Le terrorisme a ciblé, hier, le consulat italien, situé à proximité de la place Tahrir. L'attentat a fait, indique Hossam Abdel Ghaffar, porte-parole du ministère égyptien de la Santé, un mort et neuf blessés, dont des passants, et provoqué l'écroulement d'une partie de la façade du bâtiment. C'est la première fois depuis le début de la vague d'attentats qui secoue l'Egypte qu'une mission diplomatique est visée. Selon Mena, l'agence de presse officielle, « une bombe a été déposée par des inconnus sous une voiture garée près du consulat et actionnée à distance » et si la déflagration a eu lieu un peu plus tard, les dégâts auraient été plus dramatiques. Des médias égyptiens ont fait état de charges explosives déposées devant le bâtiment. Paolo Gentiloni, le ministre italien des Affaires étrangères, a immédiatement réagi. Il clame que son pays ne se laissera « pas intimider ». « L'Italie sait que la lutte contre le terrorisme est un défi énorme qui marque profondément l'histoire de notre temps. Nous ne laisserons pas l'Egypte seule : l'Italie et l'Egypte sont et seront ensemble dans la lutte contre le terrorisme et le fanatisme », a déclaré Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien. Les groupes armés terroristes égyptiens disent agir en représailles à la répression qui s'est abattue sur les pro-Morsi (1.400 personnes, en majorité des manifestants islamistes, ont été tuées, des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées). Pourquoi l'Italie ? Rien n'explique ce choix. Ni même l'attentat suicide commis en juin près du temple antique de Karnak, à Louxor. A voir ce qui se passe en Tunisie, il est fort possible que ces groupes aient décidé de frapper l'Egypte à son talent d'Achille : le tourisme. Boudé par les investisseurs étrangers depuis l'avènement de Morsi au pouvoir, Le Caire ne survivrait pas à une désaffection continue des touristes (14 millions de touristes en 2010 et 9,9 millions en 2014). Sans ressources provenant du tourisme (11% du PIB), le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi tomberait. C'est fort de cette conviction que le président Abdel Fattah al-Sissi a promis une législation plus dure pour « lutter contre le terrorisme » juste après les attaques sans précédent contre l'armée (des dizaines de morts le 1er juillet) et l'assassinat deux jours auparavant du procureur général dans la capitale dans un attentat à la bombe. Même si cette loi suscite le courroux des ONG et de certains défenseurs des droits de l'Homme.