Rétrospective ■ Effet du hasard du calendrier ou non. Hier, la journée coincidait avec l'installation de Monsieur Yahyaoui à la tête du TNA suite au décès de M'hamed Benguettaf. La conférence de presse animée par le premier responsable de la structure artistique et culturelle, accompagné de son staff, s'est rapportée aux grandes lignes des perspectives de 2015 ainsi qu'au bilan de 2014. Les ambitions artistiques induisant un théâtre plus universel et surtout la multiplication des représentions du cru marquent la nouvelle année théâtrale. Nul doute que le TNA avec ses 68 000 spectateurs en 2014 va fourbir ses armes en matière de nouveautés pour attirer un plus large public. Monsieur Yahyaoui, relevant cette faiblesse numérique, fera remarquer que les années noires, où toute vie culturelle était anéantie dans la capitale, ont laissé des traces dans le comportement des citadins, lesquels cultivent encore ce retrait vis-à-vis de certains loisirs, en l'occurrence le théâtre. «Notons que le TNA a connu la belle époque de son activité», a-t-il fait remarquer. Evoquant la vie des planches à l'intérieur du pays, Monsieur Yahyaoui dira : «Les théâtres régionaux ont une activité culturelle plus riche et ont fidélisé un public important, contrairement, malheureusement, au TNA. Pour cela, nous allons nous investir pour remédier à travers différentes approches.» Et d'ajouter : «Programmer trois représentations par semaine au TNA, c'est déjà une bonne avancée». Toutefois, s'il faut considérer les 12 000 entrées / an consacrées au théâtre pour enfants, on peut parler de réceptivité parentale à enraciner cette culture chez leurs enfants. Une des autres carences remarquées se rapporte au nombre des représentations au niveau national, avec 45 tournées annuelles dans 25 wilayas. Ce qui a suscité des interrogations sur la manière de faire passer le message publicitaire en direction du grand public et à la gestion des méthodes de communication. Questionnements également sur les wilayas du grand Sud moins favorisées, soit en matière de tournées soit en matière d'accueil. L'intervenant a admis les faits tout en leur rendant hommage. «L'activité théâtrale dans ces régions est intense de par le travail de haut niveau réalisé, à l'exemple des troupes théâtrales de Tindouf, Oued Souf, Adrar et Tamanrasset. Afin de pal-lier les désavantages des saisons passées, le TNA a établi un agenda de représentations pour les wilayas de cette partie du pays». Sur le plan nouveauté, Monsieur Yahyaoui a mis en exergue la diversification des répertoires renvoyant à l'adaptation de textes étrangers, à la création d'un réseau artistique visant à promouvoir la collaboration théâtrale à travers des échanges, permettant aux comédiens du théâtre d'instaurer un dialogue multiculturel entre eux et avec le public. Une attention particulière pour le théâtre de jeunesse et amateur, estudiantin et en langue tamazight, ainsi que le théâtre pour enfants. Ces cinq points, selon M.Yayaoui, dénotent de l'engagement à une plus grande diversité de genres et d'écri-tures. Leila N. Dans la foulée, le directeur du TNA a également annoncé la création d'une revue théâtrale, l'aboutissement d'un département d'archives et la mise en place de règles de respect envers cet art. A savoir, qu'il faut reconsidérer le paiement du billet d'entrée, tout spectacle doit être payant pour assurer la viabilité des activités théâtrales ainsi que faire entendre et comprendre à la grande famille du théâtre le principe que «toute peine mérite salaire. Et tout travail effectué sera payé à sa juste valeur». A bon entendeur salut. Pour finir, un tour d'horizon sur le volet programmation qui renvoie à nombre de manifestations incontournables du calendrier culturel du TNA, en l'occurrence à celles des mois de mars et juin, consacrées à la créativité féminine en matière artistique et enfantines, aux journées théâtrales amazighes, à celles du monodrame et du grand Sud. Les festivals ne seront pas en reste, puisque le TNA ouvrira ses portes comme chaque année aux festivals de la danse contemporaine, de la musique symphonique et du théâtre professionnel. Sans oublier l'agenda consacré à l'événement culturel «Constantine capitale de la culture arabe».