Le FC Barcelone recevait le Real Madrid mardi soir au Camp Nou, à l'occasion des demi-finales retour de la Coupe d'Espagne (1-1 à l'aller). Le Real s'est imposé (1-3) et jouera donc la finale. Le match a démarré au quart de tour et la première mi-temps a été d'une intensité extrême. Dès les premières secondes, Messi faisait passer un premier frisson, de peu à côté (2'). Un leurre, car le début de match a en réalité été dominé par le Real qui a exercé un gros pressing et ouvrait la marque sur un penalty provoqué et transformé par Ronaldo (12'). Les Madrilènes ont fourni une première mi-temps très impressionnante, avec une défense solide d'un côté, et une capacité à se projeter vite vers l'avant de l'autre. En face, le Barça a réussi quelques coups d'éclats au coeur du jeu, mais proposait un jeu offensif trop stéréotypé qui l'empêchait d'inquiéter Lopez, si ce n'est sur un coup franc de Messi au ras du poteau (39'). Après un premier acte ultra rythmé et sans temps mort, les deux équipes sont reparties de plus belle. Busquets chauffait les gants de Lopez (52'), mais une fois encore, sur un contre fulgurant mené par Di Maria, Ronaldo douchait le Camp Nou (57'). Un coup de massue pour les Blaugrana, incapables de trouver la solution et qui sombraient sur une tête de Varane (68'). Alba a sauvé l'honneur en fin de match (89'). Le duel Ronaldo met Messi à genoux Le duel entre les deux meilleurs joueurs du monde a largement tourné en faveur de Ronaldo. Le Portugais, auteur d'un doublé, est le grand artisan de la victoire madrilène, tandis que Messi n'a pas pesé sur la rencontre. Cela ne suffira peut-être pas à le consoler d'avoir perdu le Ballon d'Or face à son rival éternel, mais nul doute que la prestation époustouflante de Cristiano Ronaldo au Camp Nou hier soir pour qualifier son équipe en finale de la Coupe du Roi restera l'un de ses grands souvenirs cette saison. Le Portugais s'est tout simplement régalé. Une rencontre marquée très tôt de son empreinte avec un «cassage» de reins made in CR7 sur Piqué peu avant le quart d'heure de jeu, qui amenait le défenseur catalan à concéder le penalty. Eviter de se faire justice soi-même, ce n'est pas pour l'icône madrilène qui ouvrait la voie à son équipe en transformant la sentence. Sept des neuf tirs du Real étaient l'œuvre de l'ailier portugais. CR7 était à la conclusion d'un magnifique rush de Di Maria au terme d'un sprint entamé depuis son camp. Le triplé était même tout proche, Pinto privant par deux fois le joueur madrilène du coup du chapeau. L'autre bout du terrain, le lutin argentin peine pour exister. A son actif, deux occasions de but : sur un tir enroulé qui passait de peu à côté du but de Diego Lopez, et un coup franc qui prenait le même chemin. Messi n'a au final pas cadré un seul tir de la rencontre. Une chose est sûre, le rapport de force entre les deux stars de la Liga a clairement penché en faveur du Portugais hier soir. Roura : «Ils étaient plus efficaces» «Plus qu'une supériorité générale, je pense que nous perdons le match sur des situations ponctuelles où le Real est très fort. Nous connaissions ses grandes qualités en contre, et c'est sans doute là que nous avons péché. Mais ce genre de confrontations se joue de toute façon toujours sur des détails. A l'aller (1-1), nous étions largement supérieurs, ce soir, ils ont été plus efficaces que nous. Evidemment, c'est une déception pour nous, mais je n'ai aucun doute que les joueurs vont répondre positivement. Je ne crois pas qu'on puisse parler de passage à vide. Il faut maintenant que nous nous concentrions sur ce qui vient, c'est-à-dire sur ce match retour de Ligue des champions contre Milan. Et en Liga, nous devons conserver notre rythme. Je pense que nous payions maintenant notre excellente phase aller». La performance 8 buts consécutifs en 6 clasicos... au Camp Nou Le Real s'en est remis à Cristiano Ronaldo pour crucifier le Barça. Très à l'aise sur la pelouse du grand rival, le Portugais totalise désormais huit buts lors de ses six derniers matches en