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Histoires vraies
Parfum de femme (1ere partie)
Publié dans Info Soir le 22 - 03 - 2012

La peur du psychiatre est une constante dans nos mentalités occidentales (en Europe, du moins, car aux Etats-Unis, elle n'existe pas). La peur et la honte... Les gens n'arrivent pas à le considérer comme un spécialiste comme les autres. Il faut sans doute y voir une concéption religieuse remontant au Moyen-Age. La maladie mentale, la folie, comme on disait alors, était considérée comme un châtiment divin ou, pire encore, comme la marque du diable.
Inconsciemment, nous sommes encore presque tous marqués par cette pensée à la fois archaïque et magique. D'où une grande réticence à aller consulter un psychiatre et à suivre ses avis. Et pourtant, il s'agit de santé ou de maladie et même, comme le montre cette histoire, de vie ou de mort.
— Madame Ludke...
Nous sommes à l'hôpital psychiatrique de Kiel, le grand port allemand sur la Baltique. Magda Ludke se lève du siège qu'elle occupait, dans la salle d'attente, aux côtés de son fils Bruno. Le médecin en blouse blanche, qui vient d'ouvrir la porte, ne peut s'empêcher d'avoir un mouvement de surprise en apercevant ce dernier.
Bruno Ludke est souriant ce sourire donne un charme supplémentaire à ses lèvres parfaitement dessinées. Car Bruno est incontestablement beau. Il est bâti en athlète, mais sans rien d'exagéré, de lourd. Tout en lui est proportionné, harmonieux.
Et pourtant, quand on le regarde mieux, il y a quelque chose qui gêne : c'est sa froideur. On dirait une statue antique. Il en a la plastique parfaite, mais il en a aussi la rigueur glacée. Son regard, sa physionomie sont comme figés, aucun sentiment, aucun signe de vie intérieure ne semblent les traverser.
Non, Bruno Ludke n'est pas un garçon comme les autres. On n'est pas comme les autres quand on mesure 1,76 mètre pour soixante-dix kilos et qu'on n'a que douze ans ! C'est d'ailleurs l'une des raisons de sa présence ici, en compagnie de sa mère...
Une fois dans son bureau, le psychiatre se tourne d'un air paternel vers ce garçon de douze ans qui le domine d'une demi-tête.
— Dis-moi, Bruno, est-ce que tu sais écrire ?
Bruno ne se départit pas de son sourire.
— Pour quoi faire ? Si j'avais été muet, cela aurait pu être utile. Mais je parle.
— Bien, bien... Est-ce que tu sais lire
l'heure ?
— Je n'ai pas besoin d'horloge. Le jour, c'est quand je n'ai plus sommeil, midi, c'est quand j'ai faim et le soir, c'est quand je recommence à avoir faim.
— Réponds-moi franchement, Bruno : est-ce que tu te plais à l'école ?
— Oui, je m'y plais. Cela sent bon la craie.
— Et, dis-moi, qu'est-ce que tu penses des filles ?
— Je n'aime plus ma sœur depuis qu'elle se parfume.
— C'est tout ?
— Ben oui, c'est tout...
— Merçi. Laisse-nous, maintenant. Une infirmière va te raccompagner.
Hors de la présence de Bruno, qui est retourné dans la salle d'attente, le médecin s'entretient avec, Magda Ludke.
— Voyez-vous, madame, votre fils est remarquablement constitué physiquement, mais son développement mental s'est bloqué. Vous l'élevez seule ?
— Oui. Son père est mort quand il avait six ans.
— Que lui avez-vous dit, alors ?
— Qu'il était parti en voyage.
— Et quelle a été sa réaction ?
— Aucune. Il n'a rien dit et n'en a jamais reparlé. Enfin, pas tout de suite.
— Quand en a-t-il reparlé ?
— Quand il a fait sa première fugue... Il avait onze ans. (A suivre...)


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