Le processus de paix au Mali avance dans la bonne direction, a affirmé hier à Alger le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. S'exprimant à l'ouverture de la réunion consultative de haut niveau du Comité de suivi de la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du Processus d'Alger, Ramtane Lamamra, a déclaré qu' «Il est clair que le processus de paix au Mali avance dans la bonne direction», avant d'ajouter que «toutefois, il reste fort à faire pour convaincre durablement les populations bénéficiaires, qui en attendent beaucoup et s'impatientent de bénéficier des dividendes de cette paix, de la justesse du choix qu'elles ont fait en adhérant à l'Accord (...)». Il a, dans cet objectif, appelé à redoubler d'effort pour l'application de l'Accord sur le terrain. «Il est crucial que tout soit mis en œuvre pour accélérer le rythme de l'application de l'Accord de manière à permettre aux populations bénéficiaires de commencer à apprécier le changement qualitatif, même graduel, dans leur condition de vie», a-t-il dit. Les consultations menées hier, visent à consolider les acquis du processus de paix engagé au Mali, sept mois après la signature de l'Accord de paix. Ce dernier a été signé le 20 juin dernier à Bamako (Mali), à la suite de cinq rounds de dialogue entrepris en juillet 2014. Le gouvernement et les groupes politico-militaires de la région Nord- Mali ont, donc, signé cet accord en deux étapes, durant les mois de mai et juin derniers. Cette réunion de haut niveau, soulignons-le, a vu la participation des trois parties signataires de l'Accord, en plus de représentants de la composante internationale du Comité de suivi de l'Accord. Les parties signataires sont le gouvernement malien, la Coordination des Mouvements de l'Azawad et de la Plateforme d'Alger. Sur les développements observés dernièrement sur le terrain, a expliqué M. Lamamra, quatre objectifs sont à assigner à ces consultations. Il s'agit, en l'occurrence, de «procéder à une évaluation objective de l'état et des perspectives du processus de paix en cours», de «hâter le processus de mise en œuvre de l'Accord», d'«assurer aux instances de suivi toute l'efficacité recherchée, dans l'esprit et la lettre des dispositions pertinentes de l'Accord», mais aussi de «renforcer l'action de mobilisation et l'effort collectif de la communauté internationale en soutien au Mali». Selon M. Lamamra, le processus de paix au Mali commence à donner des résultats concrets, du fait que «les parties prenantes du processus d'Alger aient complètement cessé de s'affronter», a-t-il noté, ajoutant qu'«un rapprochement louable produirait certainement davantage de résultats positifs». Le rapprochement en question est celui engagé dans le cadre des rencontres inter et intra-communautaires organisées notamment à Anefisen durant les mois de septembre et octobre derniers. Cependant, a-t-il averti, ce rapprochement doit «être préservé des agissements des groupes terroristes qui sévissent malheureusement dans la région». Ces groupes, a-t-il rappelé, entravent le processus de paix en dépit d'une mobilisation des forces armées maliennes et des forces internationales. Par ailleurs, en évoquant les avancées enregistrées dans le processus de paix, le ministre des Affaires étrangères algérien a affirmé que celles-ci «restent à l'évidence en-deçà des ambitions et des attentes» vu les échéances prévues dans l'Accord. Pour l'heure, a estimé M. Lamamra, «deux problèmes d'ordre organisationnels aigus restent sans solution satisfaisante à ce jour». Il évoquera, à ce sujet, la composition définitive du Comité de suivi ainsi que le financement des activités de suivi. La contribution de la communauté internationale est indispensable pour le parachèvement et la réussite des efforts consentis, selon M. Lamamra. «La communauté internationale est appelée à jouer pleinement son rôle d'accompagnement en la matière», a-t-il dit, ajoutant que «cet accompagnement est plus important que jamais pour permettre de préserver et consolider les acquis obtenus». Cet accord, rappelons-le, est le fruit d'un long processus de consultations engagé à l'initiative d'Alger. Après cinq rounds de dialogue, ayant été entrepris dès juillet 2014, il a, finalement, été signé en deux étapes durant les mois de mai et de juin derniers par le gouvernement et les groupes politico-militaires de la région Nord Mali. L'équipe de la médiation internationale est composée de l'Algérie, de pays voisins du Mali, à savoir, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Tchad ou encore le Nigeria, avec la France, les Etats-Unis, l'ONU-Minusma, UA-Misahel, la Cedeao, l'Union européenne et l'Organisation de la coopération islamique (OCI).L'Algérie est le chef de file de la Médiation et président du Comité de suivi de l'Accord. M. B.