Résumé de la 125e partie ■ Venant au secours de Chantal, Fred tue Tom... II fait grand, jour. Vous allez pouvoir réintégrer votre maison, déclara Marie-Ange. Je vous accompagne ; j'ai une piqûre à vous y faire. Après, selon la bonne habitude, il faudra rester tranquille. — Jamais je ne pourrai rentrer dans cette maison après le drame de la nuit. — Il le faut pourtant... Où voulez-vous que nous vous logions ? Et vous n'êtes pour rien dans ce drame, ni personne seule la fatalité en est responsable. — J'en suis la cause indirecte... Il me semble que je ne m'étendrai plus jamais sur mon lit sans avoir l'impression de voir ce lépreux se jeter sur moi ! — Chassez ces idées et venez. Il y a longtemps que le corps de Tom a été enlevé : on l'enterre ce matin, après un service célébré au temple par le Révérend David Hall. Pauvre Tom ! Chaque fois qu'il me voyait passer sur mon cheval, il me faisait un grand sourire... — Il devait être amoureux de votre beauté, murmura Chantal. Pendant le trajet, la jeune femme posa une seule question à Marie-Ange : — Que va-t-il, se passer pour le Dr Fred ? — Je l'ignore. Evidemment sa situation dans l'île risque d'être assez delicate il a tué un malade... Il y aura sûrement une enquête. Le docteur était en état de légitime défense. Je témoignerai pour lui : j'ai vu le lépreux tirer son couteau. — Bien sûr, opina Marie-Ange. Mais les autres lépreux ne l'entendront peut-être pas de cette façon-là... La maladie leur donne un caractère si acariâtre ! Quand Chantal arriva devant sa maison, elle y trouva l'un des gendarmes de Makogaï qui s'en alla après avoir dit à Marie-Ange quelques mots que celle-ci traduisit à la jeune femme : — Il a gardé votre maison sur l'ordre du Dr Watson, pour éviter que des maraudeurs ou simplement des curieux n'y pénètrent en votre absence. Il vient de me confier que la nouvelle de la mort violente de Tom s'était répandue comme une traînée de poudre dans l'île où elle faisait un bruit énorme... Rentrons pour la piqûre. Chantal fut prise d'un malaise indéfinissable quand elle se retrouva allongée à nouveau dans sa chambre après le départ de Marie-Ange. Elle revoyait dans ses moindres détails la tragédie. Cette vision, ajoutée aux réactions violentes du chaulmoogra, acheva de lui communiquer la plus forte des fièvres qu'elle eût connue jusqu'à ce jour. Grelottante, il lui était impossible de faire le moindre mouvement : la lutte sourde du médicament sauveur contre le mal l'enchaînait aussi fort que la cordelette utilisée par Tom. Elle n'entendit même pas le bruit fait par un visiteur gravissant rapidement l'escalier de la véranda, ni les coups répétés frappés à la porte de sa chambre. (A suivre...)