Dilemme n L'annonce faite par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, de la possible venue de trois nouveaux joueurs issus de l'immigration dont Benzia remet l'affaire Fekir au goût du jour. Le début de l'année 2015 a été sans conteste marqué par l'affaire Nabil Fekir, le joueur de l'Olympique Lyonnais, qui a mis en branle l'establishment du football français et l'opinion sportive algérienne, avant que le jeune joueur de 21 ans ne mette fin au suspense le 10 mars dernier dans un entretien accordé au journal L'Equipe où il a annoncé son choix pour les Bleus de Didier Deschamps. On se rappelle, Fekir était sur les tablettes de la fédération algérienne de football (FAF) et le sélectionneur national Christian Gourcuff qui l'ont relancé au lendemain de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. S'en est alors suivi un feuilleton à rebondissements qui a tenu en haleine toute l'opinion avant qu'il ne se termine en queue de poisson pour la fédération et en camouflet pour le sélectionneur national qui l'avait annoncé officiellement sur une liste de joueurs convoqués pour un stage, un vendredi matin, avant que Fekir ne se rétracte dans l'après-midi en optant pour l'équipe de France. Quelques jours après, il endossera pour la première fois le maillot bleu, laissant une plaie du côté algérien. D'ailleurs, ce joueur a été souvent sifflé lors de ses premières sorties par une partie du public, certainement pour cette histoire où son cœur avait balancé pour la France. Du coup, on se pose la question : a-t-on retenu la leçon de cette affaire Nabil Fekir, quand on voit aujourd'hui ce qui se passe avec un autre joueur, issu de l'immigration et ex-sociétaire de l'Olympique Lyonnais, en l'occurrence Yassine Benzia ? En effet, samedi dernier lors de la conférence de presse qu'il a animée en ce début d'année 2016, Mohamed Raouraoua n'a pas hésité d'annoncer que trois dossiers de joueurs binationaux sont au niveau de la fédération et qui viendront éventuellement renforcer les rangs de l'équipe nationale. Il s'agit de Yassine Benzia, Adam Ounas et Sofiane Hanni qui sont supervisés régulièrement par le staff technique de l'équipe nationale. Sur le plan administratif, les choses, selon Raouraoua semblent, bien avancer, quant à leur convocation, cela dépendra du sélectionneur national et de ses besoins. Sauf que le lendemain, dans le journal L'Equipe (encore lui !) Benzia contredit la position de la FAF en disant : ‘'Je me donne le temps de la réflexion… Je me consacre d'abord à mon club. Je peux encore jouer avec l'équipe de France espoir.'' Comme son ex-coéquipier Fekir, Benzia donne la priorité à l'équipe de France et laisse la FAF suspendue à une décision qui risque d'être négative, d'autant que du côté français on fera tout pour dissuader le joueur compte-tenu de ses qualités. Cela repose de nouveau la problématique de ces joueurs binationaux qu'on suit de tout près et qu'on veut ramener à tout prix. Raouraoua a-t-il fait exprès de rendre l'affaire publique pour pousser le joueur à faire son choix ? S'est-il trompé de démarche ou Benzia a-t-il fait marche arrière ? Que pense la famille du jeune joueur de Lille OSC et quelle serait son influence sur son choix ? Toutes ces questions vont remonter à la surface, rappelant l'affaire Fekir et tous ces joueurs immigrés partagés entre leur pays d'origine et leur pays de naissance et de nationalité qui les a formés et donné la possibilité de signer des contrats professionnels. L'Algérie, elle, reste attachée à sa démarche de filer les joueurs formés à l'étranger et de récupérer ce qu'elle peut récupérer, en attendant à ce que notre football puisse produire suffisamment de bons footballeurs pour inverser la tendance en s'appuyant sur l'essentiel local.