Outre ses dons avérés de guérisseur, Sidi Ali devait aussi confectionner des talismans contre le mauvais œil, il devait soigner les maladies mentales que l'on attribuait aux mauvais esprits. Les sorciers, en ces temps lointains, étaient nombreux et on leur attribuait toutes sortes de maux, allant des querelles qu'ils provoquaient dans les couples au lait des animaux domestiques qu'ils volaient au moyen de procédés magiques. Les victimes venaient se plaindre à Sidi Ali et le saint combattait les sorciers. Ceux-ci avaient de grands pouvoirs, parce qu'ils étaient aidés par Iblis, le maudit, mais le pouvoir du Saint, qui lui venait de Dieu, était plus fort. Sidi Ali Bou-Tlélis est connu pour un être un grand ami des animaux. Il vivait à leur contact et les nourrissait. Les oiseaux, les chats, les chiens, les gazelles venaient jusque dans son ermitage pour le lécher. Il répugnait à faire souffrir les bêtes de somme et réprimandait sévèrement ceux qui le faisaient. Il se rendait fréquemment dans la montagne et comme, avec l'âge, les sentiers abrupts devenaient, pour lui, éreintants, il demandait, à chaque fois qu'il avait un déplacement à faire, qu'on lui prêtât un âne ou un mulet. «N'aie crainte, disait-il au montagnard qui lui cédait sa bête, je te la rendrai telle que je l'ai prise !»