« Tout le monde parle en mal du secteur des transports », a-t-il estimé. Le constat est fait. Selon le ministre, l'anarchie qui règne dans le secteur est le résultat du manque de coordination, d'organisation et de formation. « Tant que cette activité n'est pas règlementée et qu'il n'y a pas une organisation adéquate, le cafouillage persistera », a-t-il fiat observer. D'après lui, chaque direction agit à sa manière. « Les conseils d'administration n'ont aucune feuille de route, les actions des directions de wilaya ne sont pas coordonnées », a-t-il déploré, reconnaissant, toutefois, que certaines wilayas ont plus de moyens que d'autres mais qu'il est nécessaire qu'elles appliquent la même réglementation, le même organigramme et travaillent avec les mêmes procédures. Niant toute volonté de jeter l'anathème sur quelque responsable que ce soit, il a affirmé vouloir travailler avec tout le monde. « Nous sommes tenus à ce que le secteur fonctionne de manière professionnelle », a-t-il dit, assurant qu'il veillera à la prise en charge des problèmes soulevés tels que le manque de moyens et la faiblesse des salaires. Une priorité néanmoins : mettre de l'ordre dans le secteur et par conséquent « offrir une meileure qualité de service en direction des usagers ». Et d'ajouter : « il ne s'agit pas seulement de transporter les citoyens mais de leur assurer la sécurité et de leur offrir un système de transport fiable ». Le transport urbain est le plus choquant, selon Talaï, qui déplore l'excès de vitesse des conducteurs de bus, « ce qui provoque souvent des accidents » a-t-il constaté insistant sur le fait que ce secteur est entaché d'une « anarchie totale » dans, notamment, l'affectation des lignes et les horaires. Evoquant le transport de marchandises, il a avancé qu'il n'est pas normal que des produits miniers, à l'instar du phosphate, soient transportés par route. « C'est le rail qui doit être utilisé pour ce genre de produits », a-t-il indiqué. Le directeur du transport terrestre, El Arbi, a soulevé, lui, l'absence de textes d'application, de plans de circulation, de zones de camionnage alors que la majorité des transporteurs « sont des artisans sans qualification ». Pour ce qui est du transport urbain public géré par les Etablissements du transport urbain et suburbain (Etus), il a mis en exergue des anomalies telles que l'absence de commissaires aux comptes dans certaines wilayas, le non-respect des normes et de la réglementation liées à l'exploitation, la faiblesse de la maintenance, les récurrents conflits sociaux et la déficience dans le marketing et la gestion. Outre cela, la majorité des Etus fonctionnent sans projet, ni plan d'action et encore moins de budget prévisionnel, a souligné El Arbi, précisant que les parts de marché des Etus se situe entre 5 et 10%. Pour parer à ces dysfonctionnements, le ministre a demandé à ses cadres d'harmoniser les actions, de revoir la réglementation autour des auto-écoles, d'assurer la formation des chauffeurs de taxi et des conducteurs de bus notamment ceux issus du dispositif de l'Ansej. Le renouvellement du parc autobus est possible d'autant « que les capacités de production de la SNVI sont importantes », a-t-il affirmé. Air Algérie doit « changer de couleur » Lors d'un point de presse, Boudjemâa Talaï a indiqué que les dispositifs juridiques et informatiques ont été mis en place pour l'introduction du permis à points. « Celui qui conduit mal n'aura pas de permis », a-t-il affirmé. Evoquant le secteur aérien, il a informé que son département a autorisé les vols charter à Tassili Airlines à l'occasion de la saison estivale. Il a indiqué que des accords commerciaux vont être signés dans ce sens. Selon le ministre, les citoyens ne se plaignent pas de la billetterie mais des prestations de services qui ne sont pas à la hauteur. Pour ce qui est d'Air Algérie, Talai a indiqué qu'elle doit « changer de couleur » pour pouvoir être mieux classée par rapport aux autres compagnies aériennes. « Nous avons les meilleurs pilotes et la moyenne d'âge de la flotte est de 7 à 8 ans. Le problème est dans l'organisation et la rigueur », a-t-il soutenu.