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Histoires vraies
Le cheval d?écume (1re partie)
Publié dans Info Soir le 23 - 09 - 2004

M. Callom est sur son cheval, et ils sont Anglais tous les deux, le cheval autant que M. Callom.
Vu du cheval de Callom, le paysage est fantastique : une côte du nord de l'Ecosse, face à l'Atlantique, en pleine tourmente d'hiver : des rochers, du sable et de l'écume mêlés dans un grondement d'enfer, secoués par le vent.
Callom lui-même a bien du mal à observer la mer car le vent et les larmes lui brûlent les yeux. Mais le décor est splendide et il n'y a personne dans ce coin du pays d'Ecosse. Seulement Callom, son cheval et la tempête. Une tempête dont les pêcheurs se souviendront longtemps. Une tempête qui s'est déclenchée en l'espace d'une heure et qui prend des allures de fin du monde.
Callom a déjà vu beaucoup de tempêtes du haut de son rocher, là où il a construit sa maison. D'ailleurs, il vit presque en permanence dans la tempête. Ce petit bout de terre connaît rarement la tranquillité, c'est pourquoi le reste des habitants s'est établi beaucoup plus loin, dans I'arrière-pays. Callom aime bien inspecter ces tempêtes du haut de son cheval. Ils en ont l'habitude tous les deux et ils ne craignent pas la mer ; ils y entrent même parfois pour lutter avec elle, pour le plaisir de s'inonder d'écume. Mais, aujourd'hui, il faudrait être fou. Pour s'en convaincre s'il est besoin, Callom regarde l'horizon en face et voit tout à coup, à cent ou deux cents mètres de lui, dans un creux de vague énorme, un bateau d'une vingtaine de mètres. Il a l'air bizarre, tout nu, il n?a plus de voiles et plus de mât. D'énormes paquets de mer le submergent presque entièrement. On le dirait brisé, cassé en deux... Par moments, il disparaît, puis resurgit, dressé sur la crête d'une vague et secoué terriblement.
Callom pousse son cheval à travers le sable et les rochers d'une crique minuscule, où la pluie creuse d'énormes rigoles. Les rochers luisants, acérés, y sont autant de pièges pour les sabots de l'animal, qui les évite avec l'astuce de l'habitude.
Les voilà tous deux au bout de la terre, face à l'Océan qui gronde. Callom voit mieux le bateau à présent. Il a dû heurter le écueils qui bordent la côte, et il est bien cassé. A l'aide de ses jumelles, Callom inspecte le pont, où il aperçoit quelques silhouettes agrippées. Il les compte : une, deux, trois, cinq, sept hommes visibles. Que font-ils ? lIs se débattent avec des cordages, semble-t-il, et tentent de larguer leur canot. Mais ils n'y arriveront jamais. Ou le canot va se briser contre la coque du bateau, ou il va leur retomber dessus, et pourtant les malheureux s'acharnent, car à chaque nouvelle vague le bateau penche un peu plus et il va couler, c'est une question de minutes, selon Callom. C'est terrible de suivre à la jumelle, impuissant, la lutte de ces hommes...
La tempête redouble, des creux de quatorze mètres empêchent Callom de suivre les efforts des marins pendant une bonne minute. Ses jumelles sont trempées, il doit les essuyer sans arrêt.
Tout à coup, dans une brève accalmie, il voit le canot voler littéralement par-dessus bord et s'écraser sur l'Océan comme un jouet. La frêle embarcation éclate, dérape de vague en vague jusqu'au récif le plus proche pour finir de s'y fracasser. Cela n'a duré que quelques secondes. Un homme qui a voulu plonger derrière le canot, Dieu sait pourquoi, se débat maintenant dans la tourmente. Et les autres s'agitent de plus belle sur le pont, lançant des cordes, que l'homme ne voit pas, étouffé, aveuglé qu'il est par la violence des vagues. Callom le perd de vue.
La lande est déserte, le ciel noir est bas, il n'y a aucun espoir de secours à l'horizon. Personne, sauf Callom et son cheval.
Et le bateau, cette fois, ne reparaît pas. On ne voit plus qu'un minuscule morceau de coque en l'air, les débris d'une ou deux caisses et les hommes qui se débattent au milieu. Jamais ils n'arriveront à regagner la côte à la nage. La mer les jettera sur les rochers, sans leur laisser le temps de s'agripper, et même, s'ils parvenaient à s'agripper, ils ne pourraient pas aller plus loin et grimper les falaises abruptes. Le seul passage praticable serait la petite crique où se trouve Callom. Mais elle est protégée du large par des récifs où la mer gronde et se jette comme une furie, puis recule en refoulant vers le large. Il faudrait connaître le passage et être fort comme un Turc pour tenter de nager dans ces tourbillons sans être assommé ou noyé. A suivre


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