Constat - Les artistes africains doivent se regrouper et être solidaires les uns avec les autres afin de surmonter les problèmes qui font obstacle à leur épanouissement. Il est vrai que l'Afrique est un continent toujours confronté à de nombreux problèmes économiques et continuellement sujet à des enjeux politiques, donc un continent en proie aux conflits et aux guerres, un continent qui se cherche dans les différentes crises qui le secouent et le tiraillent, mais malgré cela, l'Afrique peut s'enorgueillir de son histoire aussi bien plurielle que millénaire, elle peut être fière de sa diversité linguistique, donc culturelle. Cela donne lieu à des productions artistiques riches et diverses. Lassana Igo Diarra estime que l'Afrique est le creuset d'une culture féconde et toujours renouvelée. «L'Afrique a des intelligences, des artisans de l'idée, des ciseleurs de l'art, des compositeurs de notes et de mélodies, des fabricants d'images, des écrivains, des poètes...», dit-il. C'est dans ce sens qu'il estime nécessaire que tous les artistes africains doivent se regrouper et être solidaires les uns avec les autres afin de surmonter les problèmes qui font obstacle à leur épanouissement et à leur reconnaissance continentale. «Il faut nous recentrer sur nous-mêmes. Que l'Afrique redevienne le centre et l'Europe la périphérie», soutient-il, et de renchérir : «Il faut faire fi des problèmes de frontières, seul obstacle aujourd'hui dans le rapprochement des peuples et la promotion des arts et de la culture dans toute l'Afrique. La diffusion de la culture, c'est important. On doit aller au-delà des frontières d'un pays.» Lassana Igo Diarra estime, et ce, pour rapprocher les artistes africains et aller au-delà des frontières, la nécessité de recourir aux nouvelles technologies. Tout comme il est important de faire de ces nouveaux modes d'expression un moyen aidant à créer et à sauvegarder le legs patrimonial ancestral. «Utiliser les nouvelles technologies comme moyen démocratique pour sauvegarder le patrimoine est utile», relève-t-il, et de souligner : «Internet est un raccourci extraordinaire dont il faut se servir. Il faut avoir le courage d'être modernes sans pour autant nous éloigner de nos racines.»Lassana Igo Diarra qui est un acteur actif de la culture au Mali, est connu sur la scène africaine et même internationale. C'est un amoureux, un passionné inconditionnel de l'art et de la culture : il est fondateur des éditions Balani's, initiateur du Festival international de littérature de jeunesse de Bamako «Kanla kadi». Il conçoit depuis 2001des projets innovants pour les Rencontres africaines de la photographie de Bamako et pour d'étonnants voyageurs. Il a initié l'université d'été de la culture de Bamako. Il est le promoteur du centre culturel Medina (promouvoir l'art de la photographie). - Lassana Igo Diarra est aussi fondateur de la Plateforme pour artistes africains, baptisée Arterial Network, qui comprend un ensemble informel et dynamique d'individus, d'institutions et de partenaires financiers œuvrant dans le secteur culturel africain. «La Plateforme a été mise en place il y a cinq ans dans l'île de Gorée par un ensemble d'artistes qui a décidé de prendre en main son destin dans au moins 40 pays dans le monde», dit-il, et de poursuivre : «L'objectif de cette Plateforme consiste à faire connaître l'art et à le diffuser à l'échelle continentale.» C'est ainsi que des rencontres autour de l'art sont organisées, ici et là, en Afrique. Le but de la Plateforme consiste aussi à soutenir les initiatives individuelles et à développer les politiques culturelles. «On fait beaucoup de campagnes et on développe ainsi un discours sur l'art africain. Ce qui est important», fera-t-il remarquer. Lassana Igo Diarra, pour qui la culture est le savoir, ambitionne, à travers la ladite Plate-forme, de «transformer le pouvoir du peuple par la culture». Il y a, selon lui, des mouvements artistiques, à l'exemple de Street Art, agissant et réagissant de différentes façons pour s'affirmer artistiquement à la faveur de la culture.