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Histoires vraies
La piqûre (1re partie)
Publié dans Info Soir le 26 - 09 - 2006

Eté 1948. La voix de Piaf résonne sur les toits de Paris. Une cloche sonne, elle annonce la naissance, l'amour et la mort de Jean-François Nicot. Paris l'a reprise en chœur, cette chanson, et la voix fracassante a donné le frisson au public.
Verdier Michel, il se nomme. Né à Paris, 16e arrondissement, profession comptable, demeurant 12, bd Saint-Jacques.
Les berges de la Seine sont émaillées de quelques pêcheurs placides. C'est l'heure matinale où les gardons font le gros dos dans l'eau grise, sous le soleil léger.
Un vieux monsieur en casquette tire sur sa ligne en grommelant. Il a dû accrocher une épave quelconque. C'est Michel Verdier. Le corps athlétique du jeune homme brun de vingt-cinq ans, vêtu curieusement d'une canadienne usagée et d'un costume de qualité, dérive au bout d'un hameçon ridicule. Les cheveux, bruns collés au front haut et large, sont mêlés à des algues verdâtres.
Le vieux monsieur, tout pâle d'émotion, appelle à la rescousse, en maintenant sa ligne. Il a peur de perdre prise. Bientôt le corps alourdi est hissé dans une barque, puis sur la berge. Michel Verdier porte ses papiers dans la poche intérieure de son costume bleu marine. Son portefeuille contient mille quatre-vingts francs (anciens, bien sûr) et sa montre remplie d'eau indique deux heures quinze.
Sur un chariot de la morgue, le corps dénudé est examiné. Il ne porte aucune trace de violence. La mort remonte, selon le légiste, à environ un mois.
Le commissaire Gilles tient son feutre à la main. Un mouchoir sur la bouche, il fait signe au légiste qu'il en a assez vu.
«Suicide ?
— Suicide ou accident... mais je n'ai pas trouvé de traces d'alcool. Ni de blessures apparentes. Il est évident qu'une bagarre, même violente, peut ne pas laisser de traces, surtout après un mois d'immersion dans la Seine. En plein été, ça va vite…
— La famille est venue ?
— Le père, ce matin. Il a signé la reconnaissance d'identité.
— Réactions ?
— Habituelles. Très éprouvé, le pauvre homme. J'ai cru comprendre que son fils est un ancien déporté. C'est bien la peine de sortir des camps pour finir dans la Seine à son âge...»
Le commissaire Gilles remet son feutre et quitte la morgue pour retrouver avec délices l'air doux et frais de l'été parisien. Il va prendre l'autobus pour se rendre dans le 14e arrondissement, rue Saint-Jacques.
Dans un immeuble bourgeois, grisâtre, en pierre de taille, il repère le nom des Verdier sur les boîtes aux lettres.
Un paillasson, une sonnette qu'il faut tourner dans les deux sens pour la faire grincer. Une domestique en tablier bleu.
«Monsieur Verdier ne va pas tarder, monsieur le commissaire, si vous voulez patienter...»
Salon aux meubles cossus, vieillots, entretenus avec peine, tapis persan aux couleurs fanées, rideaux pâlis aux embrasses de satin. Un décor un peu triste conventionnel, des fauteuils Louis XV, copies dix-neuvième. Une poussière de bon aloi.
La domestique va se retirer, mais le commissaire la retient. Il aime bien parler d'abord aux domestiques, lorsqu'il y en a.
«Vous vous appelez ?
— Elvire, monsieur le commissaire, je suis dans la maison depuis plus de dix ans.
— Qu'est-ce que vous pensez de la mort de Michel Verdier ?
— Un drôle de malheur... Madame s'en remet pas.» (à suivre...)


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