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Histoires vraies
Dieu attendait à Smara (5e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 21 - 03 - 2004

Résumé de la 4e partie Le 24 octobre, Michel repart de nuit avec d?autres guides. Enfin, après maintes péripéties, le 1er novembre 1930, Michel est ébloui par une vision fantastique.
Smara, ce sont deux grandes casbahs et une mosquée en ruine sur un socle rocheux, face au désert. Pas une âme dans les rues, dans le silence où la lumière s?enflamme. Les palmiers sont à demi desséchés. L?ensemble est l??uvre d?un chef nomade qui, au sommet de sa puissance, vint s?établir sur un piédestal, face au couchant. Ses sujets vivaient tout autour, sous la toile des guitounes. Il donna une mosquée à ces hommes qui, errant dans le Sahara, ne s?étaient jusque-là prosternés qu?au hasard de leur route, sur le roc ou le sable. Ces hommes, n?ayant jamais connu de ville, ont vu s?élever des murs, des casbahs, des coupoles. Mais une fois le chef mort, les tentes se sont éloignées. Les descendants du chef ont barricadé les portes. Les murs se sont écroulés, la coupole de la mosquée s?est crevée? Aujourd?hui, cette ville, déserte un jour, est habitée le lendemain par les nomades qui l?envahissent au hasard de leur route, redonnant vie aux ruines pour quelques semaines. Ou bien, ils se contentent de camper autour.
C?est alors que surgissent les caravanes d?esclaves et d?armes. On trafique, on étale les marchandises. Le soir, dans les ruines, on allume les feux, on cuit des morceaux de chameau et de chèvre. Michel voit partout des cornes et des sabots, témoins de ces festins. Manifestement, les nomades qui viennent là ne respectent pas les édifices. Ils détruisent même les palmiers. Le premier arrivé arrache les régimes de dattes et ne laisse rien derrière lui. Simplement, derrière les murailles croulantes, ils sont à l?abri pour tuer l?assaillant, et voient loin dans le désert celui qui approche. Ce fantôme de ville n?est plus qu?un point de rendez-vous, un campement stratégique.
Les guides, à leur tour, sont entrés dans la mosquée d?où Michel contemple Smara. Ils s?énervent, menacent de repartir seuls. Ils ficellent à nouveau Michel dans le couffin. Ne lui laissant même pas le temps de jeter un dernier regard sur Smara, ils reprennent le dur chemin vers le nord. Libéré chaque nuit, Michel trouve encore la force et l?enthousiasme de tenir son journal. Il exulte. Il a réussi son raid. Il note : «Comme l?ailier qui, à travers l?équipe adverse, va poser la balle entre les bois, comme la pierre d?une fronde, je me suis lancé jusqu?à Smara, à travers trois cents kilomètres de désert. Maintenant, comme un plongeur pour une perle se hâte de remonter à la surface, cherchant à me dégager de ces lieux farouches, je dois retourner vers le nord?»
Mais ce retour devient bientôt tragique. Michel supporte de plus en plus mal le supplice du couffin. Et puis, l?un des chameaux est malade. L?autre, trop jeune, est épuisé par le manque de nourriture et d?eau. Pour les soulager, les guides lui demandent maintenant de marcher le plus souvent à pied. Il lui vient la fièvre, il grelotte en pleine chaleur. L?eau infectée, la mauvaise nourriture provoquent un violent accès de dysenterie.
Enfin, le misérable village est atteint. Mais voici une nouvelle difficulté : profitant de ce que Michel est malade, les guides lui demandent un prix exorbitant pour le ramener à Agadir. Caché dans son taudis, Michel discute des journées entières, rédige ses notes, se prépare à l?ultime effort. Il devrait attendre, se soigner. Sa volonté, finalement, l?emporte sur sa raison et sur les guides. Il part le 11 novembre la nuit tombée.
Deux jours plus tard, son carnet de route s?arrête. Il ne peut plus écrire. Le froid et la pluie rendent les dernières étapes encore plus épuisantes. C?est un mourant qui entre, le 16 novembre, à Tisnit, à l?infirmerie du poste français. Le lendemain, son frère Jean arrive d?Agadir en automobile, tout joyeux de le retrouver. Mais c?est une tragique vision qui s?offre à lui. Le médecin ne s?y trompe pas : Michel se meurt. Un avion de l?Aéropostale les transporte à l?hôpital d?Agadir.
La seconde nuit, Michel appelle son frère et lui parle comme jamais il ne l?a fait : «Le grand raid? le grand exploit? Je sais maintenant ce que c?est !»
Avec simplicité, il déclare qu?il a rencontré la foi. C?est Dieu qui l?attendait à Smara. Il demande à son frère de changer de vie, de la vivre sur un autre plan. Il se déclare chrétien et demande l?aumônier.
Michel Vieuchange, à peine âgé de vingt-sept ans, meurt au matin du 20 novembre, après une courte agonie et dans une grande sérénité.


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