On est à quelques minutes du début de l'examen de la cinquième année primaire. Les portes de l'établissement sont ouvertes depuis le début de cette matinée chaude. Le dispositif sécuritaire a été déployé depuis le début de la soirée de mardi. Les renforts sont visibles à travers les ruelles de la ville avec la répartition des éléments des services de l'ordre dans les quartiers, sur les chemins et à proximité des établissements où se déroulent les examens. « C'est une période qui est déjà passée pour moi », nous dit une candidate à la 5e. Elle habite le quartier El Makhzan, à quelques encablures de l'établissement scolaire où elle était scolarisée et qui fut l'objet d'actes de vandalisme et de saccage. « Je me suis bien préparée à cet examen et je veux bien travailler pour avoir une bonne note », ajoute-t-elle. Ces enfants, débordant d'optimisme et tout souriants, sont venus de plusieurs quartiers dont Melika, Teniat el Makhzan et Hadj Messaoud, touchés par les violences. Ils préfèrent parler uniquement de l'examen . « C'est un examen comme un autre. On va le passer en travaillant bien », lance une fillette. Les garçons sont plus timides. « Je me suis bien préparé. Je n'ai pas peur de l'examen », murmure un écolier. Les parents des élèves sont inquiets et stressés. Ce n'est pas l'examen qui est à l'origine de leur angoisse, mais la situation que vit la région. « Dès qu'il a entendu le bruit d'un hélicoptère, mon fils m'a dit qu'il doit y avoir du grabuge dans la rue », souligne cette mère. Le dispositif sécuritaire déployé soulève beaucoup d'interrogations chez les enfants qui croient que cela est dû aux affrontements. « Nous avons tenté de les tranquilliser en les rassurant quant au fait que la présence massive de la sécurité a toujours été constatée durant les périodes d'examen. Nous espérons que tout se passera bien », dira une mère de famille. Le changement d'enseignants est un autre facteur relevé par les parents qui appréhendent l'adaptation de leurs enfants aux nouveaux visages. L'appel du wali aux parents Le wali de Ghardaia, Mahmoud Djemâa, qui a procédé, hier, au lancement officiel des examens de fin de cycle primaire à l'établissement Ibn Badis à Ghardaïa, signale qu'« il y a eu de grands préparatifs pour assurer le bon déroulement des examens de fin d'année et permettre aux élèves de passer cette épreuve dans de bonnes conditions ». Evoquant les évènements tragiques qu'a connus la wilaya, il a affirmé que « beaucoup d'efforts ont été concentrés sur l'aspect psychique à travers la mobilisation des psychologues pour leur assurer une bonne prise en charge et un accompagnement ». Concernant la mise en place, comme prévu, du dispositif sécuritaire, le wali a souligné également la présence de l'encadrement administratif et pédagogique au niveau de tous les centres d'examen. « Nous espérons que le calme régnera dans tous les établissements et durant toute la période des examens de fin d'année », déclare-t-il en lançant un appel aux parents d'élèves « pour contribuer à la réussite de cet examen en accompagnant leurs enfants aux centres d'examen et leur soutien psychologique ». L'objectif est « d'arriver à un taux de réussite qui satisfasse les responsables et les enfants ». A noter que 7.929 élèves sont inscrits pour passer l'examen de la cinquième dans 52 centres situés dans 13 communes de la wilaya de Ghardaïa.