Les œuvres cinématographiques de 14 pays arabes sont en compétition pour le Wihr d'or. Douze longs métrages, 12 courts métrages et 10 films documentaires seront en lice dans le cadre de cette manifestation culturelle, qui verra la programmation de films hors compétition dont Omar gatlatou, 40 ans après sa sortie, et le film syrien Ana, anta, oumi wa abi (Moi, toi, ma mère et mon père) Le coup d'envoi de la 9e édition du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa-2016) a été donné vendredi passé en présence du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, au Théâtre régional d'Oran (TRO) Abdelkader-Alloula. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du commissaire du Festival, Ibrahim Seddiki, des autorités locales de la wilaya d'Oran et d'un grand nombre de stars du cinéma arabe qui ont foulé le tapis rouge, à l'instar d'Aymen Zidane de Syrie, Dalia Mostafa d'Egypte, Youcef El Khal du Liban et Fawzi Saichi d'Algérie, la comédienne égyptienne, Safia el Oumari, de l'Egyptien , Farouk El Fichaoui, de la libanaise Nichole Saba et du Libanais Youcef El-Khal. Le ministre de la Culture a annoncé à l'occasion de son allocution d'ouverture la nouvelle politique de gestion dans le secteur du cinéma en Algérie en déclarant que «dans les deux prochaines années, la priorité du financement ira à la réhabilitation des salles de cinéma et aux infrastructures adéquates pour réellement dynamiser ce secteur à l'instar de studio de cinéma , de nouvelles salles de projection et la récupération de celles qui existent déjà afin de réellement renouer avec le public et avoir une nouvelle génération de cinéphiles avertit». Priorité du financement pour les infrastructures cinématographiques Il a souligné à ce propos qu'«aujourd'hui, il est inconcevable que des jeunes de 25 ans n'aient jamais mis les pieds dans une salle de cinéma. Il devient prioritaire de revoir notre copie concernant la gestion de ce secteur. C'est pour cela que lors des deux prochaines années nous allons diminuer l'investissement dans la production de films pour se concentrer sur les infrastructures nécessaires a une réelle relance du cinéma». Le ministre a également lancé un appel aux artistes arabes présents afin d'allier leurs forces créatives pour lutter contre le terrorisme. Il déclare à ce propos : «L'Algérie a payé un lourd tribut dans sa lutte contre le terrorisme, et ce lieux même où nous sommes porte le nom du regretté Abdelkader-Alloula, un martyr de cette lutte contre l'obscurantisme. Aujourd'hui, il est nécessaire d'unir nos forces afin de répondre au terrorisme par la puissante arme salvatrice de la culture et de la créativité. Il s'agit de lutter contre les idées extrémistes et rétrogrades. Le cinéma est cette écriture avec la lumière qui vaincra l'obscurantisme. Pour cela il devient nécessaire de nous atteler à des coproductions pour atteindre et percer l'esprit de l'autre en montrant la vie. Ainsi, là où nous avons failli politiquement nous allons réussir et vaincre culturellement.» Cette 9e édition sera marqué jusqu'au 27 juillet, par la compétition des œuvres cinématographiques de 14 pays arabes pour le Wihr d'or. Douze longs métrages, 12 courts métrages et 10 films documentaires seront en lice dans le cadre de cette manifestation culturelle, qui verra la programmation de films hors compétition dont Omar gatlatou, 40 ans après sa sortie, et le film syrien Ana, anta, oumi wa abi (Moi, toi, ma mère et mon père). Dans la catégorie des longs métrages, l'Algérie participe avec trois films dont le Chemin vers Istanbul de Rachid Bouchareb. Dans la catégorie des courts métrages, un seul film algérien est programmé en compétition, Qandil el bahr de Damien Ounouri. Deux œuvres seront également projetés dans les catégories des films documentaires : Hawajis (Obsession de l'acteur solo) de Hamid Benamra et Fi rassi rond-point de Hassan Ferhani. Hommages à des œuvres qui ont marqué le cinéma algérien Cette cérémonie d'ouverture a également été marquée par une série d'hommages à de grandes œuvres algériennes à l'instar de celui rendu à l'occasion du cinquantenaire de la sortie «La Bataille d'Alger» du réalisateur italien Gillo Pontecorvo qui a notamment décroché le prix «Lion d'or» au Festival du film de Venise (Italie) en 1966 et le prix de la Critique au Festival de Cannes, ainsi que sa nomination pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1967. Cette 9e édition du Fiofa a aussi rendu hommage à l'équipe du film merveilleux «Omar gatlatou» réalisé par Merzak Allouache, il y a de cela 40 ans. Une œuvre qui a marqué de son empreinte le cinéma algérien et arabe, relatant le vécu des jeunes dans les années 70, à travers l'histoire d'Omar, interprété par l'acteur Boualem Bennani. Le comédien déclarera sur scène face aux festivaliers présents : «Nous avons perdu beaucoup de potentiel depuis quarante ans. J'aurais souhaité me présenter aujourd'hui à vous avec une nouvelle production. Ce qui fait vivre le cinéma, c'est la billetterie.» Il a également souligné qu'«en quarante ans, nous avons perdu des centaines de salles qui ont été reconverties en autres choses. Aujourd'hui, nous nous retrouvons avec une génération, des jeunes de 25 ans, qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma». Boualem Bennani confie aux présents : «Mon souhait aujourd'hui est que les salles rouvrent leurs portes pour accueillir un public qui paye son ticket. Car c'est cela qui fait vivre le cinéma.» L'autre œuvre porteuse d'une grande symbolique qui a également été honorée lors de cette 9e édition du Fiofa est la coproduction algéro-égyptienne qui compte parmi une des œuvres mythique de Youssef Chahine le long métrage Retour de l'enfant prodigue réalisé en 1976 et classé parmi les 100 meilleurs films du cinéma égyptien. Un hommage a été également rendu au réalisateur Ahmed Rachedi en reconnaissance notamment à ses œuvres qui mettent en relief et qui abordent des événements et des personnalités historiques de la glorieuse Révolution de libération nationale dont les films «L'opium et le bâton», «Mustapha Ben Boulaid», «Krim Belkacem» et «Akid Lotfi». William Shakespeare est également à l'affiche de cette 9e édition à l'occasion de la célébration du 400e anniversaire de sa disparition et l'impact de ses œuvres universelles dans le 7e art mondial. En plus de la projection de longs métrages à l'instar de Bill, Much about nothing et Richard III, programmés par le festival en partenariat avec l'ambassade britannique et l'Institut culturel britannique British council, le réalisateur et producteur anglais Richard Bracewell animera aussi un atelier sur l'adaptation d'œuvres littéraires au cinéma au profit de sept jeunes réalisateurs et cinéastes algériens, en marge de cette 9e édition du Fiofa qui se clôturera le 27 juillet prochain. S. B.