Dangers n A la limite des oueds Chiffa, Bou Arfa, Sidi Kebir et Beni Azza, l'absence d'assainissement fait craindre le pire. Du côté de la rive droite de l'oued Sidi Kebir, une absence d'installation sanitaire peut contaminer tout l'environnement humain. «J'ai des problèmes avec l'élimination des excréments et ma seule solution était de mettre un tuyau renvoyant le tout à l'oued. De l'autre côté de la berge de l'oued, sur le territoire de la commune de Bou Arfa limitrophe, le décor est le même : des tuyaux de différents diamètres, qui dépassent des murs d'habitations de fortune, font deviner toilettes et cuisines de leurs occupants. «Nous n'avons jamais reçu la visite des services sanitaires», nous répond Ahmed, un père de quatre enfants vivant dans une de ces baraques depuis huit ans. «Deux de mes enfants y sont nés et je ne vais plus à la mairie chercher un logement», dira-t-il, dépité et résigné. Les matières fécales aboutissent dans le cours d'eau, lequel est utilisé parfois pour laver le linge et faire la lessive et on y puise même de l'eau par temps pluvieux pour l'alimentation de quelques bêtes, poules et oies. Le raccordement à l'égout de ces populations est inexistant et peut mener, sans qu'on y prenne garde, à des conséquences dévastatrices sur l'environnement et sur la santé humaine. Une biologiste, Sarah, parle de substances pathogènes «comme les milliards de bactéries microscopiques contenues dans une toute petite quantité d'excréments» charriées par l'eau et il n'existe point de stations d'épuration au débouché de ces petits cours d'eau. De Sidi Kebir en amont jusqu'à Hay Driouech en aval, sur une distance de 7 à 9 km divisés entre les communes de Blida et Bou Arfa, la défécation, en l'absence de latrines, se fait à l'air libre. Les germes pathogènes qui se déposent sur les pieds, sur les mains, sur la nourriture et les récipients, sont véhiculés également par les mouches qui y trouvent des festins gargantuesques. «Les maux d'estomac, les accès de fièvre et les infections diarrhéiques peuvent entraîner la mort et sont cause d'absences à l'école. Tous ces maux affectent la croissance des enfants et absorbent les ressources familiales en temps et en argent», rappelle le Dr Ferhat, au courant des maladies parasitaires. Les pouvoirs publics admettent l'installation à la périphérie de la commune de Blida de ces «favelas» qui remettent en cause toute les politiques d'assainissement prônées et les installations de réseaux d'AEP, deux éléments que l'actuel wali de Blida place en priorité pour toute la wilaya.