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A la mémoire du romancier et homme de théâtre, ce 29 octobre : Il y a vingt ans, Kateb Yacine
Publié dans Horizons le 26 - 10 - 2009

Il y a vingt ans partait Kateb Yacine. Vingt ans est l'âge de la jeunesse, de la joie de vivre et du rêve. Pour Kateb Yacine, qui avait vingt ans dans l'Algérie colonisée, cette période de sa vie était celle du sacrifice et de l'engagement. Il exprime ceci à travers l'un des personnages de Nedjma, en l'occurrence Mourad, qui, condamné à 20 ans dans la prison de Lambèse, pense : «A quarante ans, je serai libre, ayant vécu doublement ma peine et mon âge, et peut-être à quarante ans, pourrais-je avoir librement mes vingt ans». Né dans la Casbah de Constantine en août 1929, il fut, cependant, inscrit par son grand-père maternel sur les registres de l'état civil de Condé Smendou (actuel Zighoud Youssef). Issus de la tribu des Kbletiya, les Kateb étaient pour la plupart des lettrés dans les deux langues (arabe et français). Son père, Mohammed Lamine Kateb, faisait beaucoup de déplacements du fait qu'il était oukil. A douze ans, le jeune Yacine est inscrit au collège Albertini de Sétif, actuel Mohamed Kerouani, fréquenté majoritairement par des Européens.
Quatre ans plus tard, Kateb Yacine participe aux manifestations du 8 mai 1945 et distribue des tracts ; il sera arrêté et transféré au camp militaire de Sétif. Cette date est un tournant dans sa vie, car en prison il découvre la torture et la réalité sociopolitique de l'Algérie colonisée. «Lorsque je suis sorti de prison, j'avais une vision du peuple. Ces gens que je n'avais jamais remarqués alors que je passais tous les jours devant eux… quand nous avons eu les mêmes tortures, les mêmes chocs, j'ai commencé vraiment à les connaître» (Révolution Africaine, 2 novembre 1963).
Le 8 mai 1945 qui a douloureusement marqué Kateb (la mort de ses oncles et la folie de sa mère) est à l'origine d'une autre découverte : l'écriture. Renvoyé du collège de Sétif, il poursuivra ses études dans un lycée à Bône, actuelle Annaba, où habite sa cousine Zoulikha mariée et plus âgée que lui, elle incarnera le personnage de Nedjma dans le roman éponyme. Un amour impossible oblige Kateb à quitter Bône pour revenir dans sa ville natale Constantine où son ami Mohamed Tahar Benlounissi (Si Mokhtar dans Nedjma) l'aide à vendre les exemplaires de Soliloques. Cette période (1946-47) et cette ville marquent l'entrée de Kateb dans le militantisme (tendance PPA). En 1947, premier voyage en France et première rencontre avec le milieu littéraire parisien, puis retour en Algérie où il intègre Alger Républicain aux côtés d'Henri Alleg et Mohamed Dib. Entre 1950 et 1951, est un moment difficile que doit surmonter Kateb Yacine avec la mort de son père. La même année, il est en compagnie de Malek Haddad dans le sud de la France où ils travaillent tous deux comme vendangeurs.
Il part ensuite à Paris où il rencontre son ami le peintre M'hamed Issiakhem.
Après l'indépendance il renoue avec le journalisme pour ensuite repartir à l'aventure : il voyage beaucoup, invité dans plusieurs pays (Russie, Belgique….) et en France il est très proche du milieu émigré maghrébin, ce qui explique sa pièce « Mohamed prends ta valise ». Il fait un second voyage au Vietnam en 1967 pour mieux comprendre la résistance vietnamienne qu'il retrace dans sa pièce « L'Homme aux sandales de caoutchouc ».
A partir de la fin des années 60, il s'oriente définitivement vers le théâtre, et fonde en 1970 à partir de la troupe «Le Théâtre de la mer» sa propre troupe «l'ACT » qui joue ses pièces en arabe dialectal : « Mohamed prends ta valise», « Palestine trahie », « La guerre de deux mille ans ». Il connaîtra dès 1975 différents problèmes : de censure, difficultés financières et familiales. En 1987, il reçoit «Le grand prix national des lettres». Sa mère et Jacqueline Arnaud (son amie et critique littéraire de son œuvre) meurent la même année.
C'est son fils Amazigh qui est à ses côtés dans cette douloureuse épreuve. Kateb Yacine meurt d'une leucémie à Grenoble en 1989. Il est enterré à Alger. L'œuvre de Kateb Yacine est accueillie à la Comédie Française en janvier 2003 avec le montage poétique «Présences de Kateb Yacine» conçu par Mohamed Kacimi. La vie et l'œuvre de Kateb Yacine ont toujours suscité des recherches universitaires, des ouvrages et des rencontres. Signalons à cet effet qu'un colloque international se tient à Guelma du 27 au 30 de ce mois et qu'à Alger est organisée une rencontre très riche en activités sur Kateb Yacine, le 28 et 29 octobre au palais de la culture.
En ce vingtième anniversaire de sa mort, il est à déplorer que sa ville natale, Constantine, continue d'ignorer l'un de ses fils les plus talentueux auquel aucun hommage n'est rendu.
L'œuvre katebienne
Cet écrivain de renommée internationale fut poète, romancier, et surtout homme de théâtre. «Soliloques» est le premier recueil de poèmes paru en 1946 et réédité par Bouchène en 1991.
Le théâtre écrit : «le Cercle des représailles», (le Seuil 1959) premier recueil de trois pièces : « le Cadavre encerclé » (consacré au 8 mai 1945), « les Ancêtres redoublent de férocité » (consacré à la guerre de libération) et «la Poudre d'intelligence» (parodie de Djeha). «L'Homme aux sandales de caoutchouc », le Seuil, 1970. « Mandela », pièce inachevée. Le théâtre oral en arabe dialectal entre 1970 et 1974 : «Mohamed prends ta valise», qui connaîtra une longue tournée en France, Palestine trahie, et la Guerre de deux mille ans.
Romans : «Nedjma», le Seuil, 1956. Roman qui par la modernité de son écriture est considéré par la critique comme une œuvre à part dans le champ littéraire maghrébin.
L'œuvre en fragments : «Sindbad», 1986, est un ouvrage où sont rassemblés par Jacqueline Arnaud, tous les inédits et les textes inachevés de Kateb Yacine publiés dans diverses revues.


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