Catalogne. On a très vite senti que le Ballon d'Or 2008 était dans un grand soir. Face à sa vitesse, Daniel Alves et Gérard Piqué ont semblé bien impuissants. Le second s'est fait cueillir sur l'un des crochets de CR7 pour concéder un penalty indiscutable et transformé malgré les lasers et les sifflets par Ronaldo (12'). Bien en place et dangereux sur chaque contre, Cristiano Ronaldo, réalise un doublé plein de sang-froid (57'). La relativité Busquets dédramatise «Cela a été une punition excessive et c'est à présent un titre en moins pour nous. Après, je tiens à préciser que ce sont des défaites ponctuelles (évoquant également le revers à San Siro face au Milan AC en huitième de finale aller de la Ligue des Champions, 0-2). Il ne s'agit pas d'un problème d'attitude parce que nous avons eu des occasions de marquer, mais le football est affaire de cycle. Nous allons nous battre dans les deux dernières compétitions qui nous restent». L'homme du match Ronaldo : «Meilleurs au Camp Nou» «Nous avons fait un très bon match, nous avons très bien joué. De la première à la dernière minute, nous nous sommes montrés très sérieux, en affichant la bonne attitude. Nous avons été meilleurs que le Barça, inscrivant trois buts, et ça au Camp Nou, c'est extrêmement compliqué. Dernièrement, chaque fois que nous jouons ici, cela nous réussit. Nous jouons mieux ici qu'à la maison. Maintenant, un clasico arrive aussi en Liga, mais en Championnat, nous avons un gros retard sur le Barça. Mieux vaut nous concentrer sur la Coupe du Roi et la Ligue des champions. Cette victoire, avant Manchester, nous donne beaucoup de confiance». La découverte Et les deux têtes de Varane Impressionnant au match aller, Raphaël Varane est resté au même niveau d'excellence hier soir face au Barça. Propre défensivement, il a encore marqué de la tête. La première feuille de match l'associait à Pepe. Dix minutes plus tard, une deuxième version est apparue. Et ce n'est pas Raphaël Varane qui a disparu de la liste des débutants, mais bien le Portugais, suppléé par Arbeloa. Varane a donc disputé son deuxième Clasico avec Ramos à ses côtés. Après un début de match délicat face à la furia barcelonaise, le Français a, comme au match aller, été très propre, très sobre. Défensivement, il a tenu le choc face à Messi et consorts. Et offensivement, il a encore marqué les esprits. Sa tête avait permis au Real d'égaliser le mois dernier. Celle qu'il a smashée hier soir, sur une extension digne d'un basketteur (90 centimètres au-dessus du sol), a laissé sur place Piqué et Pinto. Le capitaine Casillas : «Cela renforce notre confiance» «Le Real a mérité sa victoire contre le Barça, a lâché le portier madrilène. Nous nous sommes montrés meilleurs qu'eux sur un plan tactique. Nous avons eu la bonne approche dans ce match, en nous montrant solides et sobres. Ronaldo a été excellent, mais pas seulement lui. Tous ont admirablement joué leur rôle. Nous voulons que cette victoire nous serve de tournant dans la saison. Pour ce qui est du Clasico de Liga qui arrive samedi, nous partons évidemment avec l'idée de refaire la même chose. Une victoire nous laisserait à treize points du Barça. Il faut ensuite voir ce qui peut se passer». Le répondant Fabregas : «Cette équipe a une mentalité de gagnante» «Ce soir, nous sommes dépités, mais demain, il y a un autre entraînement et il nous faudra préparer le match de samedi (un Clasico à Bernabeu en Liga). Cette équipe a une mentalité de gagnante et je suis sûr que nous le montrerons dans les moments importants qui restent dans cette saison. Je ne suis pas d'accord avec le fait que nous traversions un passage à vide. A Milan (0-2), nous n'avons pas bien joué, mais contre Séville (2-1), nous avons montré que nous étions capables de renverser un score en notre défaveur. Aujourd'hui, ils nous ont mis deux buts dans les moments-clés du match. A chaque fois que nous étions près de marquer, c'est eux qui ont fait mouche, grâce à deux longs ballons, et sur ce genre d'exercices, ils ne pardonnent pas».