Résumé de la 6e partie n Le 30 novembre 1939 à 6h50, l'artillerie soviétique ouvrit le feu sur les positions finlandaises dans l'isthme de Carélie pendant plus d'une heure. Puis, l'infanterie se mit à avancer en ligne sur les tranchées ennemies. Plus au sud, la situation fut bien pire : précédé par la 70e division et la 20e brigade d'unités blindées, le 19e corps soviétique, commandé par Starikov, avança sur la ville de Terijoki. Celle-ci avait été fortifiée et entourée de champs de mines par deux bataillons finlandais. Les Finlandais avaient reçu l'ordre de retarder l'avance ennemie. Ils se battirent farouchement et infligèrent de lourdes pertes aux assaillants. Les Soviétiques ne parvinrent à contrôler les ruines de la ville que le lendemain. Au centre de l'isthme, la 24e division rencontra des problèmes similaires. Au mépris de la vie humaine, elle utilisa sa propre infanterie pour faire exploser les mines et ouvrir une brèche aux unités qui les suivaient. Les Soviétiques utilisèrent également plusieurs embarcations pour attaquer par le lac Ladoga, sans grand succès. Malgré les premiers résultats décevants pour Staline, l'ampleur de l'offensive soviétique avait surpris le commandement finlandais. Dans la confusion initiale, plusieurs unités de première ligne ignorèrent les ordres de Mannerheim et se replièrent, en suivant les instructions d'Österman. Elles abandonnèrent plus de 22 km de territoire à l'envahisseur, une perte qui, dans le cas de futurs pourparlers de paix avec l'ennemi, pouvait s'avérer dangereuse. Cela provoqua une crise au sein du haut commandement. Mannerheim était partisan de récupérer le terrain perdu, ce à quoi tous les autres s'opposèrent avec sagesse. Au cours de leur retraite, les Finlandais appliquèrent la tactique de la terre brûlée. Les Soviétiques tentèrent de profiter de cette occasion et avancèrent, surtout au nord. Ils s'arrêtèrent devant la rivière Taipale. Ses eaux gelées, sur une largeur de presque 200 m, constituaient une formidable barrière naturelle. Sur l'autre rive se trouvaient les positions de la ligne Mannerheim et l'infanterie soviétique ne tarda pas à essuyer le tir meurtrier de l'artillerie finlandaise. Le commandant russe Yakovlev, ignorant la situation sur le front, resta à l'arrière. Cette bavure lui valut la perte de son commandement. Kirill Meretskov le remplaça au commandement de la 7e armée. Dans le secteur de Kuhmo, la 54e division soviétique, appuyée par un bataillon de chars T-26, avança sur la route reliant Repola à Hukkajarvi où, quelques kilomètres plus loin, les Finlandais avaient installé une position de barrage formée par le 13e bataillon, une unité de réservistes, aux ordres du lieutenant Cariala. Ils avaient creusé des tranchées et s'apprêtaient à freiner les Soviétiques au moyen de plusieurs douzaines de mines, de plusieurs fusils antichars et de grenades Klorihartsi, une version du cocktail Molotov. A suivre