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Béni Saf
Ils ont laissé mourir leur enfant
Publié dans Info Soir le 26 - 12 - 2003

Un père et une mère jugés pour abandon d?enfant jusqu?à ce que mort s?ensuive s?avère un cas rarissime dans les annales de notre justice, mais, hélas, cela existe bel et bien.
En effet, Houria et son mari Youcef ont comparu en audience criminelle pour ces terribles faits. Bien qu?ils s?accusent mutuellement, leur détresse et leur misère sont si grandes que les juges et les jurés compatissent à leur déchéance sociale. Au terme de leur procès, ils ne les condamnent, en effet, qu?à trois ans de prison avec sursis.
Résidant dans un petit hameau aussi anonyme qu?isolé des environs de Béni Saf, les époux Youcef et Houria mènent une existence des plus précaires. Simple d?esprit, le mari se soucie peu de ses responsabilités familiales. N?était l?aide de ses parents, lui et les siens seraient voués à une mort certaine. Parents d?un garçon, décédé à l?âge de trois ans, leur deuxième connaît, hélas, le même sort, deux mois après sa naissance. Une semaine après l?enterrement du pauvre bébé, les enquêteurs frappent à la porte du couple, à la suite de la dénonciation d?un inconnu, les accusant d?avoir délibérement laissé leur enfant mourir. Lors des obsèques, en effet, certaines personnes présentes affirment avoir entendu la mère gémir, accusant son mari de l?avoir empêchée d?allaiter le petit, d?où sa fin dramatique.
Présenté devant la justice, le couple est placé sous mandat de dépôt, accusé d?abandon d?enfant jusqu?à ce que mort s?ensuive. Quatorze mois plus tard, il répond de ses actes devant un tribunal criminel. Appelée en premier à la barre, Houria porte une djellaba usée. A vingt-six ans, elle en paraît cinquante, car de toute sa personne émane une indicible misère. A la première question du président, elle enfonce son mari : «C?est lui Monsieur, qui, en ne ramenant aucune provision à la maison, m?a empêchée d?allaiter mon bébé. Celui-ci, bien que tétant sans cesse mon sein, pleurait toujours, car n?avalant aucune goutte de lait. D?ailleurs, il a tué aussi notre premier fils, qu?il battait tout le temps sans la moindre raison, jusqu?à perte de connaissance parfois.» Epuisée, Houria s?effondre, sanglotant telle une damnée. Reprenant son souffle, enfin, elle murmure : «J?aimais mes enfants, Monsieur, oui je les aimais très fort.» Cette affliction émeut la cour, et le président autorise l?accusée à s?asseoir. Puis il appelle son mari qui a tout l?air d?un attardé mental. «Pourquoi as-tu empêché ton épouse de nourrir votre enfant ?», l?interroge-t-il.
«Ce n?est pas moi Monsieur, c?est elle qui, tout en me reprochant le manque permanent de nourriture à la maison, refusait d?allaiter le petit. Sans manger, disait-elle, je ne lui donnerai pas mon sein.» Par ailleurs, poursuit-il, «mon père aussi n?est pas étranger à ce drame. Il m?aidait, certes, mais au compte-gouttes. Bien que propriétaire d?un lopin de terre qui lui rapportait assez, il m?éconduisait chaque fois que je me présentais chez lui pour quémander un peu de provisions. «Pourquoi ne cherches-tu pas un quelconque travail ?», criait-il. Je répondais que je ne savais rien faire.» Le président poursuit son interrogatoire : «Est-il vrai que tu battais l?aîné comme avancé par sa mère ?» «Une méchante fièvre l?a emporté, Monsieur, celle-ci ment pour se débarrasser de moi, en me jetant en prison jusqu?à la fin de mes jours.» Enfin, bien que le représentant du ministère public ait prié la cour de n?accorder aucune clémence à des parents aussi indignes en requérant dix ans de réclusion pour chacun, l?avocat de la défense désigné d?office, plaide si admirablement leur cause qu?ils sont libérés avec un sursis seulement.


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