En se rapprochant, Sidi Ali voit une seule tente entourée d'une haie de jujubiers sauvages. Cette tente est grande et semble un établissement permanent. Ayant senti sa présence, des chiens se mettent à aboyer. Sidi Ali entend aussi un bêlement de moutons. Un Noir sort de la tente et va vers les chiens. «Du calme !» Mais les chiens continuent à aboyer en direction du saint. L'homme regarde autour de lui. «Qui va là ? dit-il, il y a quelqu'un ? S'il y a quelqu'un, il est sommé de se faire connaître !» Sidi Ali avance et d'une voix humble, dit : «C'est un pauvre voyageur surpris par la nuit.» Le Noir retient les chiens qui s'agitent mais dès qu'ils aperçoivent le saint, ils se calment, se contentant de pousser des petits cris plaintifs. Sidi Ali avance encore d'un pas : «Je demande, au nom de Dieu, l'hospitalité !» – Je ne suis qu'un serviteur, je vais transmettre ta demande à mon maître ! L'homme retourne sous la tente puis en ressort. — Mon maître vous invite dans sa demeure ! Et d'un geste, il l'invite à entrer sous la tente. Le maître – un homme d'un âge certain – vient vers lui et lui dit : — Le salut soit sur toi ! — Et sur toi, répond Sidi Ali, ainsi que la bénédiction de Dieu. — Mon humble demeure est à ta disposition, dit l'homme.