Bilan ■ Au moins cinq policiers ont été tués ce jeudi par des rebelles tchétchènes qui se sont retranchés dans une école et un immeuble du centre de Grozny. C'est ce qu'ont annoncé les autorités russes. «Il y a des pertes parmi les forces de l'ordre», a annoncé le Comité national antiterroriste, sans donner de bilan chiffré, dans un communiqué diffusé par les agences de presse rus-ses. L'agence de presse russe RIA Novosti, qui cite une source policière locale, a annoncé la mort de cinq policiers et plusieurs blessés. Sur son compte Instagram, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, a indiqué que «six terroristes ont déjà été tués». «Pas un seul ne sortira vivant», a-t-il affirmé. Les combats ont débuté à un rond-point de Grozny. Ils se sont ensuite poursuivis dans un immeuble abritant des médias et dans une école. Il n'était toutefois pas possible de savoir si les rebelles visaient ces bâtiments ou s'ils ont simplement été obligés de s'y retrancher. De même, il n'était pas possible de dire si un groupe rebelle agit seul ou si plusieurs groupes agissent de concert. Selon le Comité national antiterroriste, un certain nombre d'assaillants étaient encerclés en début de matinée par les forces de sécurité dans le haut de l'immeuble en feu abritant des médias. «Certains (autres assaillants) sont encore dans l'école», a, par ailleurs, indiqué de son côté à la radio Ekho Moskvy, le président tchétchène. «Nous les avons encerclés», a-t-il ajouté, ajoutant qu'à 08H00 locales (05H00 GMT), les opérations des forces de l'ordre pour reprendre le contrôle de la situation étaient pratiquement achevées. Le dirigeant tchétchène a également indiqué que les rebelles, dont il n'a pas mentionné le nombre, étaient «lourdement armés». Les rebelles du mouvement islamiste de l'Emirat du Caucause ont, dans la nuit, revendiqué les attaques sur le site spécialisé kavkacenter, affirmant qu'ils agissaient sous les ordres de leur nouveau dirigeant, le cheikh Ali Abou Mouhammad. «De nombreux combattants sont entrés dans la ville», annonce un homme en tchétchène sur une vidéo postée sur le site. «Nous nous battrons jusqu'à la mort». Théâtre de deux guerres avec la Russie dans les années 1990 puis au début des années 2000, la Tchétchénie a longtemps été l'épicentre de l'instabilité dans le Caucase du nord, avant de retrouver une certaine stabilité sous la main de fer de son président Ramzan Kadyrov, proche du Kremlin. Mais début octobre dernier, la mort de cinq policiers, alors qu'ils empêchaient un jeune kamikaze de se faire exploser à l'entrée d'une salle de concert bondée, a ravivé les craintes d'un nouveau cycle de violences en Tchétchénie. Nombreux dans les rangs du groupe Etat islamique (EI) implanté en Syrie et en Irak, les rebelles caucasiens semblent désormais appuyés dans leur lutte contre Moscou par des djihadistes de l'EI, qui ont diffusé début septembre dernier sur Youtube une vidéo menaçant de déclencher une «guerre» en Tchétchénie.