Loujine B., âgée à peine de six ans, qui venait de joindre l'école pour la première fois, a été victime d'une tentative d'enlèvement à la sortie de son établissement scolaire, par un individu à bord d'un véhicule. La tentative a été déjouée grâce à la vigilance de sa sœur et l'intervention des passagers. le mis en cause, non identifié, a pris la fuite. Une enquête a été ouverte par la police suite à une plainte déposée par les parents de la petite. A Batna, la vigilance des citoyens a permis également de déjouer une tentative d'enlèvement d'un enfant de 4 ans dans la localité de Barika par un individu originaire de Tébessa. Le mis en cause a été arrêté par des citoyens qui l'ont roué de coups avant de le remettre aux policiers. Les deux autres cas signalés à Tipasa sont plus dramatiques : une élève âgée de 15 ans a été enlevée et violée par un individu âgé de 23 ans. Selon les témoignages, l'adolescente scolarisée en première année secondaire à Cherchell a été conduite de force par un jeune qui l'a « localisée » devant l'établissement scolaire. Identifié, il a été arrêté. Un autre cas a été signalé dans la même localité. Il s'agit d'une élève âgée de 10 ans qui a fait l'objet d'une agression sexuelle par un individu non encore identifié. Des parents d'élèves ont affiché leurs craintes face à ces tentatives d'autant que les incidents ont eu lieu sur le chemin de l'école loin des établissements scolaires. Certains d'entre eux ont signalé le manque de transport scolaire et l'accompagnement des élèves. « Le problème se pose depuis le début de la rentrée scolaire, notamment dans les régions lointaines et les nouveaux quartiers. Les enfants doivent se déplacer à des kilomètres pour rejoindre le CEM et le lycée notamment. Les dangers sont multiples. « Il y a aussi le risque d'accidents de la circulation, la criminalité notamment les enlèvements et les agressions sexuelles », ont déploré des parents d'élèves à Tipasa, Aïn Naâdja, Khraicia ... Le chemin de tous les dangers Des délinquants guettent des élèves à la sortie des classes pour les kidnapper et les violer. Contacté, le responsable de la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Abdelhamid Kerroud, a rappelé que son institution a mis en place un dispositif spécial pour sécuriser les alentours des établissements scolaires. « Aucun incident n'a été signalé depuis le début de la rentrée scolaire. Toutefois, afin de déjouer toute tentative criminelle, le plan sécuritaire a été élargi par la mobilisation de patrouilles mobiles à l'entrée et à la sortie des classes sur les trajets empruntés par les écoliers au niveau des points noirs », a-t-il expliqué avant de lancer un appel aux citoyens pour dénoncer les comportements douteux des individus et contacter le numéro vert de la GN (10 55). L'officier supérieur a également signalé que les cellules de protection des mineurs et prévention contre la délinquance juvénile ont programmé des visites aux établissements scolaires dans le cadre de la sensibilisation des élèves contre toute forme de criminalité. La protection des élèves au menu de la réunion avec la ministre de l'Education De son côté, l'Association nationale des parents d'élèves a précisé que la protection des élèves, notamment à l'extérieur des établissements scolaires, « sera au menu de la réunion le 15 octobre prochain avec la ministre de l'Education Nouria Benghebrit », a fait savoir son président de l'Association, Ahmed Khaled. Il est revenu sur les insuffisances notamment l'absence de transport scolaire dans certaines régions. « Nous avons proposé au ministère d'assurer la sécurité des élèves par une société de gardiennage qualifiée avec l'accompagnement des élèves parce que les enlèvements ont eu lieu loin de l'école. Même si le gardien de l'école constate un incident à l'extérieur de l'établissement, il ne peut pas intervenir soit par peur, soit pour ne pas quitter son post,e mais pour le moment on n'a pas reçu de réponse », a-t-il ajouté. Pourtant, un décret exécutif, publié au Journal officiel, réglemente et organise le transport scolaire à travers l'établissement des conditions et des modalités d'exercice de cette activité. « Mais rien n'a été fait jusqu'à l'heure actuelle. Cette décision nécessite une coordination entre les directions de wilaya des transports, de l'éducation et l'association des parents d'élèves », souligne notre interlocuteur. Des enfants « abandonnés » devant les écoles Par ailleurs, le président de l'Association a appelé les parents d'élèves à être à l'écoute de leurs enfants et les sensibiliser sur les dangers. Les parents doivent aussi faire preuve de responsabilité, selon des gardiens d'établissement scolaire. « Des parents n'hésitent pas à déposer leurs enfants très tôt le matin devant les écoles, avant l'entrée des classes. Ils nous disent qu'ils doivent rejoindre leur lieu de travail. L'enfant est exposé aux dangers parce qu'il est seul dans la rue avant l'ouverture des portes à 7 h 50 », nous a confié un agent de sécurité dans une école à Alger-centre. Un cas de cette nature a été signalé à l'école primaire à Mohamed Belouizdad. Un écolier âgé de 7 ans a été déposé par ses parents à 7 h 10 devant l'établissement. L'enfant s'est retrouvé seul, encourant ainsi plusieurs dangers.
