Parcours n Mario Attidokpo koffi est conteur et, en même temps, directeur artistique du Festival international du conte du Togo, tout comme il est directeur artistique de l'ensemble culturel «Les Griots noirs du Togo». Interrogé sur participation au deuxième Festival culturel panafricain, Mario Attidokpo koffi dit : «Je participe au festival en tant que conteur dans un spectacle créé par le TNA et qui fait réunir plusieurs conteurs africains. On y trouve des Togolais, des Burkinabés, des Sénégalais, des Algériens et aussi des Martiniquais.» Et de poursuivre : «Le spectacle est une création. Il a pour titre ''Voyage''. Et comme cela l'indique, l'objectif consiste à amener le public à voyager à travers l'intervention de chaque conteur. Le public arrive dans la salle avec des questionnements, et il repart, juste après le spectacle, satisfait. Il a des réponses à ses interrogations.» Interrogé ensuite sur la langue dans laquelle le conte a été dit, lu, Mario Attidokpo koffi explique : «Chacun a conté en français, une langue que nous partageons tous. Et au même moment, il y a eu des proverbes, des chansons, des charades, des dictons, des devinettes qui sont venus soutenir et abreuver le conte dans la langue maternelle.» Mario Attidokpo koffi, pour qui le conte a besoin d'une langue pour être écouté – «on a besoin de la parole», a-t-il dit – définit le conte comme «un récit qui peut être vrai ou faux». «Mais on retrouve les deux», a-t-il ajouté. Et de poursuivre : «Le conte peut venir d'une expérience vécue ou d'une formation, c'est-à-dire à force d'écouter – ou de lire – un conte, on finit par en créer un.» Il se trouve que d'une manière ou d'une autre, le conte naît de ce besoin de dire, de raconter ou de ce besoin de composer, de créer un imaginaire à partir de questionnements. Mario Attidokpo koffi, qui définit le conteur comme celui qui dit et écrit un conte, explique que «le conte peut être considéré comme un genre théâtral, d'autant plus que c'est une pratique qui, ces dernières années, commence à se développer en Afrique, notamment au Togo et au Bénin. C'est un fait artistique que l'on peut retrouver sur les planches». S'exprimant sur la différence existant entre un conte théâtralisé et une pièce théâtrale, Mario Attidokpo koffi indique : «Le conte a ses règles, tout comme le théâtre.» Et d'enchaîner : «Dans le conte, il y a du rythme. Le conte s'abreuve des chansons, des devinettes et de bien d'autres formes d'expression orale. Quand on va à une représentation d'un conte, il y a des indicateurs qui nous disent que nous sommes dans un conte. Alors qu'une pièce théâtrale repose sur le dialogue et sur d'autres formes d'expression scénique qui lui sont spécifiques.» l Mario Attidokpo koffi explique que des dramaturges africains s'appuient sur le conte dans leur pratique théâtrale. «Il y a beaucoup de pays qui intègrent le conte dans le théâtre. Cette tendance commence à exister et à prendre de l'ampleur. Le but n'est que noble, sachant que le conte est le père du théâtre. L'usage du conte dans la pratique théâtrale aide à explorer de nouvelles pistes tout comme à se pencher sur de nouvelles expériences. Aujourd'hui, le conte est reconnu comme un genre artistique. C'est un genre théâtral.» Mario Attidokpo koffi définit par la suite un redoutable conteur comme celui qui sait chanter et maîtriser les charades, les dictons, les proverbes… tout comme un bon conteur est celui qui sait – et doit – jouer d'un instrument. S'exprimant sur le griot, ce garant de l'oralité et de la mémoire collective, Mario Attidokpo koffi, explique : «Le griot se présente comme un trait d'union entre les connaissances, c'est-à-dire les savoirs savants, et les savoirs à enseigner.» «Les Griots noirs du Togo» est «un abreuvoir artistique», dira Mario Attidokpo koffi, ajoutant : «C'est un ensemble culturel composé d'une compagnie de théâtre, d'une formation de danseurs, d'un atelier de peinture et, enfin, d'un ensemble musical.» Et de conclure : «Nous nous considérons comme des griots, et à travers l'ensemble culturel, nous véhiculons des connaissances que nous voulons partager avec le public. Cette transmission se fait par une transposition didactique, c'est-à-dire en enseignant ce savoir à travers des spectacles, des représentations et des performances.»