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Zaoui et Ouettar poursuivent leur petit bonhomme de chemin
Publié dans La Tribune le 11 - 02 - 2016

Décidément, le documentariste Mohamed Zaoui n'a pas encore dit son dernier mot au sujet de son film «Akher kalam». Les derniers propos et les ultimes images du grand écrivain algérien Tahar Ouettar, recueillis par notre ex-confrère de l'Unité quelque temps avant la mort de l'auteur de l'As, voyagent bien. Pour ainsi dire, le cinéaste et l'écrivain cheminent harmonieusement ensemble dans la galaxie du cinéma. Quand il ne récolte pas les distinctions majeures, l'opus citatum est en effet projeté de festival en festival. Oran, Alexandrie, Rabat et Alger comme autant de haltes cinématographiques et de débats autour d'un romancier arabophone emblématique mais controversé. Et même si comparaison n'est pas raison, on pourrait dire qu'il en va de Camus comme il en va de Ouettar. Deux écrivains certes incomparables mais dont les œuvres, à des temps et des échelles différentes, ont été réduites par d'aucuns à une seule phrase. Une formule certes choc mais une simple phrase tout de même. Et dans les deux cas, les mots de l'un et de l'autre, aussi outranciers et si lourdement choquants soient-ils, ont un lien avec la France. La France coloniale dans le cas de l'auteur de «L'Etranger». La France néocoloniale pour le père de «Les Martyrs reviennent cette semaine». Ce parallèle revient à l'esprit après un nouveau visionnage de l'intimiste «Akher kalam». Ce film à hauteur d'homme, n'est pas un hommage posthume à l'immense écrivain. Il est juste le fruit du hasard qui arrange bien les choses. Hasard de la maladie d'un Ouettar en fin de vie. Hasard de l'amitié entre l'écrivain de Mdaourouch, cité d'Apulée de Madaure, et le cinéaste de Znina dans le Tell. Zaoui a donc filmé le romancier à sa sortie d'un hôpital français. Et c'est chez lui, en Ile de France, que sa caméra discrète a capté les derniers instants de vie parisiens de l'auteur du «Le Pécheur et le palais». Dans ce film vibrant comme les trémolos d'Aïssa El Djarmouni et émouvant comme les vibratos de Beggar Hadda, à des détails près, rien n'a été prémédité. L'artiste a juste laissé faire une caméra pudique, filmant son objet artistique sur la pointe des pieds. Effacé, presque muet. Ce film est donc la spontanéité en plans divers. Celle de Ouettar mais aussi de Yasmine, gracieuse bambine du cinéaste et lectrice captivante du géant de la littérature algérienne. Rapport formant alors une passerelle générationnelle et constituant une parabole de la vie et de la mort. Yasmine fut pour Ouettar une fleur de jasmin sur son légendaire béret basque noir. Dans le petit pavillon de banlieue de son père, l'écrivain effectue en fait un retour sur son enfance au pays d'Apulée. Le voyage commence justement à travers un Nokia, un GSM antédiluvien sur lequel le romancier avait enregistré les chanteurs emblématiques chaouis Beggar Hadda, Aïssa El Djarmouni et Cheikh Bouregâa. Ainsi entend-on Ouettar fredonner un couplet de la légendaire chanson «Djebel Boukhadra». Sublime hommage de Beggar Hadda à la révolte violente de forçats algériens des mines de fer d'El Ouenza, en fait premier mouvement de contestation dans l'histoire ouvrière algérienne. Où l'on voit que ces chanteurs de son enfance, qui l'ont accompagné sa vie durant d'étudiant, de moudjahid et d'écrivain, ont façonné son esthétique artistique. Autant qu'ils lui ont servi de béquille psychologique dans son combat contre la maladie maligne. Un point d'appui symbolique comme le fut aussi «Obama», sa canne à tête de chat mystérieux. Un appendice affectueux auquel il parlait parfois et sur lequel il s'appuyait souvent pour se mouvoir dignement. Dans ce film qu'on ne regarde pas mais que l'on vit avec la force de l'émotion renouvelée, Ouettar parle de la mort. La sienne toute proche, mais aussi celle de son père et d'autres membres de sa famille durant la colonisation. Faucheuse impitoyable qui a fait de lui un homme en colère. Une rogne sans fond. Une ire permanente. Sans doute le principal aiguillon de son inspiration et le moteur de son génie littéraire. Un «courroux algérien», selon la formule de l'écrivain égyptien Djamel El Ghitany. Et c'est le même El Ghitany qui, comparant Ouettar à Tewfik El Hakim, Naguib Mahfouz et Taha Hussein, dit de l'Algérien qui avait tout de même une «conscience idéologique» que ces géants de la littérature arabe ne possédaient pas. Oui, Tahar Ouettar fut marxiste par constante conviction. Du marxisme, il dira d'ailleurs que ce fut même le songe des prophètes des cultes monothéistes et notamment du compagnon du Prophète Abou Dharr El Ghifari. Et, un peu plus tard, des mouvements de révolte égalitaristes que furent, sous les Abbassides, les Qarmates et les Zandj, soit le socialisme avant l'heure. Image après image, témoignage après témoignage et émotion en émotion, le moment fort de ce film reste celui où Ouettar définit son identité protéiforme. «Je suis amazigh par le moi et arabe de civilisation», alors même que son écriture est doublement déterminée par le patrimoine spirituel arabo-musulman et son ébullition perpétuelle d'Algérien. Et par la dialectique marxiste, aurait-il pu ajouter.
N. K.

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