Compte à rebours - Après trois jours de stage au Centre technique de football de Sidi Moussa et à la veille du départ vers Ouagadougou, les Verts affichent une grande motivation. L'on assiste à une véritable veillée d'armes du côté du Centre technique de football de Sidi Moussa où l'équipe nationale est en stage de préparation en prévision de son match aller contre le Burkina Faso comptant pour le dernier tour des éliminatoires du Mondial-2014 prévu ce samedi au stade du 4-Août de Ouagadougou. Et à la veille du départ, programmé pour demain, la pression est montée d'un cran dans le camp des Verts où le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, s'est abstenu de tout commentaire et encore moins d'une conférence de presse comme le veut la tradition. Est-ce par méfiance, par tactique ou par prudence que le coach national ne s'est pas adressé à la presse pour faire un état des lieux au sein des 26 joueurs retenus pour ce match contre un adversaire qui ne sera pas facile à manier sur son terrain et devant son public ? Il faut dire que Halilhodzic n'est pas vraiment porté sur la presse algérienne à qui il n'a accordé que de rares interviews, mis à part les traditionnels points de presse d'avant et d'après match. Toutefois, et selon des sources proches de la sélection et qui veulent bien distiller des informations utiles, le groupe a entamé la dernière ligne droite de sa préparation en abordant les aspects tactiques, qui interviennent après l'évaluation de la forme de chaque joueur. Les coéquipiers du capitaine Madjid Bougherra font preuve d'une grande application dans leurs faits et gestes. Et plus le match approche, plus la parlote diminue pour laisser place à une grosse concentration, d'autant que le sélectionneur a déjà esquissé les contours du onze qu'il alignera samedi. Après le visionnage de plusieurs matchs de son adversaire, le staff technique a commencé à mettre en place les bases de la stratégie de jeu avec laquelle l'équipe nationale abordera la rencontre face aux Etalons où, au-delà des aspects tactiques, le physique et le moral seront prépondérants. En effet, devant l'abattage et la condition athlétique de l'adversaire, notamment dans les duels et en attaque face à des garçons comme Aristide Boncé, Moumouni Dagano, Charles Kaboré ou Jonathan Pitroipa, les Algériens doivent être bien parés, d'où le choix, par Vahid, de joueurs bien costauds pour leur faire face. Sans oublier que les conditions climatiques difficiles, ne seront pas en faveur des Verts. Le côté mental a également sa grande importance, et les joueurs sont conscients de la mission qui les attend et de la responsabilité qu'ils ont sur les épaules envers un pays qui n'acceptera jamais un ratage aux portes d'un voyage fabuleux au Brésil. S'exprimant en marge d'une des séances d'entraînement, Bougherra a déclaré que les joueurs sont bien partis pour se sacrifier et se battre pour arracher cette qualification, la quatrième pour une Coupe du Monde. Cela passera inévitablement par un bon résultat à Ouagadougou où il ne faut surtout pas encaisser de but et pourquoi pas en marquer pour s'assurer une avance en attendant le match retour qui aura lieu le 19 novembre au stade Mustapha-Tchaker de Blida. La mission Bougherra veut vivre une autre épopée En tant que capitaine, Madjid Bougherra est prêt à partager son expérience avec ses coéquipiers. «Nous sommes conscients de la difficulté de notre mission devant une bonne équipe du Burkina Faso, qui n'est autre que le finaliste de la précédente CAN. Elle est composée de joueurs de talents, à l'image de Bancé et Pitroipa. Nous allons jouer l'après-midi, nous devons bien gérer nos efforts, surtout que les conditions climatiques nous seront défavorables», a-t-il déclaré. «Une fois sur le terrain, tous les joueurs vont avoir à l'esprit les millions d'Algériens qui vont nous suivre sur le petit écran, nous allons tout faire pour ne pas les décevoir. Le match de 2009 d'Omdurman face à l'Egypte, sera pour nous un stimulant qui va nous aider pour le match de Ouagadougou. Dans ce genre de rendez-vous, la manière importe peu, l'essentiel est de réaliser un bon résultat. Avec d'anciens joueurs comme Yebda et Mesbah, nous allons encadrer les jeunes de l'équipe et leur inculquer les bons conseils», a ajouté le chevronné défenseur. L'adversaire Les Etalons ne craignent pas l'Algérie