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Histoires vraies
Au bout, la liberté (2e partie)
Publié dans Info Soir le 22 - 07 - 2003

"Résumé de la 1re partie" Saoudi découvre, choqué, l?exploitation esclavagiste que subissent ses compatriotes, prisonniers dans le camp où il vient d?être emmené.
Saoudi ne reçut aucune réponse à son exclamation. Son interlocuteur poursuit en parlant, cette fois-ci, des gardiens :
«Presque tous sont réglos, surtout un gros nommé Klaus, il nous donne même des cigarettes en cachette. Mais méfiez-vous de Gurt !»
Un murmure se fit entendre dans le dortoir. L?homme continua : «Vous verrez, vous le reconnaîtrez immédiatement à son visage de glace. Ses yeux sont comme des pierres? C?est le plus dangereux ; il a sans cesse le doigt sur la gâchette, c?est un miracle qu?il n?ait encore tué personne? Mais ils ont besoin de nous pour le travail?»
Brusquement, un homme de haute stature, au pantalon trop large, s?était levé, les poings crispés? Saoudi pouvait à peine deviner ses traits dans la pénombre, mais il voyait qu?il avait la peau très blanche sous une tignasse de cheveux noirs.
«Mais qu?est-ce qu?on a fait au Bon Dieu pour que ces fils de chiens s?acharnent ainsi sur nous ? D?abord au bled, ils nous ont tout pris, et maintenant, cette guerre. Qu?est-ce qu?on a à voir avec les Allemands ? Hein ? Répondez-moi !», hurla-t-il en dévisageant ses camarades de ses yeux exorbités. Il avait pris son élan et se serait fracassé le crâne contre le mur si ses compagnons, habitués à ses crises, ne l?avaient ceinturé et forcé à se calmer et ce, malgré leur fatigue. Ils durent s?y prendre à plusieurs? Saoudi apprendra plus tard que les crises de colère folle de Alilou ? c?était son nom ?, avaient commencé le jour où, sous ses yeux, son jeune frère fut décapité par un obus quelques jours seulement après leur arrivée au front. Il n?avait pas encore dix-huit ans. Quelques jours plus tard, Alilou sera mitraillé à son tour par les gardiens du camp. Un soir, en rentrant du travail, il s?était mis à courir à travers champs en gesticulant et en hurlant d?horribles blasphèmes.
Ce fut pour ses camarades presque un soulagement. Il avait fini de souffrir, et eux, de le surveiller pour le soustraire à l?attention des gardiens.
A ces souvenirs, Saoudi serre les dents sous sa couverture. Il se retourne dans sa couche, et ses pensées le ramènent vers la vie, vers la lumière de son douar, la maison de son père construite en pierre par son grand frère, Youcef, le contrebandier, le hors-la-loi, qui échappait parfois de justesse aux coups de filet des gendarmes, ramenant en pleine nuit des denrées introuvables même en ville, après avoir averti de son arrivée par des jets de cailloux contre la porte. Il offrait en souriant, mais l?oreille aux aguets aux bruits du dehors, un tissu fleuri ou une savonnette parfumée à sa mère ou à ses petites s?urs, qui acceptaient en gloussant de joie et d?inquiétude. Cette générosité nocturne s?étendait parfois aux cousines pauvres ou aux veuves de la dechra les jours de l?Aïd. Tout le monde l?adorait dans le douar. Avant le lever du jour, il disparaissait comme il était venu, et nul ne savait jamais où il se rendait. Il sortait avec son sac sur le dos, suivant ses parents qui lui ouvraient la route jusqu?à Aïn Henoune, en murmurant des bénédictions censées le protéger du mauvais ?il et des gendarmes. Puis, Saoudi songe aux plats que préparait sa mère, le couscous fleurant bon l?huile d?olive, les taminas gorgées de beurre et de miel, les légumes frais du jardin familial et surtout la bonne galette chaude cuite sur le feu de bois dans la cuisine au toit de chaume que Youcef avait construite derrière la maison? Puis, comme dans un tourbillon, il revient au camp, aux privations, à la faim et au froid? Et il pense à sa délivrance, au plan d?évasion qu?il avait échafaudé dès les premiers jours de son emprisonnement, il y a maintenant près de deux mois. Mais il sent que ses forces le quittent peu à peu et chaque jour qui passe diminuent ses chances de réussite, le rapprochant de celui où les portes du nouveau stalag se refermeront définitivement sur lui et alors, toute fuite sera impossible, s?il restait vivant jusque-là?
«Demain soir, se dit-il, ce sera pour demain soir !» Puis, comme délivré d?un grand poids, il sombre peu à peu dans un sommeil profond.
A l?aube, il est debout avec les autres aux premiers coups de trompette, enfilant à la hâte son manteau sur son uniforme fripé aux manches repliées. Les vêtements distribués à la lingerie, selon la disponibilité, ne sont pas toujours à la taille des prisonniers. Mais quand un vêtement est trop large, il n?est jamais échangé, car il tient plus chaud quand on en retourne les manches et les jambes. Chacun dispose de deux uniformes et de sous-vêtements qui sont lavés et mis à sécher sur des fils tendus au fond de l?immense baraque. (à suivre...)


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