysées derrière son portrait et la grande mosquée de Mansourah avec son minaret sept fois centenaire. Il a aussi constaté que le président Abdelaziz Bouteflika était adulé dans sa ville d'adoption comme du reste en témoigne son nom scandé sans cesse à tue-tête.
Appareils photo à la main, chacun voulait avoir le privilège d'un regard particulier ou d'une mimique des deux chefs d'Etat afin d'en figer l'image. Les services de police avaient de la peine à contenir cette fougue populaire et repoussaient chaque fois les barrières qui ont failli rompre plus d'une fois, surtout lorsque les deux présidents s'approchaient pour toucher les mains des citoyens agglutinés les uns sur les autres. Des femmes tenaient haut des bébés tout mignons pour attirer l'attention des deux présidents, mais il n'en fut rien, Hollande et Bouteflika étaient emportés par le bain de foule dans une spirale qui avait l'air de les happer avant qu'ils ne remontent dans le véhicule pour prendre la direction de l'hôtel Renaissance afin d'observer quelques instants de repos avant de se rendre à l'auditorium de la faculté de médecine qui porte le nom du docteur Benzerdjeb-Benaouda (premier médecin martyr, torturé avant d'être abattu le 16 janvier 1956 dans la région de Sebdou) où le président François Hollande a été fait docteur honoris causa (grade universitaire décerné à titre honorifique) avant de prononcer un discours et rencontrer un groupe d'étudiants de l'université Abou- Bakr-Belkaïd qui détient des conventions de stage avec les universités françaises de Valenciennes, Metz, Nantes, Besançon, Marseille, Cergy-Pantoise (Paris), Toulouse et Grenoble.
Par la suite, le président Hollande, accompagné du Premier ministre Abdelmalek Sellal, a été convié à une visite touristique qui les a menés d'abord au quartier d'El-Eubbad, qui abrite la mosquée construite en 739 de l'hégire par le sultan mérinide Abou Hassan Ali, et le mausolée de Sidi-Boumediene (Choaïb Ibn El-Hussein El- Andaloussi), savant mystique, féru de Coran, imam incontesté doté d'une grande culture religieuse, né en 1126 à Cantillana, au nord de Séville (Espagne), et inhumé à cet endroit à l'âge de 71 ans.
Le Méchouar, tout un symbole !
Le président français a montré un intérêt particulier à ce site cultuel et a posé plusieurs questions en rapport avec l'histoire, l'architecture et les traditions locales.
Le cortège s'est par la suite ébranlé vers la citadelle du Méchouar (édifiée en 1145 sous la dynastie Almohade par Abdelmoumen Ben Ali) pour la visite du palais royal reconstitué à l'identique après les fouilles archéologiques qui se sont basées sur des documents graphiques en y intégrant toutes les structures qui présentent des décors de zellidjes, épitaphes, stucs et l'ancienne maçonnerie en terre cuite, livré à la faveur de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique", organisée durant toute l'année 2011. François Hollande a marqué son étonnement sur la richesse du legs archéologique par les questions posées aux architectes sur la qualité des décors et leurs lignes épurées et aussi les travaux de restauration. Il y a cinquante ans, le 1er décembre 1962, l'Etat algérien récupérait ce fameux bastion datant du XIIIe siècle, situé au centre-ville, occupé par l'armée française depuis 1842 après son évacuation par les Turcs.
C'est le défunt Sid Lakhdar Fodil (décédé il y a juste quelques jours), alors chef de cabinet du premier préfet, Belkherroubi, qui avait reçu des mains du capitaine Moine, commandant du 63e bataillon du génie français, représentant le général Lennuyeux, les clés de ce vestige historique, transformé en centre du commandement militaire des forces répressives coloniales durant la guerre de Libération nationale. Autre lieu emblématique visité par François Hollande, le musée de Tlemcen qui abrite une importante collection de la calligraphie arabe. Ce musée, qui porte le nom du soufi Sidi Bellahcène, était auparavant une ancienne mosquée datant du XIIIe siècle avec son mihrab considéré comme étant l'un des plus beaux du monde musulman, transformé dès le début de la conquête française en dépôt militaire et magasin à fourrage. Le président Hollande a également visité l'Institut français jouxtant le musée. C'est l'un des plus anciens centre culturel en Algérie, puisqu'il a ouvert ses portes en 1963 et était dirigé à cette date par Garcia Raymond.
Onze autres lui ont succédé, le dernier étant Rémy Secret, installé en novembre dernier. On a omis de signaler au président Hollande que le fameux pont des cascades d'El-Ourit, à l'entrée est de Tlemcen, est l'œuvre de l'illustre ingénieur français Gustave Eiffel qui l'a réalisé avant la célèbre tour du Champ-de-Mars (Paris) qui porte son nom. Le président français ne s'est pas recueilli sur la tombe de l'abbé Alfred Berenguer qui a pris fait et cause pour l'indépendance de l'Algérie, inhumé au cimetière français, et ne s'est pas également rendu au monastère Saint-Benoît où officie l'ex-archevêque émérite d'Alger, Monseigneur Henri Tessier, qui détient également le titre de président de l'association Dar Es-Salam. Cette visite présidentielle a été, pour les automobilistes et même les riverains, un véritable cauchemar car toute la ville était bouclée et la circulation pour les quatre roues non admise. Pour les transporteurs publics, il leur fallait effectuer un long détour rendu pénible pour les usagers, surtout ceux pressés de rejoindre leurs lieux d'activité. Par ailleurs, cette visite n'a pas fait que des heureux car les habitants des quartiers déshérités ont déploré le fait que ce sont toujours les mêmes zones urbaines qui sont rénovées et mises en valeur en oubliant les leurs, confrontées à l'hygiène et aux rues crevassées non goudronnées.
B. A


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