L'adaptation et la mise en scène de L'Aube Ismaël au théâtre s'inscrit dans le cadre de l'initiative Les Itinérantes, qui s'articule autour de trois territoires spécifiques qui posent, chacun à leur manière, la question de l'exil Aujourd'hui, la ville d'Oran, accueille durant deux jours, le stage théâtral intitulé Corps-voix-théâtre, qui a débuté le 24 septembre dernier au Théâtre national d'Alger et qui a également fait escale également à Tlemcen et à Oran. Dirigé par la metteure en scène Hadda Djaber assistée par la comédienne Meryem Medjkane, ce stage fait partie d'un projet culturel plus vaste conçu par Camille Leprince et Meryem Medjkane, et porté par l'association marseillaise Momkin (espaces de possibles) en collaboration avec les associations Chrysalide d'Alger, Bel Horizon d'Oran, l'Institut français d'Oran et La Grande Maison à Tlemcen. Le projet est également soutenu par la Région Paca, Les Itinérantes et la compagnie Leila Soleil, qui participe au projet depuis novembre 2015. C'est dans cet esprit que la compagnie Leila Soleil travaille en ce moment, sur l'adaptation théâtrale de l'œuvre poétique L'Aube Ismaël de l'écrivain Mohamed Dib, dont la générale devra avoir lieu en janvier 2017, tel qu'il est souligné dans un communiqué parvenu à la rédaction. Le spectacle, rêvé par la comédienne Meryem Medjkane, verra aussi la participation du comédien danseur Tarif Bouarrara, du musicien Abdul Kader Sofi et du créateur lumière Mokhtar Moufok. Concernant le stage de formation qui s'est déroulé ces derniers jours, les initiateurs expliquent qu'il s'agit d'une formation approfondie sur les techniques de l'acteur, qui a rassemblé des stagiaires de tous horizons, qu'ils soient comédiens professionnels ou amateurs, suscitant un réel enthousiasme de la part de la quinzaine de participants. Le même enthousiasme était perceptible lors du stage de formation qui s'est déroulée les 28 et 29 septembre dernier à la Maison de la culture de Tlemcen. Et celui qui se déboulera aujourd'hui et demain à Oran à l'Institut français d'Oran affiche déjà complet. Le projet Les itinérantes s'appuie sur une correspondance artistique entre quatre jeunes femmes euro-méditerranéennes, mues par la question de l'exil au féminin et les parcours personnels et professionnels de la comédienne Meryem Medjkane d'Algérie, de la plasticienne Emilie Petit de France, de la danseuse et chorégraphe Dalia Naous du Liban et de la réalisatrice Camille Leprince de France. Ces artistes sont en effet marqués par la mobilité et le déplacement, et à partir des questions personnelles que cela soulève, elles ouvrent un questionnement à d'autres artistes comme Hadda Djafer ou d'autres femmes autour d'elles avec qui elles mènent des stages. Hadda Djaber est une metteure en scène qui a débuté son parcours en tant que comédienne avant de fonder, en 1986, sa propre compagnie théâtrale. Elle a à son actif plusieurs rôles et des créations artistiques dont les textes sont déroutants d'actualité à l'instar de La Putain respectueuse de Jean-Paul Sartre, Automne et hiver de Lars Noren, Inca hier, Péruvien aujourd'hui - de la légende à la poésie, Une Petite douleur d'Harold Pinter, etc. Elle a fondé entre 2000 et 2002 le festival Théât'Réalités avec pour thèmes «Regard sur le monde» et «Caravanes du monde». En qualité d'intervenante artistique, elle dispense des ateliers théâtre, corps et voix dans différents milieux. Quant à Meryem Medjkane, cette comédienne a débuté son expérience dans le théâtre en 2008 et fait partie de la nouvelle vague prometteuse du cinéma algérien. Elle a notamment joué dans L'Oranais de Lyes Salem, Alger by night de Yanis Koussim et Les Terrasses de Merzak Allouache. Elle est aussi diplômée en psychologie clinique dont elle a fait son métier. Il est a noter que l'adaptation et la mise en scène de L'Aube Ismaël au théâtre par Hadda Djaber de la compagnie Leïla Soleil s'inscrit dans le cadre de l'initiative Les Itinérantes, qui s'articule autour de trois territoires spécifiques qui posent, chacun à leur manière, la question de l'exil, qui sera explorée par ces jeunes artistes femmes à travers des espaces de laboratoire de recherche artistique et de partage de parcours de vie autour de l'exil, des ateliers d'arts plastiques à Marseille avec des femmes des quartiers Nord sur la mémoire de l'immigration, des ateliers de danse à Paris avec des réfugiés syriens sur l'exil qui les habite et la manière dont eux habitent un espace jusqu'alors étranger. Il s'agit aussi de créations pluridisciplinaires sur l'exil à l'instar du documentaire de création Savez-vous qu'il y a des aubes ? sur l'exil au féminin par Camille Leprince, l'exposition Ligne d'horizon (ligne de vie et cicatrice) par Emilie Petit et la chorégraphie My home (le dedans et le dehors dans l'exil) de Dalia Naous. S. B.