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Histoires vraies
Dieu attendait à Smara (1re partie)
Publié dans Info Soir le 16 - 03 - 2004

La cité de Smara, en 1930, est inconnue des Européens. On sait simplement qu?elle serait une sorte de capitale pour les nomades du Rio de Oro, qui défendent leur indépendance avec fanatisme.
C?est au début de 1930 que Michel Vieuchange, vingt-six ans, décide qu?il sera le premier Européen à entrer dans Smara. Tous ceux auxquels il en parle tentent de le dissuader : Smara n?existe même pas, lui dit-on. C?est une légende, peut-être un simple lieu de campement affublé du nom de ville?
L?aventure commence dans la nuit du 10 au 11 septembre 1930, au bord d?un oued, dans le Sud marocain. Près d?une voiture arrêtée sur la piste, tous feux éteints, deux hommes s?embrassent. Ce sont deux frères. Jean, l?aîné de quelques années, grand, mince et blond, est médecin. Michel, le frère cadet, le regard bleu, a la fragilité du poète dans le corps d?un athlète. Jean, malgré lui, garde son frère quelques instants dans ses bras comme s?il voulait le retenir au bord d?un gouffre. Car c?est un gouffre, ce pays vide qui commence à quelques lieues : ce Rio de Oro perdu dans la nuit, perdu dans le vent, perdu dans les pierres. Un cauchemar hanté de quelques fantômes d?arbustes, tordus dans une mort éternelle.
«Je t?en prie, Michel? renonce. Il est encore temps.»
Jean sait très bien que le Rio de Oro, en 1930, se limite à quelques soldats espagnols retranchés dans deux positions le long de la côte. Le reste est un blanc sur la carte, ce qu?on appelle une «zone non contrôlée».
«Je t?en prie, dit encore l?aîné, sois prudent, méfie-toi !»
Il pense aux bandes de nomades, les seuls êtres humains que l?on peut rencontrer dans ce pays perdu : mendiants féodaux, orgueilleux criminels, perdus dans un immense terrain vague, ils vivent de vols, de rapines et de meurtres. D?une cruauté sauvage, ils sont, paraît-il, ce qu?il y a de pire de l?Atlantique à la mer Rouge.
Mais Michel est décidé. Il s?est déguisé? en femme berbère : c?est dans ce déguisement qu?il part à la découverte de Smara. Il marche vers un petit groupe immobile qui l?attend à quelques pas. La lune dessine vaguement les silhouettes de quelques dromadaires accroupis, de quelques ânes, de deux hommes et de trois femmes.
Aussitôt, l?un des hommes lance un ordre. Les chameaux se lèvent en balançant leur charge et la petite caravane s?enfonce dans la nuit. Michel s?attarde un instant pour faire un grand geste du bras.
Jean lui crie une dernière fois : «Sois prudent !» Il attend de ne plus voir les silhouettes, longtemps assis sur le marchepied de sa voiture. Qui sont ces gens inquiétants que le guide barbu, qui se dit ami des Français, a rassemblés pour Michel ? Jean n?a fait qu?entrevoir leurs inquiétantes silhouettes.
Quelle folie a pris Michel de partir à la découverte de Smara ? Qu?a-t-il à y gagner, sinon se faire massacrer ?
A regret, Jean remonte dans sa voiture. Un déclic et les phares s?allument. Dans cette lumière, la piste endormie se remet à vivre. Il démarre, la voiture fait un grand cercle et, reprenant la piste en sens inverse, retourne vers Agadir. Jean est avec son frère par la pensée. On n?abandonne pas facilement dans le désert le meilleur de soi-même.
La lune, l?ombre et le mystère sont devant la petite caravane à laquelle Michel Vieuchange s?est mêlé. Où est Smara ? Le guide prétend le savoir : il a dit sud-est, trois cents kilomètres. «Nous verrons bien», pense Michel. En mettant les choses au mieux, c?est à dix ou quinze jours de marche dans le désert.
Michel fait partie de cette jeunesse fiévreuse, imprudente, sortie de la guerre avec l?envie de vivre intensément : en force plutôt qu?en durée. Les années 1930 fourmillent de ces explorateurs et aventuriers qui ont vécu l?âge du premier amour au Chemin des Dames. Michel ne connaît le désert que par son service militaire. Il sait seulement quelques mots de berbère et d?arabe et une petite prière musulmane. Il emporte trop peu de médicaments. Le guide vient seulement de lui présenter ses compagnons et il connaît à peine le guide lui-même. Tout cela est très imprudent. D?autant qu?aucun de ses compagnons ne peut ignorer qu?il porte sur lui l?argent nécessaire à la réussite de son raid. (à suivre...)


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