La vielle ville de Médéa regorge de monuments et sites patrimoniaux de différentes époques, menacés de disparition, faute de prise en charge De par sa situation géographique, la ville de Médéa a de tout temps été un trait d'union, une plateforme d'échanges, entre le nord et le sud du pays. Cette position stratégique la désignait comme une station importante pour tous les occupants, des romains aux français en passant par les ottomans, qui ont évidemment laissé des traces de leurs passages. Ces témoins du passé que tout visiteur ayant un regard intéressé pourrait voir, n'ont toutefois pas bénéficié de l'attention qu'ils méritent et la décrépitude a peu à peu gagné du terrain, les menaçant de disparition pure et simple. Mais les services de la wilaya ont finit, semble-t-il, par se pencher sur ces trésors hérités des différentes civilisations ayant occupé la ville. Un plan d'action pour la préservation du centre historique de Médéa est en élaboration et devrait être mis en application prochainement, a rapporté l'APS. Cette opération de sauvetage - car s'en est une - du patrimoine local prévoit une série d'actions de confortement, réhabilitation et restauration des principaux vestiges et édifices, encore en l'état, érigés pendant l'occupation romaine ou durant la présence ottomane dans la région, en sus de bâtisses formant l'ossature de ce noyau urbain, qui menace ruine. La première action projetée consiste en la réfection et la réhabilitation des constructions historiques et méritent, à cet égard, prise en charge et mise en valeur. Parallèlement, des travaux devront également être menés pour la modernisation des réseaux d'évacuation des eaux et d'alimentation en eau, dont certains datent de l'époque coloniale, ce qui induit des fuites, le premier ennemi des fondations qu'elles fragilisent. De plus, il est question d'éviter, à l'avenir, les travaux pouvant présenter un risque sur les sites patrimoniaux. Les dispositions d'exécution de ce plan de préservation ont été examinées, lors d'une récente rencontre présidée par le wali, Mostefa Layadi, notamment le volet relatif au financement des opérations, qui se fera sous forme de montage financier impliquant les collectivités locales et d'autres secteurs concernés, ainsi que les conditions d'intervention sur le site et la nature des travaux à entreprendre. Le centre historique de la ville de Médéa, que les habitants désignent, à juste titre, sous le nom de Sor'a (le nombril), a fait l'objet de nombreux projets d'étude, dans la perspective de son classement comme patrimoine national ou, à défaut, l'élaboration d'un plan de sauvegarde. Un dossier de classification du site a été préparé, en 2014, par la direction de la culture de la wilaya et n'attend que son approbation par la tutelle, selon le chef du service chargé du patrimoine au niveau de cette direction. Une étude historique du tissu urbain à classer ainsi que des travaux d'analyses des différents styles architecturaux qui composent ce site et de récolte de données historiques et documentaires inhérentes à ce noyau ont été réalisés dans cette optique par la direction de la culture, a fait savoir Mohamed Merbouche. La classification de ce noyau devrait permettre, d'après ce responsable, de passer à une autre étape, celle de l'élaboration d'un plan permanent de sauvegarde. La vielle ville de Médéa regorge de monuments et sites historiques menacés de disparition, faute de prise en charge. Des opérations de restauration limitées ont été engagées au cours des dernières années sur certains sites, tels que la maison de l'Emir Abdelakader, transformée, par la suite, en musée des arts et des traditions populaires, le mausolée de Cheikh El-Berkani, adjoint de l'Emir, ainsi que le minaret de Djaama Lahmar, l'un des saints patrons de la ville. Cependant, plusieurs sites de grande valeur historique n'ont pu bénéficier du même traitement, faute d'un plan de sauvegarde qui permettrait de valoriser ce patrimoine. Parmi ces sites, figurent l'aqueduc de Bab-Lakouas, un ouvrage hydraulique datant de l'époque romaine, le mausolée de Sidi Sahraoui, un autre saint patron de la ville, dont l'état nécessite une restauration rapide eu égard à son état de vétusté, la demeure de l'Emir Khaled et celle de son neveu. R. C./APS