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Au lendemain de la demande d'adhésion de Abbas à l'ONU : Sagesse et détermination
Publié dans Horizons le 24 - 09 - 2011

Le partage de la Palestine en 1947 sur décision de l'ONU avait bien prévu l'existence de deux Etats, l'un juif, Israël, et un second arabe, la Palestine. On pourrait certes, digresser longtemps sur l'injustice originelle, celle qui a permis en 1949 à un Etat en gestation, voire totalement virtuel de prendre pleinement sa place dans le concert des nations. Ni attentat ni manifestation sur l'Esplanade des mosquées, pas même une mini -intifadha dans les rues de Cisjordanie, pas d'affrontement armé non plus, juste une démarche diplomatique et
politique : le dépôt d'une demande officielle d'adhésion en tant que membre à part entière à l'ONU et le discours d'un Mahmoud Abbas ému, applaudi par une salle de l'Assemblée générale de l'ONU totalement acquise à la cause. Trop tôt pour faire un bilan ?
Plus que jamais, les prévisions de Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense et également vice-Premier ministre, se sont confirmées. La déterminationisraélienne. Il est vrai aussi que les jours à venir vont être difficiles pour les Palestiniens en particulier qui ont fâché quelques-uns de leurs soutiens. Mais ce sera aussi difficile pour tous ceux qui devront assumer politiquement et moralement le refus d'adhésion de la Palestine à l'ONU. A tous les points de vue, la demande palestinienne a ébranlé le monde et promet que plus jamais les choses ne seront comme avant.
Il reste que depuis que l'on débat de l'éventualité du dépôt ,de la demande palestinienne à l'ONU, on a beaucoup digressé sur les possibilités pour empêcher que cela ait lieu mais on a peu parlé des raisons qui ont poussé Abbas à déposer formellement la demande. Beaucoup ont conseillé en Palestine même de ne pas aller vers une telle démarche considérée comme dangereuse pour la cause elle-même. Mais il faut bien voir qu'il y a dans cette démarche une obligation à se dépêtrer d'un blocage dans lequel les Palestiniens sont englués depuis des mois. Comment négocier face à un gouvernement conservateur israélien où siègent les tenants de l'épuration ethnique et religieuse d'Israël ? Aller devant l'ONU et mettre la communauté internationale face à ses responsabilités devenait le seul moyen pour arriver à un résultat tout comme cela s'est passé en 1947 lorsque les Anglais ont donné leur mandat à l'ONU. Le partage de la Palestine en 1947 sur décision de l'ONU avait bien prévu l'existence de deux Etats, l'un juif, Israël, et un second arabe, la Palestine. On pourrait certes, disserter longtemps sur l'injustice originelle, celle qui a permis en 1949 à un Etat en gestation, voire totalement virtuel de prendre pleinement sa place dans le concert des nations. Il a d'ailleurs, au nom de cette injustice ou grâce à elle, vite commencé à grignoter des territoires autant sur la Palestine que sur les territoires des Etats voisins. Mais le problème n'est plus à ce stade. Lorsqu'en novembre 1988 Yasser Arafat, le chef de l'OLP, avait annoncé la naissance de l'Etat de Palestine à Alger, il avait bien expliqué qu'il espérait dorénavant voir coexister deux Etats frontaliers. Il va sans dire que cette attitude est à l'égal de ce qu'annonce aujourd'hui Mahmoud Abbas. Le mythe fondateur d'Israël s'effondre dès lors que ceux qu'elle présente comme un ennemi ou une menace pour sa sécurité décident justement de prendre l'opinion internationale à témoin et font tout pour coexister pacifiquement et légalement aux côtés d'Israël, les Palestiniens en première ligne.
