n La tentative de suicide ou le suicide accompli sont le fait de personnes qui sont dans une grande détresse psychologique. Mais tout un chacun peut être concerné par l'idée ou le passage à l'acte suicidaire, selon le Dr Boudarène. Cela peut être le fait, selon lui, d'une maladie mentale avérée ou du fait de très graves difficultés qui hypothèquent le destin personnel de l'individu. Et «parfois, ces deux éléments sont additionnés. Je pense en particulier aux sujets qui présentent, ce que nous appelons dans notre jargon, les «états dépressifs», notamment les états mélancoliques», explique-t-il. Il s'agit de sujets qui «ont un violent désir de mourir du fait de la maladie qu'ils présentent et ces malades ne se ratent jamais quand ils veulent en finir», affirme notre psychiatre avant de rappeler le grand contingent des psychoses, en particulier les schizophrénies. Ces personnes passent, de l'avis du spécialiste, à l'acte de manière inattendue. Contrairement aux dépressions mélancoliques, «dans le cas de la psychose, il est impossible de prévoir de manière certaine ce qui peut arriver», a-t-il ajouté. Pour compléter son explication, il fera remarquer que cela est aussi «valable pour le passage à l'acte auto-agressif, c'est-à-dire le suicide, mais aussi à celui hétéro-agressif, c'est-à-dire agressif vis-à-vis d'autrui. Se tuer ou tuer autrui est, dans ce cas, le résultat d'une organisation délirante». L'homicide ou le suicide vient énoncer un traumatisme jusque-là peu connu par l'environnement familial et professionnel de l'individu qui est la schizophrénie. «Le passage à l'acte est inaugural. Il est immotivé et rien ne pouvait le prévoir et raisonnablement le justifier. C'est dans ces cas que l'incompréhension fait dire à la famille que le sujet était jusque-là normal et en bonne santé. Ce qui est totalement faux», a précisé le Dr Boudarène.