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« Raouraoua a beaucoup apporté au football algérien »
Jérôme Champagne, candidat à la présidence de la FIFA
Publié dans Horizons le 31 - 01 - 2014

Quelles sont les motivations derrière votre candidature à la présidence de la FIFA ?
J'ai décidé d'annoncer ma candidature à la présidence de la FIFA car je souhaite défendre ma vision du football. Depuis deux ans, j'ai beaucoup réfléchi au football du 21e siècle. J'ai envoyé en janvier 2012 un document à l'ensemble des 209 fédérations membres de la FIFA intitulé « Quelle FIFA pour le XXIe siècle ? ». A l'heure où le football mondial fait face à de nombreux défis, j'ai décidé de porter le débat à travers ma candidature.
Pouvez-vous nous dessiner les contours de votre programme électoral ?
Mon programme d'actions vise à relever les défis posés au football mondial : la croissance des inégalités, la privatisation du jeu et le scepticisme grandissant vis-à-vis de ses institutions. Aujourd'hui, la fracture s'accroît entre l'Europe et le reste du monde. Il n'est pas normal que le continent africain reste principalement voué à l'exportation de ses joueurs vers l'Europe. Il existe également des inégalités au sein d'un même continent. En Europe par exemple, est-il aujourd'hui possible de voir un club néerlandais ou suédois accéder aux quarts de finale de la Ligue des Champions ? Cela semble presque impossible, le football européen a perdu son homogénéité. L'incertitude du résultat sportif s'amenuise car le résultat sur le terrain est de plus en plus influencé par ce qui se passe en dehors du terrain. L'autorité des institutions du monde du football est remise en cause par la privatisation du jeu. On voit aujourd'hui des grandes sociétés, des fonds de pension, des structures multinationales et même des gouvernements investir massivement dans le football. La FIFA connaît actuellement un déficit d'image. Les institutions du football suscitent un scepticisme grandissant de la part de l'opinion publique. Il faut aujourd'hui redorer l'image du football.
Quelle estimation faites-vous du football actuel du point de vue organisationnel ?
Je souhaite placer le sujet de l'organisation du football mondial au cœur des débats de la campagne présidentielle de la FIFA. On peut estimer dans la même veine que le football doive au 21e siècle accélérer son évolution vers à la fois une pure « industrie du spectacle », vers des ligues fermées, vers l'émergence d'une uni-polarité autour d'un, voire deux, grands championnats qui deviendraient une ligue globale, télévisée partout et exportée de temps à autre dans le reste du monde pour des « matches d'exhibition » justifiés par des démarches purement marketing ! Vers une NBA du football ! Pour ma part, je m'y refuse car le football est autre chose. Mais si son organisation s'inscrit dans cette vision universelle, solidaire, respectueuse, proactive, il peut montrer un exemple, une méthode au regard de la finance internationale sauvage, désorganisée, artificielle, voire criminelle, au bénéfice d'une ultra-minorité, des questions de santé où sont négligées les maladies de ceux à faibles revenus, de l'environnement dominé par le seul intérêt à court terme ignorant notre futur collectif, de la pauvreté dans le monde où cohabitent scandaleusement toujours la faim et les gâchis agricoles. Pour préserver l'universalité du football et le principe fondamental « une fédération, une voix », nous avons alors besoin d'une FIFA forte, plus démocratique, plus respectée et aussi plus proactive sur les questions de gouvernance. Il faut à mon sens renforcer encore le rôle des fédérations de football au niveau national et les replacer au centre de la gouvernance de la FIFA.
Ne pensez-vous pas que l'argent qui coule à flots dans le football a constitué un terrain fertile pour l'aggravation de la corruption ?
Les relations du football à l'argent ont toujours été complexes : il est nécessaire d'en avoir tout en prenant garde à ses excès. N'oublions pas que l'argent est devenu plus que jamais le « nerf de la guerre » car il est nécessaire pour soutenir les clubs et les fédérations, financer les mécanismes de solidarité et les programmes de développement et enfin assurer cette nouvelle tendance du « retour pour les actionnaires » des clubs. Cet afflux financier est donc une opportunité fantastique pour le football mais il a néanmoins amplifié un nombre considérable de problèmes : la corruption, les matchs arrangés et les paris illégaux... Il faut dire ici combien il est important et dans l'intérêt de tous pour le développement économique et sportif du football que l'image du sport et des organisations qui le dirigent, vis-à-vis de ceux qui le financent, fans et partenaires commerciaux, soit irréprochable.
Quels sont, selon vous, les mécanismes à adopter pour moraliser le football mondial ?
La moralisation du football passe nécessairement par la réduction des inégalités actuelles qui mettent en danger son avenir ! La FIFA doit accroître encore ses programmes de développement compte tenu de ses réserves financières, par exemple en lançant un programme mondial d'installations de pelouses synthétiques dans les pays et zones défavorisées avec une réduction des coûts sur la base d'économies d'échelle. Elle doit aussi mettre en place un programme spécial réservé aux plus démunis. La FIFA ne peut soutenir de la même manière une riche fédération européenne, du Golfe ou de l'Extrême-Orient, et les fédérations les plus démunies d'Afrique, d'Amérique latine, des Caraïbes, d'Océanie, voire d'Europe de l'Est. Je suis pour la création d'un « haut conseil nondial pour le développement du football » chargé de coordonner l'ensemble des programmes de développement et veiller à une redistribution plus juste des revenus du football.
