Violence ■ Les événements ayant eu pour théâtre hier samedi la Maison de la culture Taos Amrouche de Bejaïa ont fait, cinquante (50) blessés parmi les policiers. «Les victimes, atteintes pour la plupart au visage par des projectiles ont reçu les soins nécessaires à l'hôpital Khellil Amrane, a précisé une source indiquant qu'«aucun cas grave n'a été enregistré. Des confrères de la presse, ont été également blessés. Ces incidents contraignant Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président candidat à annuler son meeting «pour des mesures de sécurité» avaient commencé en début de matinée. Malgré l'intervention des brigades anti-émeute, quelques uns, profitant d'un moment de flottement ont réussi tout de même à s'introduire à la salle où devait se tenir le meeting, détruisant le portail et saccageant partiellement le hall de l'établissement, et l'habillage mural de l'entrée de la maison de la culture de Bejaïa. Des éléments d'ornementations, notamment un bateau artisanal gigantesque et quelques fresques ont subi également leur furie. Un véhicule d'un particulier en stationnement dans les parages a été aussi incendié, des affrontements ont eu lieu aux alentours de cet établissement mais aussi dans les rues adjacentes, truffées de barricades, faites de conteneurs à ordures et de pierres. Les manifestants ont tenté d'atteindre de nouveau cet espace culturel phare de la ville pour l'incendier. La maison de la culture de Bejaïa a été partiellement incendiée hier samedi en fin d'après midi par des manifestants opposés à la tenue des prochaines élections présidentielles et qui s'étaient déjà distingués en début de matinée par l'empêchement d'un meeting électoral de Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika a raporté l'APS. Le feu, a brûlé une aile du bâtiment et détruit tout l'espace d'accueil, situé à l'entrée, selon ses employés qui signalent que quelques heures plutôt, au terme d'une première agression "du mobilier et des éléments d'ornementations ont été vandalisées". Ali Benflis, a appelé ce dimanche depuis In Salah (Tamanrasset) au respect de la liberté d'expression en «toute circonstance», précisant que cette valeur constituait la «pierre angulaire» de son projet de renouveau national. Le chargé de la Communication au niveau de la direction de campagne du candidat du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, Ahmed Bensebane a déclaré à l'APS : «Nous condamnons toute forme de violence entre Algériens», ajoutant que «tout citoyen est en droit d'avoir un avis politiquement différent, qu'il soit pour ou contre le boycott ou même partisan d'un quelconque candidat». La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) et candidate à l'élection présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, a de son côté qualifié l'empêchement de la tenue d'un meeting à Bejaïa de Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Bouteflika, par des centaines de manifestants de «dérive dangereuse et inacceptable». «Cela ne ressemble pas aux habitants de la wilaya de Bejaïa qui ont une tradition démocratique», a-t-elle ajouté. «C'est le système du parti unique qui a privé le peuple du droit de l'expression libre, car chacun est libre d'exprimer son opinion mais dans le respect et sans que cela risque de nous entraîner vers le dérapage», a-t-elle mis en garde. Quant au président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle du 17 avril (CNSEL), Fateh Boutbik, qui a vivement condamné les incidents survenus à Bejaïa, a précisé qu'«aucun rapport officiel n'a été établi, pour le moment, sur ces événements», et la CNSEL a «dépêché son représentant au niveau de cette wilaya sur place pour faire le constat». Selon lui, une réunion sera tenue ce dimanche «après avoir tous les détails des faits, pour prendre les mesures adéquates, conformément à la loi».