Constat n Les enfants dont l?âge se situe entre 0 et 28 jours ont un bien triste record : 30,4% de décès par an. La raison invoquée, hier, par Amar Tou, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, lors de son passage au forum de l?Entv est le manque de soin, le déficit criant dans la médecine de proximité avec des pics de mortalité dans les régions reculées du pays. En dépit de cela, l?orateur dira que «les choses s?amélioreront sensiblement pour essayer au moins d?atteindre des taux raisonnables de 5 ou 6% comme ceux de la France». Un autre triste record : celui des dialysés dans l?attente d?une transplantation rénale. Le ministère a répertorié 8 040 patients qui sont, durant toute leur vie, suspendu à la machine, quatre fois par semaine. Deux heures par séance. Comme première étape à une politique du rein appropriée, le ministre dira qu?il y aura prochainement la création d?un institut du rein à Blida avant que d?autres mesures ne viennent en appoint pour atténuer un tant soit peu le calvaire des malades. Pour ce qui est des soins à l?étranger, annulés depuis des années par les pouvoirs publics pour leur poids difficilement supportable par la sécurité sociale, Amar Tou a rappelé qu?il existe actuellement «plus de 3 000 demandes dont 400 concernant des enfants sujets à de graves pathologies». Le coût de l?acte chirurgical sera, pour sa part, sévèrement contrôlé. «Nous allons instituer un barème généralisé dans le secteur public et le secteur privé pour déterminer les taux de remboursement. Deux commissions auront, jusqu?à mai prochain, pour terminer le travail», a promis, hier après-midi, Amar Tou, lors de son passage au forum de l?Entv. Réitérant l?approche de son département d?humaniser et de moraliser l?acte médical, l?intervenant a rappelé devant une nombreuse assistance qu?il a intimé l?ordre à ses inspecteurs, et ce pour assainir les milieux sanitaires, de procéder aux contrôles inopinés, que ce soit dans le public ou dans le privé, dans l?optique de déceler tout manquement à l?éthique et à la déontologie, sans oublier au passage de signaler que la santé du citoyen doit être «le centre d?intérêt de la réforme hospitalière» et non pas «un éternel otage», allusion faite aux revendications socioprofessionnelles des praticiens et de tout le personnel paramédical. Il n?a pas omis de mettre l?accent sur le rôle du conseil d?éthique et de déontologie par rapport aux cas relevés çà et là concernant les erreurs médicales, que ce soit dans le privé ou dans le public. Enfin abordant le volet médicament, l?invité du forum de l?Entv a insisté sur l?option du générique, moins coûteux, mais dont la consommation locale ne dépasse guère les 5% et a appelé à ce que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), fortement endettée (quelque 8 milliards de dinars), redresse la barre, avec l?arrivée sur le marché de nouveaux distributeurs, pour devenir à l?avenir plus concurrente et donc plus performante. La restauration et le nettoyage au privé l L?Etat est en phase de céder la gestion des services au niveau des hôpitaux au privé. Ces services concernent entre autres la restauration et le nettoyage pour lesquels un cahier des charges sera consacré. La privatisation des services ne veut aucunement dire que l?Etat va se désengager des établissements sanitaires. Priorité le Sud l Dans un souci de diminuer les cas de décès des mères pendant l'accouchement, «le ministère a désigné des spécialistes, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux», a indiqué le ministre, précisant que «96 % des médecins spécialistes en gynécologie de la promotion 2005 ont été affectés vers ces régions pour exercer leur activité».