La wilaya de Sétif dispose d'un site archéologique phare, à l'instar de Timgad et de Tipaza classés patrimoine de l'UNESCO depuis 1982, Djamila, antique Cuicul est cette reine des cités romaines, située à 50 km de Sétif, elle est la mieux conservée des sites romains. Bâtie vers la fin du premier siècle de notre ère, elle a été édifiée sur les hauteurs entre deux ravins où coulent deux oueds. Magnifique cité qui fit la transition entre le monde païen et le monde chrétien, et qui aujourd'hui resplendit encore de tous ses éclats, sa grande Basilique chrétienne, le théâtre, l'arc de triomphe de Caracalla, le grand temple, la tribune aux harangues, le château d'eau et le marché. Incrustée dans un site de toute beauté, Djemila, l'antique Cuicul, apparaît subitement aux visiteurs soulagés de l'avoir enfin atteinte, après un long chemin sinueux. Elle s'avère d'un attrait irrésistible au milieu des collines qui enveloppent son charme original. Djemila est l'une des plus importantes cités romaine dès la fin du IIe siècle après JC, sous le règne de l'Empereur Nerva (96-98). A l'instar de tous les autres sites révélés à la postérité par des fouilles de l'époque coloniale (1910-1957), Cuicul se caractérise par une relative cohésion chronologique et monumentale aussi révélatrice que variée, ainsi que par un éclat patent, qui apparaît sur les mosaïques et les textes épigraphiques à la suite des nombreuses restaurations. La colonie romaine de Cuicul, entre Sétif et Constantine, est construite autour d'un forum entouré d'édifices publics : la curie municipale (assemblée), le capitole, la basilique judiciaire et le marché des frères Cosinius avec ses dix-huit boutiques. Des demeures beaucoup plus spacieuses et confortables avec toutes les commodités (fontaines, salles de réception, bains privées, etc), ornées de merveilleux pavements en mosaïque historiée ou purement ornementale, desquelles furent inspirés les noms de ces demeures. De part et d'autre de ces maisons dites du quartier central (maison d'Europe, maison d'Amphitrite, maison de " l'âne vainqueur ", maison de Castorius, etc.), édifiées sur les deux rives du grand axe routier à portiques, sont bâtis d'autres locaux, essentiellement artisanaux, dont un grenier à blé. Le règne des Antonins (96-192) et celui des Sévères (192-235) furent, pour Djemila, les plus heureux de l'Antiquité. C'est durant ces règnes que Cuicul s'enrichit et se développa, ainsi que l'attestent les édifices évoqués. Tels que nous les voyons aujourd'hui, partiellement et souvent arbitrairement restaurés, ils dateraient, au moins en partie, de la seconde moitié du IIe siècle et auraient subi des remaniements importants à l'époque chrétienne. C'est donc dès cette période (fin du IIe, début du IIIe siècle) que l'espace manqua à l'intérieur du périmètre initial qui fut rapidement débordé et le nombre d'habitants devait être considérable. On s'offrait le luxe d'un théâtre pouvant contenir jusqu'à 3.000 places, construit vers 160, un bel établissement de thermes d'environ 2.600 m2 était édifié à environ 200 m de la porte Sud, tout comme une belle et complexe demeure comportant une grande salle à abside dite "maison de Bacchus" du nom de la plus ancienne mosaïque retrouvée à Djemila, représentant la légende de Dionysos, dieu du vin, de la vigne et du délire mystique. Cette extension continue eut pour conséquence, dans le premier tiers du IIIe siècle, l'aménagement d'une grande esplanade publique de 3.200 m2 (dite forum novum), dallée comme le vieux forum. C'est une vaste place qui est mise en valeur par deux grands monuments: le premier est l'arc de Caracalla construit en 216, ainsi que l'atteste l'inscription honorifique sur le haut de l'entablement, le deuxième monument qui attire l'attention et qui donne un aspect particulier à toute la ville est le temple de la Gens Septimia, édifié en 229 sous les ordres d'Alexandre Sévère, divinisant l'Empereur Septime Sévère et sa femme Julia Domna.
