Désagrément n Au grand désarroi des détenteurs de comptes CCP, le problème des pannes répétitives du réseau informatique des bureaux de poste semble s'éterniser. Dans la matinée d'hier, dimanche, une panne du réseau informatique des bureaux de poste, à Alger, a gelé toutes les opérations et ce, pendant plus de deux heures. Dans les bureaux de poste, c'était la tension. A la Grande-Poste, une foule s'agglutine devant les guichets. Tout le monde est sur les nerfs et le flux ne s'arrête pas. Un homme venant du quartier de Bab El- Oued dit être outré par ces pannes répétées que connaît le service de la poste, surtout en cette veille de l'Aïd. «Je n'ai plus un sou en poche, si je ne retire pas de l'argent tout de suite, c'est le drame», dit-il. Dans un autre bureau de poste, près de la place des Martyrs, l'ambiance n'est pas moins tendue. Derrière leurs bureaux, les employés sont complètement dépassés. Des cris fusent de partout. «Wach, mazal ?» (alors pas encore ?), crie un quadragénaire en colère. «J'attends là depuis plus de trois heures», lance un homme avec un chèque à la main. Il y a six chaises pour une centaine de personnes, cédées toutes à de vieilles dames ainsi qu'à une jeune femme enceinte. Sans tickets, hommes et femmes s'organisent. Deux files interminables vont jusqu'à la porte d'entrée. Une mère qui porte son enfant dit, furieuse : «Je fais la queue debout depuis huit heures du matin.» Beaucoup de fonctionnaires n'hésitent pas à quitter leur travail pour venir retirer de l'argent. La nuit du doute c'est le jour-même et le désarroi se lit sur les visages des personnes qui font la queue depuis des heures. Une vieille femme regarde le plafond et dit : «Incha Allah ils vont nous payer aujourd'hui» et un jeune homme essaye de la rassurer : «T'inquiète pas grand-mère, c'est aujourd'hui que tu sera payée.» Vers 10h 45, la situation se débloque et les gens sont appelés par leurs noms. A un rythme très lent, la file avance. D'après des hommes en colère, une employée se sert de sa fonction pour faire passer des chèques en priorité. «C'est une pratique bien de chez nous, ça», ironise un père de famille qui vient de se faire payer. A côté de lui, des hommes se mettent à dénoncer ce qu'ils nomment «des guichets parallèles» ou «el-maârifa». «C'est une honte que de savoir que ce genre de pratique est toujours de mise chez nous», regrette l'un d'entre eux. Selon un employé de la poste, la panne de cette matinée serait due à la «surcharge de données». «Quand beaucoup de comptes sont consultés à la fois, cela peut entraîner des surcharges et bloquer le réseau informatique pendant quelque temps», explique l'employé.