Résumé de la 105e partie n Issue d'une famille mixte, germano-mexicaine, Frida Kahlo grandit en véritable garçon manqué. Une poliomyélite contractée dans l'enfance, la fait boiter. Mille neuf cent vingt-cinq. Frida a dix-huit ans et va à l'université. Elle est toujours fluette, elle boite toujours mais c'est une jolie fille à laquelle les garçons s'intéressent ... L'un d'eux, Alejandro Gomez Arias, est plus entreprenant que les autres. Il sort avec elle et, comme elle l'impressionne beaucoup, c'est par écrit qu'il lui avoue sa flamme. «Frida, je t'aime !» Elle est conquise et répond sur le même ton : «Alejandro, je t'aime !» Désormais, ils ne se cachent plus leur amour et Frida va jusqu'au bout d'elle-même. Elle se laisse donc séduire. «Je veux t'épouser !», Alejandro. Frida n'a jamais pensé au mariage, elle qui a toujours rêvé de liberté et d'émancipation, mais le beau Alejandro, la subjugue. Comme elle ne répond, le jeune homme insiste. «Tu dois te décider !» Elle accepte mais lui demande d'attendre, le temps qu'ils finissent leurs études et trouvent du travail. Même follement amoureuse, Frida est réaliste. Elle ne prend pas de décision à la légère. En attendant le mariage, elle considère le jeune homme comme son fiancée et il la suit partout où elle va. Ce 17 septembre 1925, ils reviennent tous les deux de l'université et montent dans l'un de ces bus que le gouvernement vient de mettre récemment en circulation à Mexico. Les deux jeunes gens sont assis au fond du véhicule et bavardent joyeusement quand le choc se produit : fracas de tôles, suivi de hurlements et de pleurs. Le train venant de Xochilmico vient de frapper de plein fouet le bus. Alejandro, qui saigne légèrement à la main, se relève sans difficulté. Il pense aussitôt à son amie. Elle a été éjectée de son siège et gît, recroquevillée, immobile. — Frida ! hurle-t-il Il se précipite vers elle la soulève et crie de nouveau, cette fois-ci d'horreur. — Frida ! Les passants se précipitent pour aider les blessés. Alejandro prend Frida, toujours sans connaissance, dans ses bras et l'emmène dans un café voisin. On l'aide à l'étendre sur une table. C'est alors qu'il aperçoit le gros morceau de fer enfoncé dans son dos. — Il faut le retirer ! crient les gens. — Les ambulances vont arriver ! — On ne peut laisser le fer, elle va mourir. Alors, Alejandro, ferme les yeux et, en tremblant, saisit le morceau de fer. — Tirez ! Il tire, manquant de s'évanouir. Frida ne pousse même pas un cri et la blessure, au dos, béante, saigne abondamment. Mais heureusement, les sirènes des ambulances se font entendre. — Par ici ! On descend un brancard et on embarque Frida. — Je vais avec elle, dit Alejandro, c'est ma fiancée. (A suivre...)