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Les premiers pas difficiles de Mme Benghebrit Nouria à l'Education
Ses premières interventions publiques font déjà débat
Publié dans La Tribune le 24 - 05 - 2014

Mme Noria Benghebrit a un CV qui parle pour elle. Le secteur de l'éducation, elle le connaît pour avoir, entre autres, participé à la Commission de réforme de l'éducation nationale présidée par le Pr Benzaghou. Elle en connaît les qualités et les défauts. Mais, les personnes qui ont décidé de faire appel à elle pour gérer le secteur, n'ont pas pris en compte le très fort corporatisme des fonctionnaires de l'éducation nationale.
Le discours de la ministre n'est pas critiqué. Ses premières propositions ne sont pas disséquées. Mais la langue qu'elle utilise, ses supposées origines et ses relations sont passées à la loupe. Les opposants de la ministre lui reprochent son désamour de la langue arabe. Elle a affirmé que sa politique se baserait sur un enseignement de qualité pour toutes les langues, arabe compris. Elle affirme que l'échec scolaire n'est pas une catastrophe et qu'un élève doit refaire ses classes. Personne ne dit rien, mais la société entière ne comprend pas qu'une mère puisse vouloir voir ses enfants «redoubler». Elle explique qu'il n'y aura pas de session de rattrapage au baccalauréat et que les tricheurs éventuels seront sanctionnés. Les opposants y voient un ministre sans aucun humanisme.
Dans les faits, Noria Benghebrit parle de programme, de contenu et d'éducation. Cette attitude tranche avec les débats qui animaient le secteur quelques semaines plus tôt. Les syndicats et les associations des parents d'élèves avaient d'autres soucis que la qualité de l'enseignement dispensé aux enfants. Tout le monde ou presque s'était résigné à ce que les enfants soient «endoctrinés» pour les uns ou «mal formés» pour les autres. Les soucis étaient liés au poids du cartable et non pas au contenu des livres qu'il contient. Les enseignants, pour leur part, recherchent d'abord à avoir un statut et un salaire dignes de ce nom. La qualité des cours, le nombre d'élèves par classe, la charge de travail ne sont pas encore à l'ordre du jour. Seul le revenu importe.
Aussi, la nomination de Mme Noria Benghebrit continuera à soulever des oppositions. Le timing de sa venue n'est pas le bon. Elle aurait dû être là pour la mise en œuvre des travaux de la Commission Benzaghou. En 2002, le président Bouteflika avait suffisamment bousculé la société pour que des réformes radicales puissent être acceptées par tous. La nécessité de moderniser tous les secteurs et d'opérer un changement avait le soutien de larges pans de la société y compris parmi les courants les plus conservateurs.
Ce décalage temporel fait que la nouvelle ministre tient le bon discours au mauvais moment. Elle a le bon profil, mais pour une conjoncture légèrement dépassée par le temps. Elle tente de parler du fond avec des partenaires préoccupés par la forme. Le débat est en décalage avec les besoins exprimés par la société algérienne. Certains parents voyant dans l'école son seul rôle de gardiennage.
Mme Benghebrit doit être soutenue contre ses opposants, non en raison de leurs critiques qui touchent à sa personne, mais bel et bien pour le projet qu'elle semble porter. Une modernisation de l'enseignement est plus que nécessaire en ce début du 21e siècle. Des enfants instruits et qui maîtrisent au moins les fondamentaux pour pouvoir évoluer dans une vie pas toujours évidente à vivre et dans un environnement international de plus en plus concurrentiel y compris pour les individus.
La toute nouvelle ministre de l'Education aura bien du mal à faire passer ses réformes et à engager le débat sur l'essentiel. Elle n'aura probablement pas le soutien des syndicats et encore moins des partis politiques de la majorité. Les élèves ont désappris l'effort et ne voient dans la nécessité d'aller à l'école qu'une course aux diplômes sans réelle envie ni vocation affirmée. Il lui faudra trouver appuis et réseaux pour pouvoir engager cette bataille plus que nécessaire pour l'avenir des Algériens. Elle en trouvera dans les médias qui sont nombreux à prendre son parti. Ces derniers seront nécessairement insuffisants même s'il est bon pour les égos d'avoir bonne presse.
Le risque pris en nommant Mme Remaoune ministre de l'Education est dans son éventuel échec. Les ministres qui lui succéderont auront la hantise de se lancer dans un débat qui leur causerait du tort. La force de Mme Benghebrit est dans le fait qu'elle n'a pas d'ambition politique connue. Elle pourra agir selon ce que lui dictera sa conscience. Mais le timing choisi pour mettre entre ses mains expertes le devenir des futures générations semble mauvais malgré l'urgence de la réforme.
A. E.


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