Que pensez-vous de la situation du football algérien depuis l'arrivée de Mohamed Raouraoua à la tête de la FAF ?
Lorsque je suis arrivé à la FIFA, la FAF était régulièrement secouée de soubresauts, rencontrait des difficultés vis-à-vis des joueurs internationaux qui devaient avancer leurs billets d'avion, avaient des problèmes d'assurance en cas de blessure, etc. Et M.Raouraoua a pris les rênes de la FAF : organisation professionnelle, relance de l'équipe nationale, vision au service de la cause du football algérien. Et aussi grand respect acquis à l'international au sein des instances continentale et mondiale. En 2005, le président Blatter avait mis en place une Task-force « Pour le bien du jeu » avec trois groupes de travail dont un sur les questions juridico-politiques dont la présidence avait été confiée à M. Raouraoua et j'ai beaucoup collaboré avec lui car j'étais le secrétaire de cette Task-force. J'y ai découvert un homme motivé, déterminé, conscient des enjeux et surtout sachant écouter.
L'Algérie sera présente au mondial brésilien. Quelles sont ses chances de qualification ?
Je suis ravi que l'Algérie soit représentée pour la quatrième fois de son histoire à cette prestigieuse compétition de football. Les Fennecs poursuivent un parcours intéressant depuis 2010 : deux participations consécutives à la Coupe du Monde et deux présences à la CAN en 2010 et en 2013. Passer l'épreuve des qualifications au sein de ce groupe H sera une tâche ardue avec des équipes comme la Belgique et la Russie. Les Fennecs peuvent compter sur un grand entraîneur avec Vahid Halilhodzic mais devront sans doute batailler.
L'équipe nationale algérien s'appuie, en l'absence d'une politique de formation claire, sur les binationaux formés dans les écoles françaises. Un commentaire ?
C'est une question très intéressante sur beaucoup de points et qui découlent aussi d'une décision de la FIFA – décision pour laquelle M. Raouraoua et moi-même avons joué un grand rôle – d'autoriser sous conditions un joueur binational à « revenir » jouer dans l'équipe nationale de son « autre » pays même s'il avait joué dans les sélections de jeunes et s'il n'avait pas joué en « A ». Derrière cette décision, il y a la vision de corriger par les règlements une partie des inégalités – certaines héritées de l'histoire et des migrations – qui avantagent toujours les pays dits du « Nord ». Mais toute décision entraîne parfois des conséquences. Dans ce domaine, la recherche de l'équilibre est centrale. Dans ce sens, la création par la CAF en 2007 du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) était une excellente idée pour soutenir les ligues locales et donner aux talents jouant en Afrique des opportunités de se confronter au niveau international. Regardez la 4e place de l'Algérie au CHAN 2011 au Soudan. D'ailleurs les observateurs du CHAN 2014 en Afrique du Sud font tous état de progrès aux niveaux tactique et technique.
Le projet de professionnalisation du football algérien tarde à donner ses fruits quatre ans après son lancement. Quels sont vos conseils pour donner de l'essor à ce dossier ?
N'étant pas retourné en Algérie depuis quelque temps, je ne peux me prononcer en détails mais ce que je peux lire dans la presse me laisse penser que la décision de la FAF de « passer » au professionnalisme était la bonne décision. Il n'y a pas d'autre solution de la même manière qu'est aussi indispensable la construction et l'amélioration des stades, le soutien aux clubs afin qu'ils aient des centres d'entraînement et des centres de formation de qualité. Bien sûr tout ne se fait pas en jour, ni même en quatre ans, mais il n'y a pas d'autre option.
Si on vous demande de résumer le football algérien en trois points ...
C'est carrément impossible. Le football algérien a une histoire et un prestige. Je vais essayer quand même de répondre ! Le premier est l'infamie de Gijon en 1982 avec l'Allemagne et l'Autriche refusant de jouer le jeu pour éliminer les Fennecs ! Quelle honte indélébile pour ceux sur le terrain et qui a amené la FIFA à changer ses règles afin que les derniers matches de poule se jouent à la même heure. Le second est le but de Madjer en Coupe des clubs champions de 1987 pour le FC Porto. La classe pure, le talent immense. Il aurait pu gagner le Ballon d'Or de France-Football en 1987 si les règlements ne le limitaient pas à l'époque aux joueurs européens.Et le troisième est le privilège de connaître M. Rachid Mekhloufi. Un immense joueur et un homme merveilleux. Mais aussi la preuve que dans les moments décisifs de la vie, il faut faire les bons choix et il les avait fait en rejoignant à Tunis l'équipe du FLN qui a tant contribué à la dignité de l'Algérie et de son peuple.


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