Résumé de la 79e partie n De l'œuf que le sorcier a remis à Aïcha est sorti un petit serpent qui s'est mis à grossir jusqu'à devenir un monstre gigantesque. Aïcha s'est gardée de dire qu'un énorme serpent, une sorte de dragon, est dans la montagne au-dessus du village et qu'il constitue pour ce dernier un danger. Les villageois, ignorant ce fait, dorment paisiblement. Cependant, dans l'une des maisons, une femme, prise par un besoin naturel s'est levée. En retournant dans sa chambre, elle a jeté un coup d'œil par la fenêtre. C'est alors qu'elle a vu le serpent, descendant de la montagne. Il est si énorme qu'elle pousse un cri. Son mari, qui dormait, se réveille. — Qu'y a-t-il ? lui demande-t-il, tu vas réveiller tout le village ! — Il faut réveiller le village ! Un énorme serpent descend de la montagne ! Le mari l'aperçoit également. — Si le serpent n'est pas chassé, il va dévorer tout le monde. L'alerte est donnée. Les femmes comme les hommes s'arment de fourches, de pioches, de bâtons et se précipitent dehors. Or, il y a, dans le village, un aveugle, connu pour sa sagesse et qui s'appelle Bourk. Quand on lui dit la raison du tintamarre qui est fait, il donne un conseil. — Vous ne parviendrez pas à le tuer, s'il est aussi grand que vous le dites. Faites-lui plutôt peur et repoussez-le dans un ravin. Une fois dedans, jetez des branches sur lui et mettez-y le feu ! On fait donc comme a dit le vieillard. Le serpent, apeuré par le bruit et les torches que des jeunes gens brandissent recule. On le pousse à aller dans un ravin et à y tomber. — Jetez des branches sur lui, vite ! On le couvre de branches de bois sec et on y met le feu. Le serpent tente de sortir mais il n'y parvient pas. Il meurt, asphyxié. Les gens, contents, retournent au village. Or, l'énorme serpent, dans le brasier allumé, s'est mis à fondre. Sa graisse devenue liquide a débordé du précipice et a inondé les champs. Le matin, on a trouvé les plantes enduites d'un liquide visqueux et on a compris que c'était la graisse du serpent ! Voilà que les abeilles se mettent à butiner les fleurs enduites de graisse de serpent. Au moment de la récolte de miel, on hésite à consommer le produit. — Il est peut-être empoisonné, se dit-on — Il faudrait que quelqu'un le goutte pour le savoir. Personne évidemment ne veut prendre de risques. C'est alors qu'on pense à Bourk : il est aveugle, il ne verra pas ce qu'on lui donnera. On prend donc une fiole de miel et on la lui donne. L'aveugle, sans méfiance, y mange. — Il n'est pas mort, s'écrie-t-on , le miel n'est pas empoisonné. Intrigué par cette réaction, Bourk demande qu'on lui donne des explications. On hésite, puis on finit par lui dire la vérité. L'aveugle s'écrie : — Vous m'avez trompé, c'est comme si vous m'aviez tué ! J'exige, la diya, le prix du sang ! — Dis-nous combien tu veux et nous te payerons ta diya, disent les hommes confus. — Je veux Aïcha Tabehloult comme épouse, dit l'homme. La demande est acceptée. Aïcha, dit la légende, est à l'origine des principales fractions de la région... (A suivre...)