Un enseignement dont la qualité est en chute libre, un niveau à la traîne et qui suscite de l'inquiétude quant à la formation des générations, et un bras de fer dont les acteurs sont occupés à mesurer leur force sans se préoccuper de ceux qui se trouvent malgré eux au milieu de cette scène et qui sont en réalité les perdants. L'école algérienne est bel et bien sinistrée, on peut aisément déduire que les enseignants peuvent toujours sauter de ce bateau qui chavire et qui risque de couler, au vu de l'intérêt qu'ils portent à celle-ci (l'école). Le savoir n'est plus seulement en péril, il a déserté les établissements scolaires et jusqu'à l'université qui ne rayonne plus et qui subit l'effet domino d'un système éducatif en berne. A qui la faute ? Doit-on exiger d'en connaître les auteurs, s'il n'est pas trop tard pour redresser celui-ci (le système éducatif) ? Les pouvoirs publics ont en tout cas la responsabilité de ressusciter le savoir en sauvant l'école qu'ils n'ont pas su préserver des effets néfastes de réformes subjectives, dont la dernière que le ministre a critiquée tout en affirmant la maintenir. Une réforme qui est venue à bout d'un système pédagogique déjà éprouvé par une arabisation effrénée, sans socle, et un remodelage brut. On connaît le résultat. Aujourd'hui, on entreprend d'achever ce qui reste. Des débrayages sont régulièrement menés par les syndicats des enseignants qui ne semblent avoir cure des retards causés par leurs mouvements. Voilà une nouvelle fois une grève qui intervient à un moment que les syndicats considèrent comme étant propice pour faire aboutir leurs exigences. Une période où les élèves se plient aux devoirs du second trimestre qu'ils ont entamé au début de ce mois, alors qu'ils comptabilisent un retard en raison du précédent débrayage, celui observé un mois après la rentrée scolaire 2013-2014. Dans les déclarations recueillies ça et là, pas un seul enseignant ne s'émeut face à un tel désastre, alors que les exigences se multiplient, certaines assimilables à des caprices. Après moult doléances dont la plupart ont été satisfaites, on exige maintenant le logement (comme si ce n'était pas un problème commun à tous les citoyens) et la promotion systématique où il ne serait question que d'ancienneté. Qu'importe le critère de compétences qui devrait être pris en compte pour propulser uniquement ceux qui le méritent. Au vu de ce que les pédagogues ont obtenu, il est difficile d'accuser leur tutelle de vouloir les brider et les priver de leurs droits ou de certains avantages socio professionnels. La non faisabilité de certaines revendications a d'ailleurs été évoquée. On débraye à tout va. Non pas pour les mauvaises conditions dans lesquelles les élèves suivent leurs cours. Non pas pour tordre le poignet au détenteur du portefeuille de l'éducation nationale pour le faire céder, mais pour tordre le cou à l'enseignement. Définitivement. R. M.