AU PIED DU MUR
Mais ce n'est pas là le seul but de la démarche de Abbas. Il y a dans la demande du chef de l'autorité palestinienne quelque chose du gros pavé dans la marre, du jeu de la patate chaude et de l'opération de communication de grande envergure réunis. En mettant la communauté internationale au pied du mur, Abbas pousse tous ceux qui regardent le monde arabe avec des yeux de Chimène à avoir la même attitude vis-à-vis des Palestiniens. Ce serait tout de même un comble d'applaudir ces arabes qui se libèrent de leurs dictateurs pour établir des démocraties et retenir les Palestiniens d'avoir un vrai Etat. Dans le même temps, alors que l'on a investi lourdement en hommes et en matériels pour gagner la sympathie des opinions arabes, ce serait un comble de perdre tout cela par l'exhibition d'un veto qui, cette fois, peut-être plus que les soixante précédentes fois, serait parfaitement injuste.
Mais au-delà des amitiés avec Israël de l'Occident en général et des Etats-Unis en particulier, il y a aussi ce vent qui a tourné pour l'Etat Juif. En Israël, les journalistes n'appellent pas le vent de liberté qui souffle sur le monde arabe le printemps arabe, mais plutôt l'automne arabe, Israël se satisfaisant plus de la présence de despotes prompts à faire des discours incendiaires mais prêts à toutes les compromissions avec l'Occident pour se maintenir au pouvoir que d'opinions libérées prêtes à en découdre avec le spoliateur des Palestiniens. L'exemple égyptien à ce propos est édifiant. Lorsqu'en pleine hystérie footballistique en 2009, des jeunes Cairotes avaient encerclé l'ambassade d'Algérie au Caire, beaucoup de voix s'étaient élevées en Algérie pour dire aux Egyptiens d'aller plutôt manifester autour de l'ambassade d'Israël. La suggestion a été entendue ce mois d'août.
LA FIN D'ISRAËL TOUT-PUISSANT
Ce vent qui a tourné pour Israël souffle aussi de Turquie, un pays musulman aux avant-postes pour donner une légitimité à l'existence d'Israël aux yeux du monde. La Turquie a décidé de ne plus laisser Israël faire la loi, notamment en Méditerranée refusant toute intermédiation, notamment américaine pour rabibocher la Turquie avec Israël.
Il reste que cette situation inconfortable risque fort de n'être qu'une conjoncture difficile pour Israël si d'autres initiatives plus fortes ne sont pas entreprises.
Il faut voir qu'au-delà d'un siège à l'ONU, les Palestiniens ont fort à faire pour se doter d'institutions crédibles à même de permettre à un Etat d'exister. Certes, avec un territoire hachuré et des questions démographiques complexes, cela n'est pas une tâche aisée sans oublier que la colonisation ne s'est jamais arrêtée.
Par ailleurs, si le plan de partage de 1947 est toujours en vigueur sur le plan du principe - deux Etats - l'entêtement des Israéliens, venu à la suite de l'échec des négociations d'Oslo et la seconde Intifadha, a renvoyé aux calendes grecques toute possibilité de voir l'émergence de deux Etats, les Israéliens préférant l'option fort confortable d'un Etat à côté d'une autorité qui, parfois, n'a même pas le pouvoir d'une municipalité sur son territoire. Pourtant, cette option de deux Etats est la seule à permettre l'existence paisible d'Israël pour des raisons morales, mais aussi pratiques. L'évolution démographique dans les deux parties, mais aussi les échecs de tous les reports des négociations ne permettent en aucune manière le maintien d'un statu quo favorable à Israël. Cela est d'autant plus vrai que les opinions arabes bridées jusque-là devraient élire des gouvernements qui, s'ils sont réellement en phase avec leurs peuples, ne permettront plus de tergiversations ou d'atermoiements en faveur d'Israël.
Objectivement, la nouvelle donne imposée devant les Nations unies par les Palestiniens est une chance. Depuis la Nakba, les Palestiniens ont été des boucs émissaires faciles pour négocier des avantages régionaux par de nombreux voisins, frères et amis. L'existence réelle de cet Etat va soustraire à tous les possibilités d'exploiter une situation avec laquelle s'accommode parfaitement Israël. Cette situation nouvelle mettra tous ceux qui vouent de la sympathie aux Palestiniens de joindre la parole aux actes.


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