Regroupement - Ne voulant rien laisser au hasard avant le match face à l'Algérie, les Burkinais passent la vitesse supérieure en matière de préparation. Sous la houlette de Paul Put, la sélection nationale burkinaise est en stage de préparation à Ouagadougou, en prévision du match de ce samedi. Le coach belge a imposé le black-out sur son groupe, refusant de dévoiler la moindre information à la presse locale concernant le système de jeu qui sera adopté samedi. Les partenaires de Jonathan Pitroipa sont soumis à un travail intense, avec deux séances d'entraînement par jour. Put travaille avec un groupe au complet, avec notamment, le retour de son attaquant vedette, Bancé, absent lors du match contre le Gabon pour cause de blessure, ainsi que Nii Adama Plange, qui fait son come-back après plus d'une année d'absence. Les joueurs burkinais ont le total soutien de leurs fans, qui assistent en masse aux différentes séances d'entraînement. Toutefois, cela ne sera pas le cas, vendredi, puisque Put a décidé que la séance de ce jour se déroulera à huis clos. La concentration semble battre son plein dans le camp des Etalons, et tout le monde est désormais décidé à sortir le grand jeu, et marquer l'histoire du pays en arrachant, pour la première fois, le billet qualificatif pour une phase finale du Mondial. Les joueurs affirment avoir parfaite conscience que la qualification ne sera nullement aisée, et qu'elle se jouera en Algérie, le 19 novembre prochain, date du match-retour entre les sélections. C'est, du moins, ce qui ressort des propos du capitaine de cette sélection, Charles Kaboré. «Il n'y a pas de commentaire à faire présentement sur l'Algérie. C'est une très bonne équipe qui a déjà participé à des Coupes du monde. Mais nous ne devons penser qu'à nous. Nous devons nous dire que ce sera notre première participation à cette compétition et la chance est de notre côté», a lancé le pensionnaire du club russe, FC Kouban Krasnodar, à la presse locale. Le concerné ajoutera que le parcours de sa sélection lors de la dernière CAN a donné plus de confiance aux joueurs, qui, désormais, savent pertinemment qu'ils n'ont rien à envier à ceux des autres sélections. S'agissant de la rencontre de ce samedi, Kaboré dit : «Nous allons aborder le match comme tous les autres, avec beaucoup plus de sérénité tout en sachant que nous avons des qualités individuelles et collectives très importantes. Tout un chacun est conscient de la responsabilité qui l'attend». L'analyse Paul Put : «J'ai bien étudié le jeu des Algériens» Le sélectionneur belge du Burkina Faso affirme que le jeu de la sélection algérienne a été étudié par son staff technique, et que le plan d'attaque de son équipe est désormais prêt. «Je n'ai pas besoin de grands moyens pour étudier le jeu de cette sélection algérienne. Tout est clair. En plus, j'ai affronté récemment cette équipe, en amical, et j'ai pu m'en faire une idée. Il est vrai que j'ai perdu mon dernier match amical face à l'Algérie, mais mon équipe n'avait pas, ce jour-là, évolué comme d'habitude. Notre vrai visage sera affiché samedi, et on prouvera que notre dernier exploit en CAN (ndlr finaliste) n'a pas été le fruit du hasard. Toutefois, il faudra se méfier de cette équipe algérienne, qui ne sera pas facile à manier», a ajouté Paul Put. Le président de la Fédération burkinaise de football, Sita Sangaré, a estimé que la qualification pour la phase finale du Mondial-2014, va se jouer en Algérie. «Avec 3 participations à la Coupe du monde, l'Algérie est favorite sur le papier par rapport à nous, donc incontestablement, la qualification se jouera à Blida en Algérie au match retour. Quelle que soit la marge du match-aller, elle n'est pas importante car pour moi, la qualification va se jouer en Algérie», a-t-il déclaré au site Africatopsports.com. Toutefois, l'intervenant garde son optimisme pour dire que son équipe ne se présentera pas en victime expiatoire, et que les joueurs vont se battre sur le terrain, car ils n'ont pas le choix à ce stade de la compétition. Je pense que la pression sera sur notre adversaire au match retour. Même si l'Algérie gagne la manche-aller, son public ne comprendrait pas qu'ayant fait un bon match-aller ses joueurs ne puissent pas concrétiser. Si l'Algérie perd, le public lui exigerait de rattraper le retard et ensuite chercher la qualification», a-t-il conclu.