Recherches Hier, honni par certains ou considéré comme accessoire par d?autres, le gazon synthétique a fait du chemin grâce aux progrès technologiques qui, chaque jour, apportent leurs lots de trouvailles en matière de fibre nouvelle ou de procédés afin de le rendre plus vrai que jamais. Aujourd?hui, les spécialistes parlent de quatrième génération des pelouses synthétiques et bientôt de cinquième puisque les différents labos s?activent pour mettre au point un nouveau produit révolutionnaire, nous dit-on. Les premiers gazons apparus dans les années 70 et que l?Algérie avait alors adoptés pour la plupart de ses grands stades (5-Juillet, 20-Août?) étaient pratiquement de simples moquettes en fibres synthétiques, souvent du nylon posé sur de l?enrobé. Ces terrains, dont le coût avoisinait les 4 à 5 millions de francs à l?époque, se sont propagés un peu partout durant les années 80, mais souvent comme support d?entraînement ou comme terrain de proximité. La deuxième génération arrive au début des années 90 qu?on appelle les gazons synthétiques sablés ou semi-sablés, avec comme nouveauté la mise en place de couches de souplesse en caoutchouc sur laquelle est posée la moquette. Plusieurs sociétés se mettent alors à produire ce type de terrain devant une demande de plus en plus importante ce qui entraîne de la concurrence et une baisse des prix de moitié (16,4 M d?euros). La troisième génération pointe le nez vers 1999 avec une autre nouveauté : la suppression des sous-couches. Les fibres sont alors en polyéthylène ou, dans certains cas, en propylène de 60 millimètres de hauteur couvert de sable ou de caoutchouc broyé (pneus de voiture) à raison de 150 tonnes par pelouse (15 à 17 kg au m2). Les avantages de ces nouveaux produits sont énormes, d?abord sur le plan qualitatif ces pelouses offrent plus de souplesse et de meilleures sensations, une plus grande résistance à une forte utilisation et aux conditions climatiques, une bonne qualité de roulement du ballon et, bien évidemment, une meilleure rentabilité sur le plan qualité/prix. Et là, il n?y a pas photo : lorsqu?une pelouse naturelle coûte 50 000 euros d?entretien annuel, un synthétique ne revient qu?à 8 000 euros soit le prix de revient du caoutchouc à réinjecter. A l?installation, un gazon synthétique revient entre 250 000 et 400 000 euros, contre 100 à 150 000 euros pour une pelouse naturelle à laquelle il faudra ajouter les salaires du personnel d?entretien (jardiniers), de la gazonnière, de l?eau d?arrosage et d?autres intrants nécessaires à sa survie. L?autre avantage, et qui n?est pas des moindres : un synthétique peut recevoir autant de matchs successifs alors qu?une pelouse naturelle ne peut supporter qu?un seul match par semaine ou à la limite trois ou quatre jours, sans compter les reports pour cause de gelée ou d?enneigement. La technologie s?accélère et on passe à la quatrième génération avec un gazon qu?on qualifie déjà d?innovant, mis en place par une firme canadienne (XL génération) et appelé XTurf. Nouveau produit, donc prix élevé (450 000 euros), mais une qualité supérieure qui le rapproche d?un gazon naturel : forte densité de fibres, meilleur roulement du ballon et excellent confort pour les jambes. A peine le marché s?est ouvert pour ce produit et d?autres du même acabit que l?on parle déjà de cinquième génération ! Nul ne peut arrêter le progrès.
