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Mounir : En selle pour une révolution génétique
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2010

Il est un des rares vétérinaires du pays spécialisé dans les chevaux. Après avoir fait revivre le centre équestre de Mostaganem, dont les cavaliers finissent toujours sur le podium de la Coupe d'Algérie, Mounir Zehrouni, 55 ans, travaille avec son équipe à des croisements pour mettre au point un cheval algérien capable de se démarquer aux compétitions internationales.
Il faut le voir s'agiter sur le banc de sa tribune. Grommeler quand un cavalier cravache sans raison son cheval. Ou réajuster sa casquette sur ses cheveux poivre et sel quand il devient trop nerveux. Par ce vendredi après-midi ensoleillé, Mounir Zehrouni, 55 ans, ne sait pas encore qu'un des cavaliers de son écurie va gagner la 13e édition du Festival équestre du Dahra (saut d'obstacles) organisé à Mostaganem. Et permettre à l'association Fares El Mestghanemi – et à son incontournable président – de remporter une nouvelle victoire. « Il est très difficile de s'imposer sur l'échiquier équestre algérien. Jusqu'en 1996, on a vraiment bataillé pour obtenir l'autorisation d'organiser un concours. Maintenant, nous en sommes au treizième. C'est sûr, c'est une fierté… », reconnaît-il en suivant toujours aussi attentivement le parcours des concurrents.
Mais l'heure n'est pas encore venue de parader. Car un travail de plus longue haleine est en cours : un projet de croisement pour un cheval algérien plus compétitif lors des rencontres internationales. « Les Algériens qui font de la compétition équestre font à 95% du saut d'obstacles. Le problème, c'est que notre cheval barbe, typique d'Afrique du Nord, s'il est résistant, est aussi très petit. » En clair : il n'est pas assez bon pour sauter les 1,40 m des Jeux méditerranéens, ni les 1,60 m des Jeux olympiques. « Nous avons donc voulu constituer un petit élevage issu d'un croisement avec des chevaux anglais. Objectif : gagner 10 centimètres. Quand nous aurons stabilisé ce croisement, avec une quinzaine de bêtes, on procédera alors à un nouveau croisement avec des chevaux de selle français, afin de gagner 10 autres centimètres… » Un challenge presque normal pour cet enfant de l'Ouest – Mounir est né à Nedroma –, terre de tradition équestre.
Capable de pleurer
En 1987, quand il tentait de redonner vie au centre, abandonné depuis 1962, le pari n'était pas non plus gagné d'avance. Alors vétérinaire, il ramène, avec une poignée d'autres passionnés, des juments des fermes autogérées de l'Etat destinées à la boucherie. « Elles étaient nos premières montures d'école et certaines ont même servi de reproductrices. Pacha, notre premier cheval, est né en 1988, se souvient-il avec émotion. Il est vieux mais tellement docile qu'il promène les jeunes enfants… » Dans les gradins, sa femme, aussi membre actif de l'association, témoigne de la passion de son mari : « Il passe le plus clair de son temps au centre ! C'est moi qui m'occupe de nos trois garçons, les jumeaux de 21 ans et l'aîné de 25 ans. » Bien sûr, eux aussi montent à cheval…
Aujourd'hui, Mounir fait partie de la petite vingtaine de vétérinaires algériens spécialisés dans les chevaux. « On est peu nombreux parce que le cheval est un animal complexe. Ce n'est pas une vache. Il ne tolère pas la moindre erreur. » C'est à l'ex-Institut technique d'agronomie qu'il a son premier contact avec « cet animal si beau, si mystérieux ». « L'école avait une ferme avec un petit centre… Mon amour pour eux est ensuite venu comme ça. » En tant que vétérinaire à la direction de l'agriculture de la wilaya, il commence par soigner les chevaux de fantasia. « Ces chevaux sont menés à la dure parce que les cavaliers eux-mêmes sont très rudes. Ils ont besoin de chevaux résistants. Pour les petites plaies, ils avaient recours à la médecine traditionnelle, on ne m'appelait pas ! »
Depuis plus de vingt ans qu'il galope à leurs côtés, Mounir pourrait raconter des dizaines d'anecdotes insolites sur leur comportement. Sur « ce cheval capable de pleurer » ou « de donner l'alerte » ou « sur celui qui a sauvé la vie de son maître ». Et de relativiser sur ce bras fracturé il y a un an et demi lors d'une chute de cheval qui l'empêche aujourd'hui de se remettre en selle. « L'équitation est un sport dangereux, tous les cavaliers tombent un jour ou l'autre… », affirme-t-il d'un ton résigné. « Mounir est un personnage unique, un vrai généreux, désintéressé, un battant, confie Aziz, un de ses proches. Il est parti de rien, mais a réussi à faire du centre ce qu'il est à force d'abnégation… »
4 dates dans ma vie
Octobre 1954. Je suis né une semaine avant le déclenchement de la guerre de Libération !
1987. Nous reprenons le centre équestre abandonné en 1962, sur la volonté de Kasdi Merba, ministre de l'Agriculture.
1997. On obtient une autorisation pour organiser notre premier concours.
2007. On remporte la Coupe d'Algérie
Mon rêve
Réussir le projet de croisement. Mais ce n'est pas pour demain ! Car on a besoin de 4 à 5 milliards de centimes et on ne les a pas. Et puis il faut au moins attendre la deuxième génération pour être sûr de la réussite de l'opération, c'est-à-dire une douzaine d'années…
Mon meilleur souvenir
Avoir sauvé une jument et son poulain Un jour, nous revenions d'un concours équestre à Sidi Bel Abbès. Il faisait presque nuit et le gardien du centre m'a appelé parce qu'une jument n'arrivait pas à pouliner. Faire une césarienne sur un cheval est quelque chose de très compliqué, de surcroît quand il fait nuit. Nous l'avons quand même fait, dans des conditions pénibles, et nous avons sauvé la jument et son poulain.
Le moment de la journée que je préfère
Le matin, vers 6h30. C'est le premier contact entre l'homme et le cheval. L'animal lui-même attend ce moment. Pour moi, il est synonyme de plaisir, car je leur donne leur friandise préférée… des carottes !
Pour la petite histoire : Le plus ancien centre d'Algérie
Savez-vous que le plus ancien centre équestre d'Algérie est celui de Mostaganem ? Il remonte à 1842 ! Les Français, qui avaient compris l'importance des chevaux dans la résistance, les évacuaient vers la France via Mostaganem, point de transit, pour affaiblir l'ennemi.
L'endroit que je préfère en Algérie : Le Centre bien sûr !
J'y passe les deux-tiers de mon temps. C'est aussi un lieu privilégié pour les pique-niques en famille. On loue aussi les tribunes pour les mariages.
Ma dernière joie
La victoire de Mourad Boutamra au Festival équestre du Dahra, fin mai.
Cela nous donne un nouveau souffle. Car il ne faut pas croire qu'un club algérien a les mêmes préoccupations qu'un club européen. Nos priorités sont encore d'alimenter un cheval correctement ou de trouver un maréchal ferrand !


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