Stratégie n Aider les jeunes chômeurs à créer leur propre entreprise avec un soutien financier et une orientation constitue la voie choisie par les pouvoirs publics pour la création d'emplois. Lors du dernier Conseil des ministres, de nouvelles mesures incitatives ont été prises afin d'encourager les chômeurs à s'inscrire dans un processus d'entreprenariat en levant les différents obstacles ayant «freiné» cette démarche ces dernières années. Il s'agit notamment de la revue à la baisse de l'apport personnel, de soutien financier pour faire face aux charges de location, incitation des banques à financer les projets et l'octroi des quotas de la commande publique aux micro-entreprises, afin d'assurer leur pérennité économique. Pour le directeur de l'emploi au niveau du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Saïd Annane, ces nouvelles mesures sont à même de «relever le défi», en matière de lutte contre le chômage. L'apport personnel a été ramené de 5% à 1% et de 10% à 2% dans le cadre des nouvelles mesures. «Cet apport passe de 5% à 1% pour les projets dont le coût est inférieur ou égal à 5 millions de dinars, et à 2% pour les projets se situant entre 5 et 10 millions de dinars. Concrètement, pour un projet de 3 millions de dinars, l'apport personnel passe de 150 000 à 30 000 dinars. Et pour un projet de 8 millions de dinars, l'apport personnel passe de 800 000 à 160 000 dinars. L'apport personnel devient ainsi vraiment symbolique», a-t-il expliqué, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'Etat accorde également des prêts non rémunérés ( PNR) de 500 000 dinars, afin d'«alléger les jeunes pour qu'ils puissent démarrer leurs projets de création d'activité dans les meilleures conditions possibles et faire face aux charges de location», a ajouté le même responsable. Dans ce sens, un PNR de un million de dinars est accordé pour les cabinets groupés. «Lorsqu'il y a des universitaires qui veulent travailler ensemble, ils ont cette chance de réduire les charges. Que ce soient des avocats, des médecins, des notaires qui veulent lancer des activités libérales, cette mesure va les encourager davantage», a-t-il estimé. L'invité de la Radio nationale a insisté sur la nécessité de mettre un terme à la frilosité des banques, qui hésitent à octroyer des crédits aux jeunes désireux de créer leurs propres entreprises. Un fonds de garantie de 40 milliards de dinars a été institué pour rassurer les banques, a-t-il affirmé. Les jeunes promoteurs bénéficieront également d'une durée supplémentaire pour rembourser leurs crédits. Désormais, ce remboursement s'effectuera sur une période de huit ans, au lieu de cinq ans exigée auparavant, a expliqué M. Annane. Les micro-entreprises vont, par ailleurs, être encouragées à écouler leurs produits. «Un quota de la commande publique sera accordé à ces entreprises pour garantir leur pérennité et les encourager à produire davantage. Les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de l'agriculture et des ressources en eau constituent les créneaux les plus importants dans la période actuelle au vu des grands chantiers lancés dans les différentes régions dans ces domaines», a par ailleurs expliqué M. Annane. Objectif : créer 550 000 emplois A travers les différentes formules adoptées, les pouvoirs publics comptent créer un nombre important de postes d'emploi durant le quinquennat actuel (2010-2014). «Dans l'emploi salarié, nous tablons sur 500 000 emplois à financer dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle. Dans le cadre de la microentreprise, on a un objectif de 35 000 emplois et 15 000 autres seront créés dans le cadre de la Caisse nationale d'assurance-chômage (Cnac)», a affirmé le directeur de l'emploi au niveau du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Saïd Annane. Il a insisté sur le fait que pratiquement aucune tranche d'âge n'est exclue. «Il n'y a pas de limitation d'âge. Tout le monde est concerné par ces dispositifs. L'Ansej prend en charge la tranche 18-40 ans et la Cnac celle entre 30 et 50 ans.»